À l'heure où les entreprises de gros œuvre sont plus que jamais en quête d'efficacité et de performance, l'utilisation du matériel de coffrage est devenue un élément essentiel pour une meilleure rentabilité sur les chantiers.
Un enjeu bien compris par les fabricants de coffrages, qui ont mis l'accent ces dernières années sur la sécurité : si les chutes ont longtemps été prévenues par des structures amovibles en bois, d'une application par définition aléatoire, il est aujourd'hui acquis que la passerelle de bétonnage située au sommet du coffrage est le plus souvent équipée d'un garde-corps métallique fixe, comprenant lisses, sous-lisses et plinthes, et d'un dispositif d'accès avec échelle et trappe intégrées.
Les innovations des fabricants s'orientent maintenant vers la simplification de la mise en œuvre et l'amélioration du confort de travail, par la prise en compte de la dimension ergonomique du coffrage. C'est ainsi que les nouvelles générations de banches se distinguent notamment par une réduction du nombre de tiges d'ancrage, des tiges de serrage traversantes, la mécanisation de l'accrochage des colis, un réglage de l'alignement et de la verticalité des panneaux simplifié, ou encore des vérins de pied à hauteur d'homme. Les progrès sont notoires au niveau des systèmes de décompression au décoffrage. « Auparavant, il fallait serrer le bloc et la tige à fond, puis de nouveau forcer pour les dégager au moment du décoffrage », témoigne Samuel Fontaine, responsable d'activité de l'entreprise Brunel, qui emploie 47 salariés à Montbrison dans la Loire. « Aujourd'hui, il existe des panneaux équipés d'un bloc détensionneur, qui permet de décomprimer le ressort d'un simple coup de clé et de décoffrer sans effort. » Autre axe de progrès, le levage peut être simplifié par un bras de levage ergonomique pour élinguer depuis le sol, tandis que la sécurité de ces opérations est améliorée par des points de fixation renforcés. En matière de coffrages manuportables, les efforts des fabricants portent sur une réduction du poids qui facilite leur manutention, et sur une conception modulaire qui simplifie leur juxtaposition.
Des progrès importants sont opérés au niveau des peaux coffrantes, avec notamment une utilisation croissante de l'inox - une solution alternative plus qualitative et plus pérenne que la tôle noire - et un remplacement progressif du bois par des matériaux composites (en général des résines renforcées de fibre de verre), dans un double souci de qualité de parement et de simplification de mise en œuvre. « Les peaux coffrantes en composite que nous utilisons aujourd'hui nous dispensent d'appliquer de l'huile de décoffrage et sont plus rapides à nettoyer. Cela améliore notre productivité », témoigne Augustin Lobrot, dirigeant de ALM, une entreprise de gros œuvre de 35 compagnons implantée à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir).
Les fabricants de coffrages ont aussi adapté leurs produits au développement des nouveaux bétons très fluides, autoplaçants ou BFUP 1, qui exercent une pression hydrostatique plus élevée que les bétons classiques : les coffrages de nouvelle génération sont donc à la fois plus étanches et plus résistants. En la matière, les fabricants peuvent mieux satisfaire également les attentes personnalisées des entreprises. « Pour répondre à nos besoins, nous avons demandé au fabricant des banches de 3 m de hauteur au lieu des 2,80 m standard, et nous utilisons des peaux coffrantes de 5 mm d'épaisseur au lieu de 4 mm, ce qui nous permet d'obtenir une résistance à la pression de 15 t/m2 au lieu de 10, et de réaliser des voiles jusqu'à 6 m de hauteur en une seule coulée », précise Samuel Fontaine. Enfin, le développement des bétons à prise rapide pourrait favoriser également celui des banches auto-lestées, qui suppriment toute la phase d'étaiement et sont un facteur supplémentaire de productivité.
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Béton fibré à ultra-hautes performances.