Bien que la production française soit devenue quasi inexistante, notre pays en reste le premier consommateur au monde. Et la région Bretagne, où la tradition est bien ancrée, ne détient pas seule l’apanage de l’utilisation de ce matériau élégant et résistant, qui peut être mis en œuvre tant pour les couvertures que pour les façades. Les Pays de la Loire ou encore le Grand-Est, sans oublier Paris, y recourent également pour concevoir ou rénover des maisons individuelles, des petits immeubles collectifs, des bâtiments publics ou encore des monuments historiques (les tours et cheminées du château de Chambord peuvent en témoigner).
Le travail de refonte du NF DTU 40.11, démarré en janvier 2018, s’est traduit principalement par une mise à jour de techniques éprouvées sur le terrain et par différents ajouts, en vue d’anticiper ou de réduire d’éventuels blocages ou litiges sur les chantiers, tout en faisant perdurer la faible sinistralité constatée depuis des années sur ce matériau exigeant. Sur la forme, le nouveau NF DTU se présente classiquement en trois parties distinctes constituant chacune des clauses types d’un marché de travaux.
S’agissant de son champ d’application, il concerne les bâtiments d’hygrométrie faible ou moyenne réalisés en France métropolitaine et situés en climat de plaine (conventionnellement caractérisée par une altitude inférieure ou égale à 900 mètres). Par ailleurs, il traite des couvertures à pureau entier, à pureau développé, des couvertures à claire-voie ordinaire et de celles en modèles carrés posés en diagonale (dits « losangés »). Une nouveauté à signaler, le NF DTU détaille désormais les dispositions relatives aux habillages en ardoises qui assurent la protection de l’ossature porteuse, comme les côtés de lucarne, les murs acrotères ou les murs pignons.
Les critères généraux de choix des matériaux (ardoises et fixations) occupent une large place au sein du NF DTU révisé. Ainsi, les spécifications pour les ardoises naturelles utilisées en toiture se réfèrent aujourd’hui aux normes européennes NF EN 12326-1 et NF EN 12326-2, qui établissent une classification des ardoises d’après une douzaine de caractéristiques physico-chimiques, mécaniques et dimensionnelles. Ces prescriptions doivent permettre d’assurer une bonne tenue de l’ouvrage d’un point de vue du clos et du couvert. En revanche, elles ne préjugent pas des éventuelles coulures ou changements de teinte ou d’aspect de l’ardoise naturelle, car les critères esthétiques n’entrent pas dans le champ d’application du NF DTU.
Le nouveau NF DTU a également actualisé les caractéristiques et les dimensions des moyens de fixation, soit les crochets et les clous. À noter aussi que des limites de hauteur de bâtiment, selon les modes de fixation et le format d’ardoises, ont été introduites pour tenir compte des effets du vent. Autrement dit, pour un modèle d’ardoise donné, le mode de fixation pourra être adapté afin de tenir compte de l’exposition au vent.
D’utiles rappels en lien avec la ventilation des couvertures en ardoises sont maintenant inscrits dans le NF DTU 40.11. Il précise par exemple la section des orifices de ventilation en fonction de la surface de transfert constituée par la paroi et de la configuration du comble, avec présence ou non d’un écran de sous-toiture.
Enfin, une cinquantaine de schémas ont fait l’objet d’une actualisation pour aider à une meilleure compréhension des nouvelles prescriptions techniques de pose.