Le marché des systèmes de sécurité incendie (SSI) est en bonne santé, et les installateurs électriciens qui veulent développer et diversifier leur activité ont tout intérêt à s'y intéresser. « Il s'agit même pour eux d'une aubaine, car les fabricants ne possèdent pas la compétence des intégrateurs et électriciens, et trouvent difficilement des partenaires pour installer leurs matériels, explique Stéphanie Tucoulet, secrétaire générale de l'Anitec(1). Les électriciens qui maîtrisent les lots courants faibles ont toute légitimité à répondre à cette attente. » Leur arrivée sur ce marché peut se faire de façon progressive, en commençant par certaines prestations simples comme la mise en oeuvre des installations d'éclairage de sécurité, ou blocs autonomes d'éclairage de sécurité (BAES). Ces installations sont obligatoires dans tous les établissements recevant du public (ERP) et/ou des travailleurs (ERT), dans le but de permettre, en cas d'incendie, l'évacuation du bâtiment en assurant l'éclairage des cheminements jusqu'aux sorties, et de maintenir un éclairage anti-panique.
Cependant, l'intégration de systèmes de sécurité incendie (SSI) ne s'improvise pas, et l'installateur électricien doit impérativement se familiariser avec une réglementation qui définit les équipements à installer en fonction du type de bâtiment : habitat collectif, bâtiment tertiaire, site industriel... Le règlement de sécurité contre l'incendie définit des dispositions générales, particulières ou spéciales, en fonction des différents types d'ERP. Selon les cas, le SSI se compose d'un ensemble de fonctions - alarme, désenfumage, compartimentage (coupe-feu, fermeture de portes), déverrouillage automatique d'issues de secours, arrêt de certaines installations, extinction automatique - qui ont pour but d'assurer la sécurité des personnes, et qui sont connectées à une centrale de mise en sécurité incendie (CMSI).
Concernant plus généralement le câblage, les installateurs de SSI sont par ailleurs tenus d'installer des produits conformes au Règlement produits de construction (RPC) européen, qui renforce la crédibilité du marquage CE en obligeant les fabricants, distributeurs et importateurs à une déclaration de performance de leurs produits, incluant leur réaction au feu et aux émissions de substances dangereuses. Depuis le 10 juin 2016, le RPC s'applique aussi aux câbles, désormais rangés dans 7 Euroclasses (Fca, Eca, Dca, Cca, B2ca, B1ca et Aca) selon des critères de propagation de la flamme, de potentiel calorifique, d'opacité des fumées, de production de gouttelettes et débris enflammés, et enfin d'opacité.
Les contraintes normatives impactent aussi les installateurs électriciens, puisque la norme NF S 61-933 impose que les collaborateurs de l'installateur ou le mainteneur d'un SSI soient dûment formés à la programmation, à la modification de la programmation et à la maintenance du SSI.
Malheureusement, les constructeurs ne dispensent que des formations partielles ne permettant pas d'exercer un devoir de conseil libre et éclairé. C'est pourquoi les installateurs électriciens ont tout à gagner à suivre une formation générique. « Les formations que nous proposons donnent une connaissance globale des problématiques de la sécurité incendie, qui permettent d'échapper aux systèmes fermés des fabricants et de conserver la valeur ajoutée liée à la dimension études et conseil de ces marchés », recommande Stéphanie Tucoulet(2).
Enfin, les SSI impliquent réglementairement une maintenance à intervalles réguliers, générant une activité récurrente pour les entreprises qui les installent.
Pour en savoir plus
FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique),
tél. : 01 44 05 84 00
www.ffie.fr
1
Alliance nationale des intégrateurs de technologies connectées, sécurisées et pilotées.
2
www.aforp.fr/formation-continue/?s=incendie&submit-search