« Le marché de la protection foudre pour les particuliers était en train de s’éteindre doucement sous l’effet d’une succession de normes qui ont imposé, au fil du temps, des solutions plus complexes et trop chères, note Pierre Warsmann. En quelques années, le prix d’une installation chez le particulier a été multiplié par deux, voire trois. Pour enrayer cela, nous avons milité, au sein de l’Association Protection Foudre, pour la prise en compte de solutions types, moins onéreuses. Nous avons convaincu l’Afnor, qui a publié en mars 2019 le fascicule de documentation FD C17-109. Il concerne les systèmes de protection foudre (SPF) avec l’installation de dispositifs de capture, de conducteurs de descente et de mise à la terre, ainsi que la mise en œuvre de parafoudres. Même s’il n’a pas valeur de norme, ce fascicule permet de réaliser une installation à coût acceptable et notamment de répondre aux attentes des clients en matière de continuité de service des matériels électroniques sensibles aux surtensions, comme les box Internet. »
Le fascicule FD C17-109 « Protection foudre pour l’habitat individuel » est basé sur la norme EN 62305 et stipule que l’installation d’un système de protection foudre est réalisée de préférence par une entreprise qualifiée. « Aujourd’hui, un électricien peut facilement étendre son champ d’activité à la protection foudre, ajoute Pierre Warsmann. S’il est déjà certifié Qualifelec, il lui suffit de demander l’attribution de la nouvelle mention “Foudre”. La France est un pays encore sous-équipé en termes de SPF. Rappelons que le changement climatique induit des phénomènes orageux plus extrêmes, comme ceux que nous avons connus en octobre 2019 et durant toute l’année 2018. »
Du côté du petit tertiaire, les choses changent également. On attend une évolution de la norme NF C15-100, qui réglemente les installations électriques basse tension. Pour l’instant, le texte impose le parafoudre dans les cas suivants :
- lorsque le bâtiment est équipé d’un paratonnerre ;
- dans les départements où la densité de foudroiement est élevée (zones AQ2) ;
- lorsque les conséquences de surtensions affectent la sécurité des personnes (cabinets médicaux, systèmes de sécurité incendie, contrôle d’accès, alarmes techniques, etc.).
« On s’attend à une évolution prochaine de la norme, qui généralisera l’installation de parafoudres dans les tableaux électriques, explique Pierre Warsmann. Cette évolution, déjà entérinée en Allemagne, est liée à la multiplication des équipements électroniques sensibles et à une attente en termes de continuité de service.
Là encore, pour intervenir sur ces marchés, une qualification de type Qualifelec mention “Foudre” suffira. Je conseille aux installateurs d’être, dès maintenant, dans une démarche proactive auprès de leurs clients. »
Pierre Warsmann
est un expert majeur de la protection contre la foudre. Il dirige la société SAP (Société Alsacienne de Paratonnerres), implantée à Strasbourg (Bas-Rhin), et représente la FFIE-FFB (Fédération française des intégrateurs électriciens) au sein des commissions Afnor Parafoudres et Paratonnerres. Il est également trésorier-fondateur de l’Association Protection Foudre. Il s’est vu décerner en 2016 le prix du Centenaire de l’Union technique de l’électricité (UTE) au titre de ses trente années de participation aux activités de normalisation. SAP réalise la moitié de son activité auprès d’industriels. L’entreprise est certifiée Qualibat et Qualifoudre.
Protection foudre des sites industriels sensibles
La réglementation « foudre » des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) est régie par l’arrêté du 19 juillet 2011 modifiant l’arrêté du 4 octobre 2010. L’exploitant a obligation de faire appel à un professionnel certifié Qualifoudre.
En savoir plus
FFIE-FFB (Fédération française des intégrateurs électriciens), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr