Les balcons en maçonnerie concentrent aujourd'hui un ensemble d'exigences relatives aux différentes réglementations, notamment thermique et parasismique. Dans quelle mesure peut-on réaliser des balcons en liaisons ponctuelles ou avec des rupteurs thermiques répondant à ces deux réglementations ?
Réglementation balcon en liaisons ponctuelles ou avec des rupteurs thermiques
Pour le savoir, l'UMGO-FFB a demandé au bureau d'études toulousain OTCE Midi-Pyrénées, dans le cadre du Programme recherche développement métier de la FFB, de réaliser une étude, dont les résultats sont connus depuis septembre 2016. L'étude a pris en compte différentes configurations de balcons selon plusieurs critères, comme la zone de sismicité (de 1 à 4, conformément au zonage sismique de la France métropolitaine), la portée du balcon (1,5 m et 2 m), le schéma mécanique (bandes noyées et deux exemples de rupteurs thermiques) et le type de garde-corps frontal (métallique, béton plein ou « jardinière »), en se limitant aux bâtiments d'habitation de plusieurs étages (bâtiments neufs de catégorie 2 au sens des règles parasismiques).
Les ouvrages ont été étudiés selon l'Eurocode 2 (NF EN 1992 - Calcul des structures en béton) et l'Eurocode 8 (NF EN 1998 - Calcul des structures pour leur résistance aux séismes).
Vigilance sur les dispositions constructives
L'étude a porté sur deux phénomènes : une vérification aux états limites, selon les critères de conformité et exigences fondamentales des Eurocodes, pour toutes les zones sismiques rencontrées en France métropolitaine, y compris les phénomènes de résonance, et sur la « souplesse » des balcons, due aux sollicitations des usagers. Ses conclusions montrent que, dans tous les cas étudiés, les efforts engendrés par le séisme peuvent être repris par les rupteurs thermiques. La mise en vibration du balcon par les usagers est toujours conforme à l'indice Os-RMS 90, mais avec une valeur critique dans le cas de garde-corps lourds et pour une portée de 2 m. Une justification des flèches et des vibrations est donc nécessaire pour ces ouvrages. L'étude montre aussi qu'il est toujours possible de justifier mécaniquement - selon le critère de la résistance - des balcons maintenus par des liaisons ponctuelles.
En revanche, la mise en œuvre des aciers devient relativement complexe dans ce type de configuration (encombrement, respect des enrobages), ce qui peut accroître le risque de sinistre. Les bureaux d'études techniques doivent donc porter une attention particulière à la faisabilité de la mise en œuvre des aciers sur chantier avant de produire les plans d'exécution.
Bonnes pratiques sur la conception et la mise en œuvre des balcons
Suite aux récents événements concernant ce type d'ouvrage, l'UMGO-FFB s'attèlera à réunir toute la profession (entreprises, BET, bureaux de contrôle...) pour rédiger un guide de bonnes pratiques sur la conception et la mise en œuvre des balcons. Ce guide permettra de répertorier les principes de conception pour respecter les différentes réglementations tout en assurant la mise en œuvre correcte et faisable sur chantier.