Entretien des fenêtres bois : quelle responsabilité ?
Quelle responsabilité avez-vous concernant l’entretien des fenêtre en bois que vous avez posées ? L’UMB fait le point sur la question.
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Peut-on assurer pendant 10 ans des pièces qui ne dureront pas plus de cinq ans (par exemple des têtières de crémone) ?
Oui, par la remise d’une fiche d’entretien. Le maître d’ouvrage s’engage à faire l’entretien (par exemple graisser les crémones une fois par an), sans quoi les garanties liées ne s’appliqueront pas. Cette fiche doit être signée par le maître d’ouvrage et conservée 10 ans par l'entreprise de travaux. Elle est demandée dans la NF DTU 36.5 ; NF P23305 (conception des fenêtres bois) ; NF EN 14351-1 performances des fenêtres. Il vaut mieux faire cette fiche, c’est contraignant mais cela vous protège. Devant le juge, le maître d’ouvrage n’est pas sachant donc si l’entreprise n’a pas remis de fiche d’entretien, si désordre, alors le menuisier doit remettre en état (si dans période de garantie). C’est l’entreprise qui est sachante et elle a un devoir de conseil.
Dans les cas particuliers, il y a aussi la possibilité de proposer un contrat d’entretien de 3 ans renouvelables par le menuisier pour les cas très compliqués comme les capteurs de fermetures.
Que dire dans une fiche d’entretien de fenêtre bois ?
Cette fiche doit être faite en deux exemplaires (un pour le maître d’ouvrage, l’autre pour l’entreprise).
Il faut :
- Rappeler les spécificités de l’installation, les obligations d’entretien et de maintenance à réaliser à compter de la réception ;
- Comporter une mention spécifiant que le maître d’ouvrage en a bien pris connaissance ;
- La faire signer au maître d’ouvrage (recto-verso).
- Garder un double de cette fiche signée dans son dossier (pour servir de preuve).
A réception de l’ouvrage….
Si la menuiserie est traitée avec une protection provisoire (transparente ou opaque), la finition définitive doit être faite dans les 3 mois suivant l’application de la protection provisoire. Une fois la finition définitive appliquée, vérifier que les membranes de protection des joints aient été soigneusement et totalement enlevées : ces protections pelables peuvent diminuer la fonction d’étanchéité des profilés de calfeutrements (joints) situés entre les ouvrants et le dormant.
Entretien courant…
Nettoyer les vitrages avec des produits conventionnels (pas de produits agressifs ou abrasifs). Respecter les consignes liées à la nature du vitrage quant au produit à utiliser (vitrages autonettoyants par exemple).
Puis 1 fois par an….
- - Dégager les gorges de récupération d’eau et les perçages de drainage par curage et aspiration (pointe ou mèche puis aspirateur). Nettoyer les rails et les chariots dans les menuiseries coulissantes.
- - Eventuellement, déboucher les mortaises de ventilation et nettoyer les grilles.
- - Si nécessaire, lubrifier crémone, serrure, fiches ou paumelles.
- - Dépoussiérer et nettoyer le bois avec un chiffon humide afin d’enlever les poussières et pollens végétaux. Toute accumulation de poussière à la surface diminue la durée de vie de la finition.
- - Inspecter l’état général du bois. Des altérations peuvent apparaître : fentes ; gerces ; exsudations d’un corps gras ; tâches de tanins ou autres extractibles colorés (gênant dans le cas de finition transparente) ; exsudation de résine ; dégâts biologiques (attaque d’insectes lignivores, pourriture). Faites alors appel à un professionnel.
- - Inspecter le fonctionnement général de la menuiserie : en cas de dysfonctionnement, si le vantail frotte contre le dormant, s’il chute visiblement du nez, si la poignée est anormalement difficile à manœuvrer, alors faites appel à un professionnel.
- - Inspecter le vitrage et son calfeutrement : si vous constater de la condensation à l’intérieur du vitrage, un passage d’eau ou d’air sur sa périphérie ou une détérioration marquée de son calfeutrement, alors faites appel à un professionnel.
- - Observer l’état de la finition : cloquage, craquelage, écaillage. Bien accentuer cette observation sur les parties sensibles (assemblages entre montants et traverses, pièces présentant une surface horizontale sur le dessus et sur le dessous). Selon l’observation de l’étendue de la dégradation de la finition, déterminer si un simple entretien est nécessaire (1 ou 2 couches de lasures sera nécessaire sans mettre à nu la surface par ponçage). La rigueur de cette observation et un entretien régulier vous permettra d’éviter une rénovation totale (à faire par un professionnel avec ponçage complet de la menuiserie avant nouvelle finition).
Entretien de la finition :
- - Nettoyer avec un chiffon humide et brosser avec une brosse nylon.
- - Egrener la finition existante en utilisant un papier abrasif à grain très fin (150 minimum) ou une éponge à égrener (racloir mousse avec papier abrasif). Ne pas trop appuyer, il ne s’agit pas d’un ponçage.
- - Epousseter minutieusement (le support doit être nettoyé de tout poussière). Un aspirateur domestique ou un plumeau peut très bien convenir.
- - Appliquer la première couche qui peut être diluée selon les indications du fabricant si vous optez pour 2 couches. Sinon utilisez le produit pur.
- - Si vous optez pour 2 couches, refaire un égrenage et époussetage, puis appliquer la deuxième couche non diluée. Bien respecter le temps de séchage entre couches prescrit par le fabricant.
Remarques :
- - La fréquence d’entretien est surtout fonction de l’exposition de la menuiserie (pluie, soleil) : tous les 2 à 8 ans pour les finitions transparentes, tous les 5 à 15 ans pour les finitions opaques.
- - Une finition doit être microporeuse : c'est-à-dire perméable à la vapeur d’eau mais pas à l’eau liquide. C’est pourquoi il est préconisé 2 couches maximum pour un simple entretien (sur finition existante).
- - Utiliser le produit de finition mentionné par le fabricant ou un produit de formulation équivalente ; s’assurer de la formulation équivalente du produit de finition ou de sa compatibilité avec la finition existante.
- - Vous pouvez aussi appliquer le produit rénovateur recommandé par certains fabricants, qui permet de protéger la finition et de garder son éclat. Bien insister sur les parties planes horizontales extérieures (jets d’eau, parcloses basses, pièce d’appui, petits bois horizontaux…).
- - Ne jamais appliquer de finition sur les pièces métalliques (organes de rotation, crémones, seuil aluminium…) et les joints (retirer si possible, sinon protéger au mieux ces éléments).
Dans le contrat d’entretien et de maintenance, quelles sont les obligations et responsabilités du prestataire ?
Dans la fiche d’entretien, l’entreprise prestataire s’engage à fournir au client qui l’accepte un service d’entretien et de maintenance, couvrant le matériel ainsi défini.
Quelle est la fréquence d’intervention dans le cadre d’un contrat d’entretien et de maintenance ?
La maintenance des fenêtres des portes extérieures piétonnes (portes fenêtres, portes d’entrée, portes de service) est réalisée une fois par an de préférence au printemps ou à l’automne.
La fréquence d’entretien des finitions est surtout fonction de l’exposition de la menuiserie (pluie, soleil) : tous les 2 à 8 ans pour les finitions transparentes, tous les 5 à 15 ans pour les finitions opaques.
Quelle est la durée du contrat ?
Idéalement, la durée du contrat est de 10 ans. Mais il est de coutume de proposer un contrat d’entretien de 3 ans maximum renouvelables par le menuisier pour les cas très compliqué comme les capteurs de fermetures par exemple.
Quelles sont les obligations et responsabilités du client ?
Le client s’engage à respecter les conditions normales d’utilisation des fenêtres et portes extérieures piétonnes conformément à la notice d’utilisation fournie.
Quelle est la responsabilité de l’entreprise dans le cas de défaut du bois ?
L’entreprise ne sera pas responsable des désordres qui pourraient apparaître, s’ils sont la conséquence de vice caché (« défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus »), d’un défaut d’entretien, d’une condition d’emploi particulière ou d’un mauvais entretien de la finition causant des déformations.
Selon de NF DTU 36.5, toute menuiserie doit recevoir à minima une protection provisoire hydrofuge (si la finition n’est pas faite en ateliers). Cette protection provisoire est pour une période prédéfinie. Si la finition définitive n’est pas appliquée dans le délai mentionné, l’entreprise ne sera pas tenue responsable de désordres de type déformation ou altération esthétique.
L’entreprise doit fournir une menuiserie suffisamment durable vis-à-vis des champignons et insectes lignivores pour une utilisation en menuiserie extérieure . Dans le cas où l’essence de bois n’est pas assez durable dans la classe d’emploi en menuiserie extérieure, l’entreprise doit traiter le bois (insecticide + fongicide) pour répondre durablement à la classe d’emploi.
Elle ne pourra être rendue responsable des retraits du bois et gauchissements occasionnés par l’insalubrité de l’habitat (niveau d’hygrométrie hors de la tranche d’humidité relative de l’air entre 45 et 65%).
Que peut faire ou ne pas faire le client en cas de défaut du bois reçu ?
D’abord, le réceptionnaire doit vérifier la qualité de marchandises livrées, et réserver ses droits, si nécessaire, auprès du transporteur, et lui en faire confirmation par lettre recommandée dans un délai de 3 jours ouvrables (article L133-3 du code du commerce). Elles voyagent aux risques et périls du destinataire.
Conformément à l’article 211-10 du code de la consommation, dans le cas où un vice caché apparait après la vente du bien, si la réparation et le remplacement du bien sont impossibles, l'acheteur peut rendre le bien et se faire restituer le prix ou garder le bien et se faire rendre une partie du prix.
Les défauts de matière, même cachés, ainsi que les erreurs de dimensions n’obligent l’entreprise qu’au remplacement pur et simple des produits incriminés sans aucune indemnité, les produits ainsi remplacés restant sa propriété. L’entreprise n’accepte aucun retour de marchandises sans l’avoir préalablement autorisé.
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