La VMC double flux

Issu du travail de la commission de normalisation BNTEC P50V, ce cahier des clauses techniques s’est largement inspiré des recommandations professionnelles élaborées par le Costic dans le cadre du programme RAGE 2012 (Règles de l’Art Grenelle de l’Environnement).

Rappelons que, d'une manière générale, les NF DTU sont destinés à être des pièces intégrées au dossier de consultation des entreprises. Il en découle que les NF DTU ne peuvent être considérés ni comme réglementaires, ni de facto obligatoires, puisque leur prise en compte dans les marchés relève du simple accord contractuel entre les parties intéressées.

Le NF DTU 68.3 est ainsi composé de 4 CCT :

• Partie 1-1-1 : Règles générales de calcul, dimensionnement et mise en œuvre
• Partie 1-1-2 : Ventilation mécanique contrôlée autoréglable simple flux
• Partie 1-1-3 : Ventilation mécanique contrôlée gaz
• Partie 1-1-4 : Ventilation mécanique contrôlée autoréglable double flux

Et, comme tout autre NF DTU, d’un cahier des critères généraux de choix des matériaux (CGM, partie 1-2) et d’un cahier des clauses administratives spéciales types (CCS – partie 2), qui sont communs aux 4 CCT (tableau A).

Le NF DTU 68.3 s’applique aux installations neuves de ventilation mécanique dans les bâtiments résidentiels neufs et existants. Le nouveau CCT vise les spécifications de mise en œuvre pour les travaux d’exécution des installations de VMC autoréglable double flux générale et permanente par balayage insufflant exclusivement de l’air neuf. Il définit les règles de conception et de dimensionnement applicables à ces installations. Elles visent l'ensemble de l’installation (réseaux d’extraction et d’insufflation, réseaux de prise d’air neuf et de rejet d’air vicié, passages de transits, caissons d’extraction et de soufflage…).

En revanche, ce document ne vise pas les systèmes de ventilation double flux pièce par pièce. Il exclut également les installations de systèmes de ventilation double flux nécessitant un surdimensionnement pour les fonctions de chauffage ou de refroidissement (ou des fonctions complémentaires de chauffage et de refroidissement associés à la ventilation).

Le domaine d'application de la norme est restreint au cas où l'installation de ventilation coexiste avec :

• Un appareil à circuit de combustion étanche
• Un appareil à combustion situé dans un local spécifique
• Un appareil à combustion couvert par l'arrêté du 2 août 1977

Les principales règles applicables à la double flux

De la même manière que les parties 1-1-2 et 1-1-3, la partie 1-1-4 est autoporteuse et ne s'applique que conjointement avec la partie 1-1-1.

Des garde-fous sur l’équilibre des débits

Lors de l’élaboration de cette norme, la conception de l’insufflation a été une nouveauté phare. En effet, les débits d’extraction sont définis dans l’arrêté du 24 mars 1982 relatif à l'aération des logements, modifié le 28 octobre 1983, et donnent les débits réglementaires d’extraction par pièce de service (WC, salle de bains et cuisine). D’un point de vue réglementaire, il n’y a aucune obligation sur les débits d’insufflation. Contractuellement, le NF DTU 68.3 a donc donné des garde-fous sur l’équilibre des débits entre l’extraction et l’insufflation. Premièrement, les débits de soufflage doivent être dimensionnés pour être supérieurs au débit extrait moins le débit de fuite de l’enveloppe du bâtiment :

Deuxièmement, le débit extrait doit être supérieur ou égal au débit soufflé :

De cette manière, le dimensionnement est pensé pour un équilibre proche entre les débits extraits et les débits insufflés, tout en évitant les surpressions dans le logement. Pour ce calcul, le débit de fuite du bâtiment peut être pris forfaitairement à 15 % du débit extrait.

L’acoustique est un paramètre très important à prendre en compte dans la conception d’une installation double flux. Dans les logements collectifs par exemple, en plus de l’équilibre des débits, le réseau devra être dimensionné afin de respecter trois paramètres essentiels :

• 1 Pa/m de pertes de charges linéiques maximum
• 6 m/s dans le réseau horizontal de collecte ou rejet collectif ou prise d’air collective
• 5 m/s dans la partie verticale du conduit collectif. Des exemples sont donnés dans la partie dimensionnement de la partie 1-1-4 de cette norme (figure 1)

Emplacement des bouches de soufflage

Cette norme de mise en œuvre apporte également des précisions par rapport aux premières parties qui ne traitaient que du simple flux. Notamment des prescriptions sur l’emplacement des bouches de soufflage.

De la même manière qu’en simple flux, où chaque pièce principale doit être équipée d’une entrée d’air, en VMC Double Flux, chaque pièce principale doit être équipée au moins d’une bouche d’insufflation. La somme des débits insufflés doit être supérieure ou égale à 18 m³/h par pièce principale.

Une des annexes du NF DTU 68.3 partie 1-1-4 donne des exemples de dimensionnement de débit d’extraction et de soufflage à considérer pour tout type de configuration en logement individuel.

Les bouches d’insufflation doivent être non obturables et sont disposées et aménagées de façon à éviter les courants d'air gênants. Leurs positions sont déterminées de la manière suivante :

• Sur un mur vertical, l’axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm du plafond et des parois
• Au plafond, l’axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm du plafond et des parois
• Sous un rampant, l’axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm de tout angle de paroi. Elle doit être positionnée à 90 cm du sol au minimum et être orientable
• Au sol, l’axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm de tout angle de paroi

Dans la conception et la mise en œuvre du système, aucun élément de la construction ne doit gêner le débit insufflé (poutres, placards…).

Isolation des réseaux aérauliques

L’une des nouveautés principales dans ce document est l’apparition d’exigence sur le calorifugeage des réseaux aérauliques. Les exigences du tableau B sont données pour la résistance thermique du calorifuge.

Rejet prise d’air neuf de l’unité de ventilation

L’utilisation des chatières est proscrite par le NF DTU pour le rejet ou la prise d’air neuf. Ces éléments de couverture ne sont pas adaptés pour cette utilisation. Le rejet la prise d’air neuf sont réalisés en façade ou en toiture.

De la même manière, les tuiles à douille avec lanterne en diamètre de raccordement inférieur à 160 mm doivent apporter la preuve du respect de la perte de charge maximale autorisée (25 pascals depuis la sortie de l’unité de ventilation jusqu’au rejet extérieur pour un débit de 200 m³/h).

Maintenance

Pour qu’une installation de VMC puisse durer dans le temps, il faut bien la maintenir. C’est pour cela que la conception du système de ventilation dans l’ouvrage doit se faire en prenant en compte la maintenance. Le CCT pour la VMC double flux donne les mesures visant à prévoir la maintenance du système de ventilation.

La mise en œuvre a également toute son importance, pour anticiper une maintenance future (trappes de visites, utilisation de rivet avec un dispositif d’étanchéité au niveau de la tête, accessibilité à l’extracteur…). Une attention particulière doit être portée à l’étanchéité des réseaux aérauliques, avec si possible l’utilisation d’accessoires à joints, pour pouvoir limiter le taux de fuite du réseau et s’assurer du maintien des débits. De plus, l’utilisation des conduits souples est limitée. L’utilisation de conduits rigides ou semi-rigides est préférée afin de limiter les pertes de charges et pour faciliter l’entretien des conduits aérauliques.

Les aides pour les systèmes de ventilation double flux

Une ventilation mal entretenue est la cause d’une mauvaise aération du domicile mais est également responsable de pertes de chaleur. Au contraire, remplacer son système de ventilation permet d’optimiser le renouvellement de l’air ambiant, d’assainir le logement et de diminuer la facture de chauffage. De ce fait, le remplacement de la ventilation fait partie des travaux éligibles du dispositif CEE pour bénéficier d’une aide énergie renouvelable.

Quelles sont les conditions pour obtenir la prime énergie VMC double flux ?

Une prime CEE peut être attribuée lors de l'installation de ventilation double flux. Les fiches d'opération standardisées correspondantes sont BAR-TH-125 pour le résidentiel et BAT-TH-126 pour le tertiaire.

Pour les systèmes double flux en résidentiel, il faut vérifier que l’installation de VMC remplisse un certain nombre de critères :

• Pour les installations individuelles : le caisson de ventilation doit être de classe d’efficacité énergétique A ou supérieure selon le règlement européen (UE) n° 1254/2014 de la Commission du 11 juillet 2014. Le caisson double flux individuel doit être certifié NF 205 « Ventilation mécanique contrôlée », ou posséder des caractéristiques de performance et de qualité équivalentes.
• Dans le cas d’un système de ventilation double flux modulé : le système de VMC double flux modulé bénéficie d’un avis technique du CSTB en cours de validité ou équivalent.
• Pour les installations collectives (plusieurs appartements desservis) : le caisson double flux est collectif. L’échangeur statique est individuel et a une efficacité supérieure ou égale à 8 5% ou est collectif et a une efficacité supérieure ou égale à 75 % selon les normes NF EN 51-763 ou NF EN 308.

Quel est le montant de la prime énergie VMC ?

La prime énergie VMC double flux est d’un montant variable en fonction de l’obligé et des revenus du ménage bénéficiaire. En moyenne, la prime CEE représente 200 à 450 euros environ. Ces montants sont cumulables avec MaPrimeRénov’ dans le cas d’une VMC double flux (l’installation d’une VMC simple flux n’est pas prise en compte par ce second dispositif).

Le cas des systèmes hygroréglables

Les systèmes de ventilation hygroréglable, sont encore, et depuis 33 ans, considérés comme techniques innovantes, et relèvent toujours de la procédure d’avis techniques (premier avis technique hygroréglable en 1989). Ils n'entrent de fait pas dans le champ d'application du NF DTU 68.3 qui intègre les techniques dites « traditionnelles ».

Le saviez-vous ?

• Pour les adhérents de la FFB, remise de 25 % sur les NF DTU !

La FFB dispose d’un accord avec le CSTB visant à faciliter l'accès des entreprises de bâtiment aux textes réglementaires et techniques dans les meilleures conditions. Cet accord permet au réseau FFB et à ses adhérents de bénéficier notamment d’une remise de 25 % sur tous les NF-DTU.

• Pour les qualifiés, Qualibat met à disposition les NF DTU et la réglementation

Depuis 2011, fruit d'un partenariat avec le CSTB, Qualibat met à la disposition des entreprises un accès gratuit à l'ensemble des textes concernant l'activité pour laquelle elles sont qualifiées ou certifiées (DTU, réglementation...). Ce service est disponible sur l'espace entreprise du site Internet de Qualibat.

• Pour les autres : où se procurer les NF DTU ?

Les NF DTU sont disponibles notamment auprès de l’AFNOR https://www.boutique.afnor.org/normes et du CSTB https://boutique.cstb.fr/15-dtu-nf-dtu