Depuis début 2017, Enedis (ex-ERDF), le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, intensifie l'installation des compteurs communicants Linky chez les particuliers et les entreprises disposant d'un raccordement de moins de 36 kVA. Certains ont déjà reçu le courrier annonçant le remplacement des compteurs mécaniques ou électroniques existants. Depuis le 1er janvier, Linky équipe également toute installation de production d'électricité dans cette limite de puissance. Le déploiement des compteurs communicants recèle de nouveaux marchés que les entreprises ont intérêt à prospecter dès maintenant.
Le principal marché est celui de l'équipement des installations en aval du compteur. Pour tirer pleinement parti des nouveaux compteurs, particuliers et professionnels doivent se doter de l'interface « Télé Information Client », dite passerelle TIC. Cet outil de communication, à poser par un installateur, constitue en lui-même une base d'activités. Déjà, les professionnels peuvent anticiper la mise en place des compteurs communicants en le proposant à leur client. Cette passerelle TIC récupère les informations du compteur : ordres tarifaires, asservissement, déclenchement d'équipements, délestages... Cette fonction existe aussi, directement intégrée, dans les systèmes de gestion d'énergie ou de sous-comptage d'énergie. Passerelle ou gestionnaire d'énergie transmettent les informations en mode radio ou en filaire. Demain, sans cette fonction et avec la disparition annoncée du déclenchement par impulsion de fréquence, des inconvénients tels que l'absence de mise en route du ballon d'eau chaude pourraient apparaître...
Cette mise en œuvre a surtout pour vocation d'évoluer vers une activité de services. En effet, la passerelle TIC est l'interface nécessaire entre la matrice tarifaire des fournisseurs d'énergie et le pilotage des fonctions associées (chauffage, eau chaude, recharge des véhicules électriques...). Cet ensemble prendra en compte des critères aussi divers et complexes que le prix, l'origine et les usages de l'électricité, et ce, aux différentes heures de la journée. Le but est de maîtriser, avec la plus grande précision, les coûts et les consommations. Dans les domaines professionnels et industriels, sur le futur marché dérégulé, ces passerelles constituent des outils indispensables pour optimiser la gestion de l'énergie en provenance de différents fournisseurs : électricité du réseau traditionnel, électricité verte produite par de grands équipements éoliens ou photovoltaïques, énergie produite in situ (cogénération, toiture photovoltaïque).
Dans l'existant, l'installation des Linky doit être associée à la vérification de la nature et de la section du câblage en aval du compteur. Cette mention de sécurité est d'ailleurs précisée dans la notice remise lors de la pose. Cependant, mieux vaut anticiper en faisant passer un installateur avant la campagne de pose — dont l'avancement dans sa ville peut être suivi sur le site d'Enedis. De même, toujours en aval du compteur, l'interrupteur de tête doit être dimensionné préalablement à la substitution de compteur, un point à vérifier chez les clients particuliers comme dans les entreprises. Il faut d'ailleurs noter que ces modifications importantes pour la sécurité ne figurent pas dans les tâches des marchés obtenus par les entreprises partenaires d'Enedis. La FFIE s'emploie actuellement à informer ses adhérents sur ces nouvelles activités et sur leur potentiel. Une occasion pour eux de déployer leurs capacités techniques et commerciales face aux fournisseurs traditionnels de services énergétiques et aux acteurs des télécommunications.
Pour en savoir plus
FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr