Fin avril dernier, l'Afnor a publié le premier document technique unifié sur les installations de ventilation double flux. Ce NF DTU 68.3 partie 1-1-4 porte sur les règles de calcul, le dimensionnement, la mise en œuvre et l'entretien des systèmes. À noter qu'il ne traite que des fonctions de ventilation générale des logements par insufflation d'air neuf ; il exclut les fonctions de ventilation pièce à pièce, de chauffage et de rafraîchissement. De même, les appareils à combustion seront étanches ou dans un local spécifique. Les autres appareils à combustion (cuisinière...) sont couverts par l'arrêté du 2 août 1977.
En premier lieu, ce texte oriente les concepteurs et les installateurs vers les règles de dimensionnement. Deux d'entre elles portent sur l'aéraulique des systèmes, leur but étant d'équilibrer les débits extraits et ceux insufflés en évitant la surpression dans le logement. Les débits de soufflage doivent être supérieurs aux débits extraits moins le débit de fuite de l'enveloppe du bâtiment sous 4 Pa (ou, forfaitairement, 15 % du débit extrait). Inversement, les débits extraits doivent être supérieurs ou égaux à ceux soufflés.
Ce dimensionnement est précisé selon le type de logement. Dans le collectif, la perte de charge linéique maximale sera de 1 Pa/m. Et pour des raisons acoustiques, la vitesse d'air dans les réseaux horizontaux sera inférieure à 6 m/s, et celle des réseaux verticaux, inférieure à 5 m/s.
En maisons individuelles, les flexibles ne peuvent dépasser 3 m et sont limités à deux coudes, ce qui renforce l'intérêt des solutions semi-rigides ou rigides, à moindre perte de charge et plus simples à entretenir.
Le flux est limité à 5 m/s dans les canalisations reliées au caisson de ventilation et à 4 m/s dans celles connectées aux caissons de distribution. Dans ces constructions, la valeur de fuite forfaitaire est de 12 %, et de seulement 5 % si les accessoires (coudes, liaisons) sont de classe C. La norme évoque l'importance d'une conception de réseaux limitant les coudes, points bas ou passages de poutres... Les auteurs du NF DTU ont pris soin d'illustrer ces parties et de les renseigner d'abaques au choix selon les diamètres utilisés. À noter que les paragraphes relatifs au dimensionnement fournissent une méthode de calcul complet ou simplifié. Cependant, le double flux pouvant être utilisé pour réaliser une surventilation nocturne en été, ces règles reviennent assez largement sur l'étanchéité des réseaux.Le bon fonctionnement de ce type de ventilation tient aussi à la rigueur du placement des bouches d'insufflation, de manière à assurer un balayage aéraulique optimal des pièces sans créer de courants d'air gênants pour les occupants. Chaque pièce à ventiler doit être équipée d'une bouche de soufflage non obturable, d'un débit minimal de 18 m³/h. Ces bouches ne doivent pas être gênées par des poutres, recoins ou placards. Elles sont disposées au mur, au plafond, au sol ou sous un rampant, entre 20 et 30 cm des parois ou des angles. Pour ce qui concerne l'extraction, ce NF DTU 68.3 demande aux professionnels de se reporter au paragraphe 6.3 de la partie 1-1-1.
À la différence des ventilations simple flux, celles à double flux réclament des moyens de mise en œuvre spécifiques. Sont abordées ainsi dans le nouveau NF DTU les questions de l'atténuation du bruit à l'extraction ou au soufflage, de l'isolation thermique des conduits en amont et en aval de l'échangeur, du respect des normes d'installation électrique ou de sécurité incendie, du soin apporté à l'évacuation des condensats, du traitement du dégivrage hivernal de l'échangeur, de l'étanchéité en toiture-terrasse... Outre le chantier et sa mise en service, ces règles de l'art soulignent l'importance de la prise en compte de l'entretien dès la conception du système. Le texte aborde ainsi l'accessibilité des organes (bouches, régulateurs ou registres), la présence de trappes au droit des dévoiements, l'espace libre autour de l'unité de ventilation... Sa lecture fournit une vision exhaustive de ce type d'installation.
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UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr
