Aussitôt posées, aussitôt bouchées... C'est bien souvent le sort réservé aux grilles d'entrées d'air installées sur les portes et fenêtres, par peur de l'entrée d'air froid ou du bruit supplémentaire. Alors, quand un client change ses menuiseries, c'est l'occasion de lui expliquer l'utilité de la ventilation pour sa santé ou celle de son domicile.
Quand le bâtiment nécessite une isolation acoustique élevée (bord de route, aéroport...), la ventilation détériore forcément les performances de l'isolation phonique. Si un client s'en inquiète, on le rassurera en lui expliquant qu'il existe des entrées d'air adaptées (dites acoustiques) qui piègent le bruit, grâce à un système de chicane dans la grille et de mousse absorbante dans les parois. Ces entrées d'air sont définies par leur isolement acoustique normalisé exprimé en décibels - dB(A).
Pas de mystère : l'air intérieur, c'est de l'air extérieur qui se charge de nouvelles pollutions (émissions de polluants intérieurs, humidité et micro-organismes) ! L'air extérieur est donc toujours plus sain. À l'intérieur, l'air qu'on respire se charge en plus de poussières et des composés organiques volatils (COV) émis par les meubles et revêtements synthétiques, les textiles modernes, les produits ménagers... En outre, il devient plus humide et moins riche en oxygène. Si on garde cette humidité, elle favorise le développement de micro-organismes (bactéries, moisissures...). La ventilation apporte donc de l'air extérieur meilleur et renouvelé en oxygène. Ce dernier élément est d'autant plus important si le bâtiment est chauffé avec un appareil à combustion non-étanche.
Si pour la santé des occupants, l'air extérieur est meilleur, il l'est aussi pour le bâti. Un bâtiment mal ventilé se gorge d'humidité. Il peut développer salpêtre et moisissures sur ses surfaces et diverses pathologies dans sa structure (moindre résistance à la compression, effritement, sensibilité au gel, corrosion, déformation...). Une seule pièce mal ventilée peut suffire à générer des troubles : la vigilance est donc de mise même en cas de changement d'une seule ouverture. Par ailleurs, on l'oublie souvent, l'humidité est aussi l'ennemi numéro 1 de la déperdition d'énergie, car un mur chargé d'humidité sera bien plus énergivore pour monter en température !
« Si je renouvelle l'air, ça va gaspiller du chauffage ! Ferme la fenêtre, tu refroidis la maison ! » L'idée reçue certainement la plus répandue concernant la ventilation est celle relative au chauffage. En réalité, un logement chauffé l'est quasiment intégralement par la température de son enveloppe et du mobilier et très peu par l'air contenu, qui peut se chauffer très facilement. En outre, en renouvelant l'air, celui-ci est plus sec et moins énergivore à chauffer que l'air humide. De la même manière, si l'enveloppe est moins humide, elle est plus isolante et se chauffe plus facilement. Et pas question de céder aux clients qui voudraient empêcher d'installer les ventilations : les désordres du bâti issus d'un manque de ventilation ne seront pas pris en charge par les assurances (travaux non-réglementaires) et peuvent relever non seulement du civil, mais aussi du pénal pour mise en danger de la vie d'autrui s'il y a un impact sur la santé des occupants.
Dernier argument du client tatillon : pourquoi calfeutrer autour de la fenêtre, si c'est ensuite pour y faire un trou ? Tout simplement pour diminuer le nombre de ponts thermiques. Il vaut mieux un seul pont thermique bien conçu sur une fenêtre qu'une multitude non maîtrisée.