Pourquoi les organismes de prévention et l'inspection du Travail se soucient-ils en particulier de la sécurité des utilisateurs de plateformes suspendues motorisées ?
Les plateformes suspendues motorisées sont très répandues car faciles à mettre en œuvre. Or, comme pour tout équipement collectif de travail en hauteur, il y a un risque potentiel de chutes des personnels, d'objets ou de l'engin lui-même, lié en général à une mauvaise installation, à un mauvais usage ou à l'absence de prise en compte de la coactivité sur un chantier.
Malgré de nombreux textes réglementaires complétés de recommandations et guides de sécurité de la CNAMTS (R 433), de l'OPPBTP et du SFECE-FFB, ainsi que des référentiels de formation adaptés à cet équipement, on dénombre encore beaucoup d'installations et d'usages inadaptés, voire dangereux. Pour ces raisons, les organismes de prévention et l'inspection du Travail sont donc particulièrement attentifs à l'utilisation de ces équipements sur les chantiers.
Comment choisir son matériel ?
Le SFECE-FFB recommande l'utilisation de produits marqués CE conçus selon la norme NF EN 1808 relative aux exigences de sécurité des plateformes suspendues. Dès lors que la configuration mise en place sur le chantier ne respecte pas la notice du fabricant, elle devra être préalablement validée par le fabricant originel.
Comment choisir le matériel adapté à son chantier ?
En premier lieu, il faut établir un cahier des charges. Ce document permet d'analyser le besoin : nature des travaux, phasage, durée, contraintes du chantier. Le chef d'entreprise s'assure de sa pertinence avant l'élaboration du PPSPS. Ce cahier décrit :
- le type de toiture et sa résistance à l'installation du dispositif de suspension, les acrotères et leur capacité de reprise de charges?;
- l'architecture de l'ouvrage?;
- l'environnement du site (lignes téléphoniques et électriques)?;
- les contraintes climatiques locales (effets de site, vents dominants...)?;
- l'accessibilité au sol et les contraintes du site?;
- les méthodes de travail retenues?;
- le nombre d'utilisateurs simultanés?;
- les charges à embarquer?;
- les points d'alimentation en énergie...
- La brochure INRS « Aide au choix d'un équipement de travail en hauteur » ED 6195 permet de réaliser un examen d'adéquation détaillé.
Qui est habilité à monter et utiliser ces matériels ?
Les opérations de montage, démontage et maintenance doivent être uniquement réalisées par du personnel formé, compétent et autorisé. Les utilisateurs devront être eux aussi formés et autorisés à manipuler le matériel. Pour répondre à ces exigences, le SFECE-FFB a développé différents référentiels de formation et créé un certificat de qualification professionnelle (CQP) « Monteur de plateformes suspendues » pour valoriser la compétence des monteurs.
Quelles vérifications réglementaires réaliser ?
Les opérations de réglages (surcharge, inclinaison, fin de course...) sont à réaliser avant les vérifications. Les vérifications, examens et épreuves sont prévus par l'arrêté du 1er mars 2004. La vérification avant mise en service prévoit plusieurs examens - d'adéquation, de montage, d'état de conservation - ainsi que des épreuves statiques et dynamiques. Cette procédure de vérification générale est à renouveler après six mois d'installation. La fiche 14 de la brochure INRS ED 6009 synthétise les différents examens à réaliser à l'occasion des mises en service et des vérifications périodiques.
Que regarder avant chaque prise de poste ?
- Le contrôle des dispositifs de suspension (lest, serrage des consoles sur acrotère, stabilité des supports spéciaux). Seul le métal est autorisé : les chèvres en bois sont proscrites. Les éléments de lest, d'au maximum 25 kg chacun, sont solidarisés par des liens?;
- les différentes manœuvres afin de s'assurer du bon fonctionnement des dispositifs de sécurité?;
- un examen visuel des câbles en acier?;
- un contrôle des systèmes antichute.
Certains fournisseurs proposent des notices de contrôle simplifiées.