En dehors de l'esthétique, du coût et de quelques applications et accessoires spécifiques, l'ardoise en fibres-ciment est très comparable à l'ardoise naturelle, y compris sur le plan de la mise en oeuvre, dont les règles sont formalisées depuis 2009 par le NF DTU 40.13.
Mon chantier est situé en zone côtière. Puis-je utiliser des crochets en acier galvanisé ?
Dans une atmosphère corrosive comme celle du bord de mer ou de certaines zones urbaines, on proscrit l'utilisation de crochets en acier galvanisé et on choisit des crochets en cuivre ou en acier inoxydable, plus coûteux mais bien plus durables. Le choix de la nuance d'acier (ferritique ou austénitique) dépend de la distance du bord de mer. Pour les atmosphères les plus corrosives, il est conseillé de consulter le fabricant.
D'autres critères - zone de neige, zone de vent, hauteur du bâtiment, format des ardoises - sont déterminants pour le choix du matériau mais aussi de sa dimension et du type de fixation. Selon la zone d'exposition et au-delà d'une certaine hauteur de couverture, la fixation au crochet n'est plus possible : les ardoises doivent alors être fixées « au clou » sur liteau ou sur volige. Dans les zones très exposées, ce mode de fixation peut être renforcé par l'utilisation d'un « crampon tempête » fixé entre les ardoises qui, grâce à sa tête élargie, empêche celles-ci de se soulever.
Je dois réaliser une toiture de 125 m2 avec une isolation. Combien de chatières dois-je prévoir ?
La ventilation en sous-face des ardoises en fibres-ciment et de leur support est obligatoire. Toutefois, les règles de l'art n'indiquent pas le nombre de chatières à installer mais la valeur de section totale de ventilation à respecter. Cette dernière dépend : de la perméance à la vapeur d'eau de la paroi qui sépare les locaux habités du comble ou de la lame d'air de ventilation ; de la surface de cette paroi ; de la présence ou non d'un écran et de sa catégorie (souple ou rigide). La ventilation peut être assurée par différents moyens : des chatières réparties régulièrement sur l'ensemble de la couverture ; un dispositif de ventilation continu à l'égout et au faîtage (closoir ventilé) ; des ouvertures au niveau des pignons. Pour une toiture isolée, la section totale à l'égout et au faîtage des orifices de ventilation sera de 1/800e de la surface de paroi, soit environ 1 500 cm2.
Y a-t-il des règles de mise en oeuvre spécifiques pour l'habillage des parties verticales ou « essentages » ?
Les ardoises de fibres-ciment peuvent être mises en oeuvre verticalement pour assurer la protection de l'ossature porteuse des côtés de lucarne et des murs d'acrotère (en charpente ou en maçonnerie), des murs pignons (en maçonnerie), ainsi que des parois des bâtiments en ossature bois. Quand l'ouvrage réalisé est vertical, il doit être ventilé par une lame d'air de 2 cm au minimum, mais les valeurs de recouvrement des ardoises peuvent être réduites par rapport à celles de couverture, du fait d'une moindre sensibilité aux phénomènes de remontée d'eau par capillarité. Pour la même raison, deux autres systèmes de pose, d'utilisation plus limitée en couverture, sont possibles en bardage à côté de la pose à pureau entier (la plus répandue) : la pose en modèles carrés en diagonale et celle à claire-voie.
Quelles sont les limites d'emploi du procédé ?
D'une façon générale, ce sont celles de toutes les couvertures en petits éléments, c'est-à-dire les couvertures des auvents et des bâtiments ouverts où existe, du fait de l'exposition au vent, un risque de mise en dépression et de soulèvement de la couverture, et ce d'autant plus que le bâtiment est haut. Ce risque peut être pallié par la mise en place d'un écran ou de panneaux de bois en sous-face de la couverture, mais également en jouant sur le format des ardoises et le système de fixation. Pour chacun des trois systèmes de pose et en fonction des zones de vent, le NF DTU précise les hauteurs limites d'utilisation pour les bâtiments fermés et les bâtiments ouverts, ainsi que les cas d'emploi qui ne sont pas admis.
Pour en savoir plus
UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr