Depuis la publication des recommandations du programme RAGE 2012 1, qui sont reconnues par les assureurs, rien ne s'oppose plus sur le plan normatif au développement de la VMC double flux. En imposant l'étanchéité à l'air des bâtiments, qui a pour but de réduire au maximum les déperditions thermiques et donc la consommation énergétique des bâtiments, la RT 2012 a aussi imposé la mise en oeuvre d'une ventilation mécanique performante, qui apporte aux occupants un air sain, évacue les odeurs et polluants générés par l'activité humaine et élimine l'excès d'humidité. Cette dernière doit être supérieure dans le logement à 30 % pour éviter l'effet de dessèchement pour les occupants, et inférieure à 75 % pour prévenir le développement de moisissures et la dégradation du bâti.
Pour répondre à ces fonctions de base - à compléter par une nécessaire limitation des consommations énergétiques et une maîtrise de la propagation du bruit -, la VMC double flux est une réponse pertinente. Son principe consiste à insuffler de l'air neuf filtré dans les pièces principales au moyen de bouches de soufflage, et à extraire l'air vicié par des bouches d'extraction situées dans les pièces de service (cuisine, WC, salle de bains). En préchauffant l'air entrant grâce à un échange avec l'air extrait, elle parvient à réduire drastiquement les déperditions thermiques : un apport majeur pour se conformer à la RT 2012.
DE LA CONCEPTION À LA MAINTENANCE
Les recommandations RAGE 2012 - déclinées en deux fascicules pour l'habitat individuel et l'habitat collectif - abordent en sept chapitres la conception et le dimensionnement d'une VMC double flux, l'installation et la mise en service, l'entretien et la maintenance. Une unité de VMC double flux se compose d'un ventilateur d'extraction, d'un ventilateur d'insufflation, de filtres et éventuellement d'un récupérateur de chaleur (échangeur statique à plaques, rotatif), d'une pompe à chaleur sur l'air extrait (double flux thermodynamique) et d'un bipasse permettant qu'au moins un des flux ne transite pas par l'échangeur. Détaillée dans le document, la conception de l'installation doit permettre de répondre aux exigences fixées, d'une part, par l'arrêté du 24 mars 1982 modifié, qui indique les débits d'air devant être extraits de chaque pièce de service (cuisine, salle de bains ou douche, WC), d'autre part, par l'arrêté du 30 juin 1999 qui fixe les caractéristiques acoustiques à ne pas dépasser dans les bâtiments d'habitation, soit 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans les pièces de service en position de service minimal. Pour satisfaire ces exigences, les ventilateurs - qui bénéficient d'une certification NF VMC depuis 1998 - doivent être dimensionnés en fonction du nombre de pièces, du volume du bâtiment et des pertes de charges de l'ensemble du réseau. Le document traite aussi de la conception et de la mise en oeuvre du réseau aéraulique, des bouches de soufflage aux bouches d'extraction en passant par l'implantation des conduits, de préférence dans les volumes chauffés, jusqu'à la création de passages pour le transit de l'air depuis les pièces principales vers les pièces de service, généralement sous les portes intérieures, qui doivent être détalonnées.
Enfin, les recommandations RAGE 2012 traitent des règles d'installation des différents organes du réseau, de sa mise en service et des mesures d'entretien et de maintenance, en particulier le nettoyage régulier des bouches de soufflage et d'extraction. Conformément à leur destination, ces recommandations professionnelles nourriront le cahier VMC double flux, actuellement en préparation, qui sera intégré au NF DTU 68.3 consacré à la ventilation mécanique contrôlée.
PRINCIPE D’UNE INSTALLATION DE VMC DOUBLE FLUXEN HABITAT INDIVIDUEL
Pour en savoir plus
UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr
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En ligne depuis juin 2015 sur www.programmepacte.fr