Un nouveau DTU pour les planchers chauffants
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Support admissible (plancher porteur)
Préalablement à la mise en œuvre d’un système de plancher chauffant à eau chaude, les diverses réservations sur le plancher porteur, les travaux de plâtre et la mise hors d’eau du bâtiment muni de ses portes et fenêtres sont effectués. Le plancher porteur destiné à recevoir la structure doit présenter une horizontalité et une planéité conformes à la norme NF DTU 52.10 et rappelées dans le tableau A.
Tableau A : critères préalables pour la pose sur un plancher porteur | |
Horizontalité |
En un point du support distant de "d" mètre du point de référence le plus proche, écart de niveau admissible de ± (0,005 + 0,001 x d) |
Planéité |
3 mm sous la règle de 2 m 2 mm sous la règle de 20 cm |
La mise en œuvre d’un enduit de préparation de sol ou d’un ravoirage est nécessaire :
- Dans les cas où les tolérances d'horizontalité ne sont pas respectées
- Lorsque des canalisations de plomberie et d’électricité sont posées et fixées sur le plancher porteur
- Pour répondre aux exigences de planéité
Il est important de vérifier et réceptionner (capacité portante, planéité, propreté, fissures, délai de séchage) le support avant la mise en place du plancher.
Mise en œuvre des isolants
Les isolants choisis doivent permettre de respecter les valeurs réglementaires de résistance thermique. Dans tous les cas, la valeur minimale de résistance thermique de l’isolant flottant ne doit pas être inférieure à 0,75 m².K/W selon le NF DTU. Les isolants mis en place doivent respecter les exigences de compressibilité indiquées dans le tableau B.
Tableau B : exigences de compressibilité pour les isolants | ||
Planchers de type A éléments chauffants dans la couche de diffusion (dalle d'enrobage) |
Planchers de type B Eléments chauffants dans la couche d'enrobage, avec une couche de désolidarisation |
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Une seule couche d'isolant |
SC1 a Ch ou SC1 b Ch ou SC2 a Ch |
SC1 a Ch ou SC1 b Ch |
Superposition de couches | Voir norme NF DTU 52.10 | Interdit |
SC1 : le moins compressible ; SC2 : le plus compressible a = charge d'exploitation admissible de 500 kg/m² b = charge d'exploitation admissible de 200 kg/m² Ch : spécificité plancher chauffant |
Tableau C : exigences de disposition des isolants | ||
Dimensions du local |
Epaisseur minimale de la bande périphérique |
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Surface | Longueur | |
S ≤ 150 m² | L ≤ 17 m | 5 mm |
S ≥ 150 m² | L ≥ 17 m | 8 mm |
La bande périphérique doit aller du plancher support jusqu’à 2 cm au-delà de la surface finie du plancher (revêtement de sol compris). Dans le cas d'une superposition de deux sous-couches isolantes, sans fonction acoustique, elle peut être mise en place après la première couche isolante et maintenue par la seconde. Elle est protégée contre tout risque de déplacement lors de la mise en œuvre de la dalle désolidarisée (maintenue par adhésif ou coincée entre le mur et la sous-couche isolante).
Les couches multiples d’isolant doivent être placées de façon à ce que les joints entre panneaux d’une couche ne soient pas superposés avec ceux de l’autre couche.
Dans le cas de panneaux à bords droits, des dispositions particulières sont prévues pour protéger la couche d’isolant contre la pénétration de laitance : mise en place de bandes adhésives larges d'au moins 50 mm sur l'ensemble des joints et jonctions entre bande périphérique et bords droits des panneaux ou d’une feuille de polyéthylène recouvrant l'ensemble de la surface et remontant sur la bande périphérique.
Mise en place des tubes du plancher chauffant
Les tubes mis en place peuvent être en matériau de synthèse, multicouches ou en cuivre. Les canalisations utilisées sont de classe 4 selon la norme ISO 10508 pour les applications en mode chauffage basse température par le sol et rafraîchissement.
Les tubes et raccords en PEX, PB, PP, multicouches et PE-RT sont respectivement conformes aux normes des séries NF EN ISO 15875, NF EN ISO 15876, NF EN ISO 15874, NF EN ISO 21003 et NF EN ISO 22391.
Les tubes sont opaques et leur transmittance est inférieure à 14 % selon la NF EN ISO 7686. Les tubes utilisés comportent ou pas une barrière anti-oxygène.
Dans le cas du cuivre, les tubes répondent aux exigences de l'état métallurgique recuit R220 définies dans la NF EN 1057+A1. Les raccords sont conformes à la série des NF EN 1254.
Les tubes sont disposés de façon à respecter les pas définis par le calcul. Afin d’éviter une température de sol trop hétérogène, l’espacement entre les tubes ne doit pas être supérieur à 35 cm en mode chauffage et à 25 cm en mode rafraîchissement.
Dans certains endroits où la densité de tubes est importante, il peut être nécessaire de limiter l’émission de ceux-ci par gainage ou isolation d’une partie de ces tubes :
- Pour respecter la température de surface limite de 28 °C en mode chauffage prévue par l'article 35 de l'arrêté du 23 juin 1978 modifié
- Pour limiter les risques de condensation en mode rafraîchissement
Les tubes sont placés à plus de 5 cm des structures verticales, et à plus de 20 cm des conduits de fumées et des foyers ouverts, trémies ouvertes ou maçonnées, cages d’ascenseur. Ils ne traversent pas des emplacements destinés à recevoir des équipements sanitaires fixés au sol.
Chaque boucle en tube doit être d’une seule longueur sans raccord intermédiaire. Dans le cas du cuivre, il est possible d’effectuer un raccordement par brasage si nécessaire à condition de répondre au NF DTU 60.5. Les rayons de courbure admissibles sont de 10 fois le diamètre extérieur du tube pour les canalisations en matériaux de synthèse et de 7 fois pour les tubes en cuivre. Les fixations utilisées permettent de respecter le positionnement vertical et horizontal des tubes et de maintenir ces positions lors du coulage de la dalle d'enrobage. Elles sont en nombre suffisant et espacées au maximum de 50 cm en l'absence de préconisation du fabricant. Plusieurs modes de fixation peuvent être utilisés : sur treillis métallique (si non structural, mailles de 50 mm x 50 mm minimum ; si structural voir ci-après) grâce à des colliers et clips, clips, cavaliers ou autres directement fixés sur l’isolant, plaque isolante à plots, rails à clips disposés sur l’isolation thermique.
Dispositif de sécurité et régulation
La température du fluide circulant dans le circuit ne doit pas excéder 50°C en mode chauffage, ni être abaissée en dessous de seuils dépendant de la zone géographique et du climat local en mode rafraîchissement (voir tableau D).
Tableau D : seuils de température du fluide circulant en fonction de la zone géographique | ||
Zone géographique | Température min de départ (°C) | |
Zone côtière de la Manche, de la mer du Nord et de l'océan Atlantique au nord de l'embouchure de la Loire Largeur 30 km |
19 | |
Zone côtière de l'océan Atlantique au sud de l'embouchure de la Loire et au nord de l'embouchure de la Garonne Largeur 50 km |
20 | |
Zone côtière de l'océan Atlantique au sud de l'embouchure de la Garonne Largeur 50 km |
21 | |
Zone côtière méditerranéenne Largeur 50 km |
22 | |
Zone intérieure | 18 | |
Ces valeurs peuvent être abaissées jusqu'à 16°C dans le cas où l'installation est munie d'un système de mesure des fonctions complémentaires (ex. : humidité, déshumidification...) |
Ce dispositif de limitation peut être intégré à la régulation. Par ailleurs, un dispositif de sécurité coupe impérativement la fourniture d'énergie dans le circuit du plancher chauffant ou plancher chauffant réversible dès que limite la température d’eau alimentant les ensembles répartiteurs atteint 65 °C en mode chaud et 12°C en mode froid en coupant. Ce dispositif est indépendant du système de régulation, comporte un réarmement manuel et fonctionne même en l'absence de courant.
Vannes d'arrêt et dispositifs d'équilibrage
Chaque boucle est raccordée à un distributeur et collecteur. Elle doit comporter deux vannes d’arrêt et un organe d’équilibrage. Les fonctions arrêt et équilibrage doivent être indépendantes. Si la fonction arrêt et équilibrage est assurée par le même appareil, le fonction équilibrage doit être mémorisable. Une boucle au moins doit être installée par pièce chauffée pour permettre de contrôler la température de façon manuelle ou automatique. En mode rafraîchissement, le nombre de boucles raccordées au collecteur et au distributeur ne peut excéder six.
Remplissage et purge
Le tracé des tuyauteries de l’ensemble de l’installation doit permettre le remplissage total de l’installation et l’évacuation des gaz qui peuvent s’y trouver en cours de fonctionnement. Chaque distributeur et collecteur est équipé d’une vanne d’arrêt général, d’un purgeur placé au-dessus du niveau du plancher et d’un robinet de vidange. Le remplissage d’une installation de plancher chauffant doit être effectué boucle par boucle. Une mise en épreuve du circuit est effectuée avec de l'eau. La durée de l'essai d'étanchéité est de 2 heures après stabilisation de l'indication du manomètre ou 30 minutes augmentées du temps nécessaire à l'inspection de l'étanchéité de chaque boucle. Cette opération doit être effectuée avant la phase d’enrobage.
Pour les tubes en matériau de synthèse, la pression d’essai est au minimum de 6 bars. Pendant la phase d’enrobage, la pression à maintenir est celle de l’eau de ville. Pour les tubes en cuivre (épaisseur > 0,8 mm), la pression d’essai est de 20 bars, à maintenir pendant la phase d’enrobage.
L’absence de fuites et la pression d’essai doivent être inscrites dans un rapport d’essai à remettre au maître d’ouvrage (ou au maître d’œuvre). Lors de l'essai d'étanchéité, les canalisations sont nettoyées et rincées afin d'éliminer tous les résidus inhérents à la mise en œuvre.
Couche de diffusion
La conductivité thermique utile minimale des matériaux de la couche de diffusion est de 1,2 W/m.K.
Couche d'enrobage des planchers type A et C
Elle peut être:
1. Un béton prêt à l’emploi qui doit être conforme à la NF EN 206/CN et présenter les caractéristiques suivantes :
- Classe de résistance à la compression C20/25 au moins, classe XC1 pour les travaux en intérieur, selon la NF EN 206/CN,
- Avoir une consistance S4 minimum selon la NF EN 206/CN,
- Utilisant des granulats naturels conformes aux spécifications de la NF EN 12620 et de la NF P 18-545,
- La dimension nominale supérieure du plus gros granulat (Dmax) est comprise entre 6 mm et 16 mm.
2. Un béton fabriqué sur chantier, constitué :
- D’un ciment conforme à la norme NF EN 197-1 de type CEM I, CEM II, CEM III, CEM IV ou CEM V et de classe de résistance 32,5 N ou 32,5 R ou 42,5 N ou 42,5 R dosé à 350 kg/m³ de béton minimum,
- D’un ciment conforme à la norme NF EN 197-5 de type CEM II/C-M ou CEM VI et de classe de résistance 32,5 N ou 32,5 R ou 42,5 N ou 42,5 R dosé à 350 kg/m³ de béton minimum,
- Avec incorporation d'un plastifiant ou superplastifiant conforme à la NF EN 934-2 et compatible avec la nature des tubes, Les prescriptions d’ajout du plastifiant ou superplastifiant sont respectées sans dépasser toutefois le rapport en masse Eau/Ciment ≤ 0,60.
- De granulats conformes à la NF P 18-545 et NF EN 12620, la dimension du plus gros granulat (Dmax) étant comprise entre 6 mm et 16 mm,
- D’eau de gâchage conforme à la NF EN 1008.
L'épaisseur minimale, toutes tolérances épuisées, entre la partie la plus haute avant coulage de la dalle d'enrobage et la surface brute finie de la dalle d'enrobage est définie dans le tableau E ci-dessous.
Tableau E : épaisseur minimale de la couche d'enrobage au-dessus des tubes ou des plots | |||
Planchers de type A | Planchers de type C | ||
Classement de la sous-couche isolante selon le NF DTU 52.10 | SC1 a et SC1 b | 35 mm | 20 mm |
SC2 a | 40 mm | Pose non visée | |
SC2 b | Pose non visée | Pose non visée | |
La partie la plus haute avant coulage de la dalle peut correspondre à la génératrice supérieure du tube ou le sommet du plot dans le cas de dalles à plots |
Tableau F : exigences de maille et de masse pour le treillis | |
Maille maximale / masse minimale | |
Planchers de type A |
50 x 50 mm / 650 g/m² ou 100 x 100 mm / 1000 g/m² |
Planchers de type B | 100 x 100 mm / 325 g/m² |
Il peut être situé doit au-dessus du tube [EM], doit au-dessous du tube en respectant une distance de 15 mm minimum au-dessus de l’isolant. Les dispositifs supportant les armatures doivent être indissociables de celles-ci et suffisamment nombreux pour que l’espacement de 15 mm soit respecté en tout point.
Couche désolidarisée (plancher type C) et de recouvrement (planchers de type B)
Les mêmes constituants que précédemment peuvent être utilisés. La couche désolidarisée peut également être constituée d'un mortier de chape ou d’un béton tels que définis par le NF DTU 26.2.
La couche désolidarisée ou de recouvrement (épaisseurs minimales, joints de fractionnement, mise en œuvre), est réalisée selon les dispositions décrites dans le NF DTU 26.2 pour les dalles en béton (pose désolidarisée) et le NF DTU 52.1 pour le mortier de scellement des carreaux céramiques ou assimilés, et des pierres naturelles (pose désolidarisée).
Les couches d'enrobage (type A et C), désolidarisées (type C), de recouvrement (type B) peuvent également être réalisée à partir d'une chape fluide, à base de ciment ou de sulfate de calcium. Ces types de produits ne sont pas visés par le NF DTU 65.14. La chape fluide doit alors être réalisées, conformément aux Règles Professionnelles pour la mise en œuvre des chapes fluides et/ ou aux Documents Techniques d’Application les concernant, par une entreprise agréée.
Première mise en chauffe
Une première mise en chauffe, préalable à la pose du revêtement de sol, doit être effectuée au moins 14 jours après la réalisation de la couche d'enrobage. La première mise en chauffe amène le fluide à une température comprise entre 20 °C et 25 °C, maintenue pendant au moins trois jours. Ensuite, le fluide est amené à la température maximale de service, maintenue pendant au moins 4 jours supplémentaires. Dans le cas d'un revêtement de sol de type parquet, le cycle de mise en chauffe décrit ci-avant est prolongé de 14 jours minimum.
Cette mise en chauffe peut être facultative dans certains cas, selon le type de plancher et la nature de revêtement de sol prévu (voir tableau G).
Tableau G : mise en chauffe préalable à la pose du revêtement | ||||||
Nature du revêtement de sol prévu |
Plancher de type A |
Plancher de type B |
Plancher de type C |
|||
Carreaux céramiques ou assimilés, pierres naturelles, collés au moyen de mortier-colle - NF DTU 52.2 | Obligatoire | Facultative | Facultative | |||
Revêtements de sol scellés - NF DTU 52.1 | Pose scellée adhérente | Obligatoire | Facultative | Facultative | ||
Pose scellée désolidarisée |
Facultative | |||||
Revêtements de sol souples (textile, PVC, linoléum) - NF DTU 53.12 (planchers chauffants réversibles non visés)* |
Obligatoire | Obligatoire | Obligatoire | |||
Parquets en pose collée - NF DTU 51.2 | Obligatoire | Obligatoire | Obligatoire | |||
Planchers en bois ou à base de bois - DTU 51.3 (planchers chauffants réversibles non visés)* |
Obligatoire | Obligatoire | Obligatoire | |||
Revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse - NF DTU 54.1 (planchers chauffants réversibles non visés)* |
Obligatoire | Obligatoire | Obligatoire | |||
Peintures de sol - NF DTU 59.3 (planchers chauffants réversibles non visés)* |
Obligatoire | Obligatoire | Obligatoire | |||
Les normes NF DTU ou DTU indiquées pour chaque revêtement sont celles couvrant leur mise en œuvre. * Revêtements dont la norme de mise en œuvre ne vise pas leur pose sur les planchers réversibles assurant aussi la fonction de rafraîchissement. Ces cas-là ne sont alors pas visés dans le NF DTU 65.14 |
L'entreprise réalisant cette première mise en chauffe dresse un procès-verbal détaillant les étapes de l'opération et le remet au maître de l'ouvrage ou à son représentant. Une copie est remise à l'entreprise de revêtement de sol.
Par ailleurs, une étiquette informative est apposée par l'entreprise à proximité immédiate du collecteur. Elle indique la réalisation effective de la mise en chauffe, la date où elle s'est terminée et la raison sociale de l'entreprise.
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