La mise à jour 2018 est le fruit du travail collaboratif de trois organisations professionnelles : la CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l'étanchéité), l'ADIVET (Association française des toitures et façades végétales) et L'Enveloppe Métallique du Bâtiment (Association des fabricants de panneaux, profils et systèmes).
Rappelons que les toitures et terrasses végétalisées concernent à la fois le monde du bâtiment (pour l'impact sur la structure, le calcul de charge et l'étanchéité) et celui du paysage (pour la conception et la réalisation de la couverture végétale).
Afin de garantir la stabilité et la pérennité du bâti, les règles professionnelles réaffirment le principe du lot unique, placé sous la responsabilité de l'entreprise d'étanchéité qui peut co-traiter ou sous-traiter à une entreprise du paysage.
Il est également rappelé que la garantie décennale est due par le professionnel, qui doit être assuré pour l'ensemble du marché, étanchéité et végétalisation, sauf si le lot unique est pris en charge par un groupement d'entreprises conjoint (chacune d'elle est alors assurée pour son marché, étanchéité ou végétalisation). Sont assurés les risques pouvant affecter la stabilité de l'ouvrage - la garantie du couvert végétal n'entrant pas dans le périmètre de la responsabilité décennale.
Les modifications concernant la structure et le complexe d'étanchéité sont peu nombreuses ; elles concernent surtout l'introduction de panneaux OSB 3 et OSB 4. Des précisions sont données dans le cas d'apport de charges supplémentaires sur supports anciens. Pour le complexe d'étanchéité, le texte aborde la notion de toiture multi-usages et le rattachement au classement FIT (Fatigue, Indentation, Température) des revêtements d'étanchéité (qui doivent être classés I5).
En matière de végétalisation, le texte préconise la suppression des systèmes monocouches. Des précisions sont apportées sur les végétaux, les systèmes de séparation et de retenue, sur les performances et la gestion des eaux pluviales. L'annexe D liste les végétaux couramment utilisés, proposant une classification en fonction de l'épaisseur du substrat et de l'exposition. L'annexe E liste les végétaux interdits, leur système racinaire pouvant porter atteinte à l'étanchéité (tels que les bambous, roseaux ou renouées).
L'arrosage et l'optimisation de la ressource en eau sont abordés dans l'annexe F. Il est rappelé qu'au moins un point d'eau est obligatoire sur une terrasse ou toiture végétalisée (tout point de la terrasse devant être situé à moins de 30 m de ce point d'eau). Le nouveau texte introduit une carte des besoins en arrosage, afin d'aider à la prise de décision. On y distingue les départements où la pluviométrie suffit aux besoins hydriques des plantes (hors épisode de chaleur atypique) et ceux pour lesquels il faut prévoir un système d'arrosage (24 départements du pourtour méditerranéen). Enfin, le chapitre sur l'entretien a été étoffé, l'expérience ayant démontré que le zéro entretien est un leurre. En se référant à l'annexe I, l'entreprise trouvera les prescriptions techniques types du contrat d'entretien des terrasses et toitures végétalisées.
À noter : le nouveau texte concerne les toitures et terrasses dites inaccessibles. Sont exclues les toitures et terrasses jardins (concept de végétalisation intensive) et les zones de culture (agriculture urbaine en toiture), deux configurations impliquant une circulation.