Réputés non seulement moins polluants mais également plus économiques à l’usage, les véhicules électriques suscitent de plus en plus d’intérêt, tant du côté des particuliers que des entreprises. Une preuve ? Sur la seule année 2018, leurs ventes ont connu une hausse de 63 %. Cette croissance exponentielle doit aller de pair avec un développement soutenu des équipements permettant à ces voitures de rouler, à savoir les IRVE ou infrastructures de recharge pour véhicule électrique. Là encore, les chiffres montrent les ambitions affichées dans ce domaine par les pouvoirs publics, notamment à travers la loi d’orientation des mobilités (voir encadré). À l’horizon 2030, un réseau de sept millions de points de recharge publics et privés – contre 50 000 actuellement – devrait être proposé aux utilisateurs.
La présence d’infrastructures électriques de
recharge dans les copropriétés et les parkings
collectifs est l’un des éléments clés pour atteindre
les objectifs énoncés. Toutefois, leur déploiement
peut s’avérer problématique, car de tels
équipements doivent répondre aux besoins de
chaque utilisateur tout en limitant la consommation
globale. Par ailleurs, si les acteurs impliqués
ont pu bénéficier depuis plusieurs années
d’aides spécifiques pour la création de bornes de
recharge (crédit d’impôt, prime à la conversion,
etc.), rien n’était encore prévu récemment pour
le prééquipement électrique d’installations
pérennes en collectif.
Loi LOM : des IRVE dans tous les parkings de plus de dix places
La loi d’orientation des mobilités – ou loi LOM – a été promulguée le 24 décembre 2019. Sortie de la dépendance automobile, croissance des nouvelles mobilités, transition écologique et investissements dans les infrastructures de transport en sont quelques points clés. Le texte législatif accélérera l’équipement en IRVE des parcs de stationnement en rendant obligatoire l’installation de prises de recharge dans tous les parkings de plus de dix places. En parallèle, il prévoit de multiplier par cinq la vente de véhicules électriques d’ici 2022 et la fin de la commercialisation des voitures à moteur thermique d’ici 2040.
Des aides pour les infrastructures collectives
Cette lacune a été comblée à l’été 2019 avec les annonces faites par l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France). Dans le cadre de son programme Advenir « 3 000 copropriétés », qui a pris effet au 1er janvier 2020, l’association propose un financement pouvant atteindre 50 % des investissements nécessaires à la mise en place de telles infrastructures collectives. Celui-ci sera accordé aux 3 000 premières copropriétés qui en auront fait la demande d’ici 2022. Il pourra être cumulé avec les aides nationales et régionales, ce qui permettra de réduire jusqu’à 80 % des coûts engagés. Les critères d’éligibilité sont, entre autres, les suivants : proposer une installation évolutive susceptible d’alimenter au moins 20 % des places de parking de la copropriété avec des puissances nominales de 7,4 kVA par point de charge ; installer de façon effective au minimum une borne de recharge ; garantir la non-discrimination quant au raccordement des futurs utilisateurs.
« À l’horizon 2030, un réseau de sept millions de points de recharge publics et privés – contre 50 000 actuellement – devrait être proposé aux utilisateurs. »
Immeubles d’habitation : des dispositions spécifiques
La conception des IRVE dans les immeubles d’habitat collectif équipés d’un parc de stationnement répond à un cadre strict défini par le Code de la construction. Parmi les exigences majeures à retenir, on peut citer la création d’un circuit électrique dédié relié à un tableau général basse tension.
Ce dernier sera dimensionné pour alimenter au moins 20 % des stationnements et situé en aval du dispositif de coupure générale de l’immeuble ou du point de livraison dédié aux IRVE. De plus, les places de parking équipées sont classées à risque incendie (BE2). Elles doivent répondre, à ce titre, à un certain nombre de dispositions, comme la mise en place d’un dispositif différentiel résiduel 300 mA (NF C 15-100) et la réalisation d’un encoffrement coupe-feu « une heure » si le point de connexion se trouve sur l’emplacement (NF C 14-100).
Enfin, désormais, tout point de recharge doit être muni d’un dispositif permettant de moduler temporairement la puissance électrique appelée sur chaque borne et ce, sur réception et interprétation de signaux transmis par les gestionnaires de réseaux publics d’électricité (arrêté du 19 juillet 2018 relatif au pilotage des IRVE). À noter que plusieurs fournisseurs ont d’ores et déjà équipé leurs bornes d’une entrée dite « contact sec » prévue pour recevoir les ordres émis – à terme – par les fournisseurs d’énergie via l’intermédiaire du compteur Linky.
IRVE : le futur est en marche
En savoir plus
FFIE-FFB (Fédération française des intégrateurs électriciens), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr