Depuis l'arrêté du 3 mai 2007 et son article 13, la réglementation est claire : le menuisier ne doit plus changer de fenêtres sans prendre en compte la question de la ventilation. En revanche, son application peut parfois s'avérer compliquée, et c'est en cela que le guide Changement de fenêtres & ventilation, rédigé par l'Union des métiers du bois (UMB-FFB) pour le pôle Fenêtres sous le contrôle de l'Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (UECF-FFB), peut être d'un grand secours. « Face à des clients qui ne comprennent pas pourquoi il faut faire des ouvertures dans les fenêtres étanches qu'ils ont commandées, et qui craignent des déperditions de calories faisant grimper leur facture énergétique, le guide met en avant le fameux article 13 et nous donne l'argumentation nécessaire pour les convaincre », témoigne Gérard Berthaud, dirigeant de la menuiserie Berthaud, implantée au Miroir (Saône-et-Loire). Dans ce domaine, il faut en effet lutter contre les idées reçues, et s'appuyer sur le guide pour expliquer pourquoi les entrées d'air sont essentielles à la qualité de l'air intérieur, qui préserve la santé des occupants et la qualité du bâti. Il faut aussi insister sur le fait que les entrées d'air n'ont presque aucune incidence sur la facture énergétique. Au contraire : un logement dont l'air est mal renouvelé se charge d'humidité et devient beaucoup plus difficile à chauffer. Ces thèmes sont traités dans le guide par une série de questions-réponses les plus couramment posées par les clients.
Prescrire la meilleure solution en matière d'entrée d'air dans ses ouvrages
Avec la nouvelle réglementation thermique en rénovation par élément, le menuisier, en tant qu'homme de l'art intervenant sur la perméabilité à l'air de l'enveloppe, est tenu de prescrire la meilleure solution en matière d'entrée d'air dans ses ouvrages — fenêtres, portes ou coffres de volets roulants — en fonction du type de ventilation installé. Voilà pourquoi le guide rappelle les connaissances de base en la matière, en décrivant les différents types de ventilation, pièce par pièce (VPP) ou générale et permanente (VGP), à tirage naturel ou mécanisé, à débit modulé ou constant, simple flux ou double flux, qui conditionnent les ouvertures à réaliser. « Le guide nous aide à identifier une ventilation classique simple flux, qui demande des entrées d'air dimensionnées en fonction du débit voulu, alors qu'il n'y a pas d'entrée d'air à prévoir pour une ventilation mécanique double flux », ajoute Gérard Berthaud.
Calcul débit d'entrée d'air : quelle règle appliquer ?
En règle générale, soit en pièce principale et hors ventilation double flux, le dimensionnement des entrées d'air doit être au moins de 45m3/h pour les chambres et 90m3/h pour les séjours (pour une différence de pression de 20 Pa). Mais le menuisier peut aussi, en présence d'une ventilation mécanique contrôlée, proposer de réduire au plus juste les entrées d'air et donc les déperditions caloriques tout en étant conforme à la réglementation (le « ni trop ni trop peu »), selon un mode de calcul décrit dans le guide. Il obtient ainsi une satisfaction optimale de son client. Il peut aussi proposer, si le client le désire, que les entrées d'air soient réalisées dans la maçonnerie, à condition que ce soit avant la pose des fenêtres. Le guide attire également l'attention sur la présence d'un appareil fonctionnant au gaz : en présence d'une chaudière à gaz par exemple (nécessité d'arrivée d'air comburant), le menuisier doit réaliser ses entrées d'air conformément à la réglementation relative au gaz ; si l'arrivée d'air comburant n'est pas conforme, alors il est impératif de demander l'avis d'un professionnel du gaz avant toute intervention. En outrepassant cette règle, le menuisier pourrait voir sa responsabilité pénale engagée en cas d'accident.
« Le respect des prescriptions du guide permet enfin de ne pas être pris en défaut dans le cadre du contrôle de réalisation lors de l'audit RGE effectué pour le renouvellement de la qualification concernée, l'auditeur ne manquant pas d'inspecter les entrées d'air », souligne Gérard Berthaud. Le menuisier continuera ainsi à faire bénéficier ses clients des différentes aides fiscales prévues par la loi pour les travaux de rénovation énergétique.