Qu'il se soit dégradé naturellement avec le temps et n'assure plus une parfaite étanchéité, ou qu'il soit passé de mode et compromette un projet de vente, il existe bien des raisons qui amènent à rénover un enduit de façade. Préventive ou curative, cette rénovation peut prendre des formes très diverses, de l'application d'un film mince (peinture) ou d'un revêtement d'imperméabilité (à condition de ne pas bloquer la perméabilité du support) à celle d'un nouvel enduit de mortier. « Quel que soit le cas de figure, le point déterminant est le diagnostic de l'existant », assure Philippe Billaud, qui dirige depuis plus de trente ans l'entreprise NTB Bâtiment, installée à Pont-Évêque (Isère).
Rénovation d'enduit de façade : analyser le support.
Avant tout, il s'agit en effet de reconnaître l'état du revêtement et le type de support. Pour cela, l'examen à hauteur d'homme suffit le plus souvent, car c'est plutôt en partie basse qu'une façade et son revêtement sont exposés aux pluies battantes et aux remontées d'humidité par capillarité, sans parler des chocs accidentels, les parties supérieures étant davantage protégées (débords de toit). « On regarde si l'enduit est friable, on repère les salissures, la présence de végétaux (mousses, lichens), de microfissures (moins de 0,2 mm de large), de fissures (de 0,2 à 2 mm), d'épaufrures, d'éclats ou de cloquage, en particulier au voisinage des angles des ouvertures et des points singuliers, détaille Philippe Billaud.
Enduit extérieur qui sonne creux : défaut d'accroche
Le diagnostic est visuel et sonore : un enduit qui sonne creux quand on le tapote trahit un défaut d'accroche sur le support, parfois un dommage du support lui-même, pouvant nécessiter un examen plus approfondi. Pour compléter ces explorations, l'échange avec le maître d'ouvrage, s'il connaît l'histoire du bâtiment, est aussi une précieuse source de renseignements. En revanche, le recours à un expert ne se justifie que rarement, sauf en cas de sinistre, lorsque l'assureur le demande. »
À l'issue du diagnostic, le professionnel doit être en mesure de proposer une solution technique à son client (qui reste maître du choix de la finition) : conservation de l'enduit existant, piquage limité aux zones où l'enduit apparaît dégradé ou insuffisamment solide, piquage total si cette zone dépasse 30 % de la surface totale pour prévenir d'autres risques, telle l'apparition de spectres, puis application d'une finition, d'un revêtement d'imperméabilité ou d'un nouvel enduit.
Enduit sur enduit existant, piquage partiel ou total...
Dans tous les cas, le support devra être débarrassé de ses salissures, dépoussiéré, traité pour éliminer les éventuels micro-organismes (mousses, champignons, algues...), nettoyé sous pression, parfois ragréé, voire réparé (ce qui constitue un poste de travaux distinct de la rénovation).
Ce choix étant fait, la sélection de la technique proprement dite et du produit à employer dépend du support : maçonnerie de pierre, pisé (technique traditionnelle de terre crue répandue en Rhône-Alpes), mâchefer, blocs de béton, briques, béton banché... « Quel que soit le support, le marché propose aujourd'hui des solutions de rénovation qui sont toutes bonnes, dans le domaine traditionnel comme sous Avis technique », souligne Philippe Billaud.
Sans avoir à se disperser, les professionnels peuvent trouver tous les produits dont ils ont besoin dans les gammes très complètes que les principaux fabricants mettent à leur disposition. « Cette fidélisation est un avantage, conclut l'entrepreneur, car nous avons l'habitude des produits et nous maîtrisons parfaitement leur application, ce qui favorise à la fois la qualité et la productivité du travail. »
Pour en savoir plus sur la rénovation d'enduit de façade
