Bois-énergie : bien conseiller ses clients

Appareils domestiques à granulés de bois

La tranquillité du client (et donc de l’installateur) passe par une maîtrise de cette chaîne qui va du type de combustible (essence, taille, humidité, granulométrie, disponibilité…) à la mise en œuvre de l’installation et ses règles de sécurité (dimensionnement, distance de sécurité, évacuation des produits de combustion…), en passant par l’entretien, le nettoyage et le réglage. Les appareils indépendants de chauffage au bois (poêles, inserts, foyers fermés…) chauffent en principe la pièce où ils sont installés. Les performances thermiques, l’autonomie (fonction des besoins du client), le budget, le type de combustible, les possibilités de stockage voire parfois le design sont des critères importants que devra prendre en compte le professionnel pour conseiller son client sur le choix d’un appareil. Au-delà du choix sur la qualité du bois détaillée ci-après, l’autonomie et le confort d’utilisation sont des critères non négligeables pour le client. Les poêles à granulés, équipés d’une réserve de combustible et d’un système de remplissage automatique, proposent dorénavant une importante autonomie avant de pouvoir recharger, surtout s’ils sont accompagnés d’un système de régulation optimisé. Le conditionnement à la livraison est différent suivant le type d’installation (poêle ou chaudière) et l’endroit pour recevoir/stocker le combustible.

La livraison de granulés par sacs (sur palette) est plus appropriée pour les poêles et inserts alors que la livraison en grosse quantité, en vrac par camion souffleur, est plutôt à réserver pour des chaudières avec des volumes de stockage plus importants.

Qualité du combustible bois

La qualité du bois utilisé est un des paramètres qui influencent directement la performance énergétique de l’installation. Afin de bien conseiller son client quant au choix possible du bois à utiliser, le professionnel doit porter une attention particulière aux nombreuses caractéristiques de celui-ci, telles que son essence, sa taille, sa granulométrie, son humidité, son taux de cendres et de fines… Le bilan énergétique voire environnemental de l’installation est en effet influencé par ces différents critères.

L’assurance d’un combustible de qualité passe par la certification. Le granulé de bois certifié répond à un cahier des charges très exigeant afin d’apporter au consommateur une garantie sur des critères comme le rendement calorifique, les caractéristiques physiques et chimiques, et le taux d’humidité.

Normes et certifications

Avec une croissance exponentielle, le marché du granulé bois était constitué, fin 2018, à 98 % de produits certifiés.

Par définition, le granulé de bois est un biocombustible densifié fabriqué à partir d’une biomasse ligneuse avec ou sans additifs, habituellement sous forme cylindrique, en général d’une longueur comprise entre 5 et 40 mm, et d’un diamètre allant jusqu’à 25 mm. C’est un combustible à haut pouvoir calorifique de par sa forte densité et une teneur en humidité totale habituellement inférieure à 10 %. Le pouvoir calorifique (PCI) des granulés de bois est d’environ 4 800 kWh la tonne.

Les trois certifications disponibles sur le marché français (voir encadré) garantissent toutes a minima le respect des critères de la norme NF EN ISO 17225-2 qui remplace la norme NF EN 14961-2 d’août 2011, désormais annulée. Cette partie de la NF EN ISO 17225 couvre uniquement les granulés de bois produits à partir des matières premières suivantes :

• Bois de forêt, de plantation et autres matériaux ligneux vierges
• Produits dérivés et sous-produits de l’industrie de transformation du bois
• Bois usagé non traité chimiquement

Les fabricants, aussi bien ceux de poêles que de chaudières, recommandent dans leurs notices d’appareil l’utilisation de bois certifiés. Ils conditionnent généralement la garantie de leurs matériels au respect des prescriptions d’usage fournies dans les notices techniques quant à la certification du bois.

Les certifications sur le combustible bois granulé

• NF Biocombustibles solides - Granulés : certification française, dont la marque est détenue par l’Afaq Afnor Certification et gérée par l’Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement (FCBA)
• DINplus : certification allemande, marque détenue par l’institut allemand Din Certco et reconnue au niveau mondial
• EN plus : certification européenne développée en 2011 par l’European Pellet Council et qui regroupe les associations de promotion du granulé de chaque pays d’Europe

Installation et qualité de la combustion

Le bois utilisé doit être suffisamment sec pour assurer une combustion parfaite et une montée rapide en température. En brûlant, un combustible bois humide produit beaucoup moins de chaleur qu’un combustible bois sec.

La qualité de la combustion dépend énormément de la régulation de la quantité d’air injectée dans le foyer de l’appareil de chauffage. Une arrivée d’air insuffisante provoque une combustion incomplète, formant des composés tels que le goudron ou les suies, présents dans les gaz et qui ne sont plus brûlés et peuvent se déposer sur les parois du conduit de fumée. L’électronique du poêle à granulés gère automatiquement la combustion, l’alimentation en air et en granulé, les phases d’arrêt et d’allumage, la modulation de puissance. D’autres règles non développées ici sont également essentielles pour la maîtrise d’une bonne combustion :

• Privilégier un combustible granulé de qualité permettant de prolonger la vie de l’appareil de chauffage et du conduit de fumée
• Assurer un tirage stable : éviter avec un tirage fort d’avoir un fonctionnement en surrégime et une consommation augmentée, diminuer le risque de refoulement des fumées, d’encrassement de l’appareil et de son conduit, de combustion inefficace et polluante si le tirage est insuffisant
• Assurer une amenée d’air comburante suffisante
• Respecter les règles de dimensionnement de l’appareil
• Privilégier une régulation en fonction de la température extérieure et veiller à ce que la sonde de température extérieure soit placée au nord

Le dimensionnement de l’appareil à granulés de bois repose sur un calcul des déperditions où la puissance optimale de l’appareil doit permettre de compenser les déperditions totales de la pièce où est installé l’appareil (y compris l’ensemble des zones ouvertes sur la pièce). On dit que c’est un dimensionnement « au plus juste ». Il est recommandé de ne pas surdimensionner l’appareil à granulés afin d’éviter notamment des problématiques de mauvaise combustion, d’usure des composants, de surconsommation de combustible pouvant engendrer un encrassement prématuré. L’installation du conduit de fumée doit être mise en œuvre conformément aux prescriptions de la norme NF DTU 24.1.

Lors de l’installation du poêle, le professionnel devra suivre les recommandations préconisées par le fabricant afin de respecter notamment l’espacement entre l’appareil et le mur pour favoriser à la fois la convection autour de celui-ci et les distances vis-à-vis des murs et des matériaux inflammables. De même, le professionnel devra adapter sa pose sur un sol en matériaux combustibles ou pouvant se dégrader sous l’effet de la chaleur par la mise en place d’un socle répondant à la fois à des critères de classement au feu et de stabilité de l’appareil.

Entretien

Afin de garantir à l’appareil un fonctionnement optimal dans le temps, de réduire le risque de panne, d’éviter une surconsommation et d’allonger la durée de vie du matériel, une maintenance régulière est nécessaire quels que soient les appareils.

Pour les poêles et inserts à granulés de bois, bien que la réglementation ne le rende pas obligatoire, l’entretien doit être effectué conformément aux prescriptions du fabricant. À cette occasion, le professionnel fournit à son client des recommandations d’entretien régulier comme le nettoyage périodique de la vitre, le vidage des cendres, le nettoyage de l’appareil, l’inspection des joints… Pour fiabiliser l’installation, un contrat d’entretien ou de maintenance est nécessaire et permet notamment de formaliser les opérations à envisager. L’entretien de l’installation et le ramonage doivent être conformes aux prescriptions de l’arrêté CO du 23 février 2009 et du règlement sanitaire départemental type (RSDT).

Le ramonage du conduit de fumée est, dans tous les cas, obligatoire et doit être effectué deux fois par an dont une fois pendant la période de chauffe (selon les dispositions du règlement sanitaire départemental), et mécaniquement. En conclusion, l’installation des appareils domestiques bois implique la maîtrise d’un ensemble de savoir-faire en chauffage et fumisterie, sans oublier l’entretien et le ramonage. Le bois énergie est une affaire de professionnel.