La période où la pose de panneaux photovoltaïques en toiture était largement considérée comme un investissement financier à la rentabilité assurée est révolue. La baisse des tarifs d’achat de l’électricité produite n’y est pas étrangère. Toutefois, après un coup de frein observé au cours des années 2010, le marché des petites installations positionnées en toiture des maisons individuelles a retrouvé une croissance marquée. À cela, plusieurs raisons. Les techniques et le matériel ont évolué vers des systèmes surimposés en couverture plus aisés à mettre en œuvre, les démarches administratives ont été simplifiées et les politiques énergétiques favorisent le recours à l’électricité solaire et l’autoconsommation. Chiffres à l’appui. Selon une étude d’Observ’ER, l’Observatoire des énergies renouvelables, 89 % des installations d’une puissance inférieure à 3 kWc créées en 2020 étaient en autoconsommation (avec, ou non, vente des surplus), alors que ce ratio atteignait tout juste 8 % six ans plus tôt. Une tendance soutenue à la fois par la motivation des consommateurs à produire leur propre électricité et à gagner en indépendance, le souhait de rentabiliser les surfaces disponibles et, dans le cas des copropriétés, la volonté de diminuer les charges des occupants.
Un rôle de conseil auprès des clients
Ce regain d’intérêt pour les petites centrales photovoltaïques positionnées en toiture constitue une opportunité que les entreprises du domaine de la couverture se doivent de saisir. En partenariat avec les électriciens spécialistes du photovoltaïque impliqués dans de telles opérations, celles-ci ont en effet un rôle à jouer auprès de leurs clients dans le juste choix du modèle adapté à leurs besoins ou à leurs possibilités (autoconsommation exclusive, autoconsommation avec revente partielle, revente totale, etc.) selon la surface de toiture disponible. Leur capacité de conseil sera particulièrement pertinente pour tout ce qui concerne plus spécifiquement certaines caractéristiques clés du bâtiment en question : orientation des façades, état de la charpente, inclinaison de la toiture ainsi que capacité du bâti à supporter les panneaux solaires générant une charge supplémentaire sur la couverture. La bonne appréciation de l’ensemble de ces paramètres est un préalable incontournable pour estimer le futur rendement des installations et garantir la faisabilité des projets.
Une association gagnante
La réalisation d’installations photovoltaïques performantes et répondant aux attentes des maîtres d’ouvrage passe aussi par une bonne association de spécialités entre couvreurs et électriciens. En effet, si l’état actuel du marché ne permet pas toujours aux premiers de former et de dédier des équipes à cette typologie de chantiers, la création de binômes peut être largement profitable et source d’activité. De fait, les « électriciens photovoltaïques » – souvent peu attirés par l’idée de monter sur les toits – sont de plus en plus nombreux à rechercher des compétences en couverture pour effectuer la pose des panneaux selon les règles de l’art. Côté couvreurs, cette synergie leur permet d’acquérir un savoir-faire particulier, tout en garantissant aux clients l’intégrité de leur toiture lors des travaux de mise en place. Seule condition à cela : le respect des prescriptions de déploiement de l’évaluation technique du procédé choisi. Cela impose de s’assurer de la compatibilité du système de montage avec le type de couverture du bâtiment, de vérifier que les panneaux installés sont bien ceux de l’évaluation technique et que le domaine d’emploi (type de toiture, pente, nombre de rangées, etc.) est conforme à ce qui était prévu. Un point où l’avis technique constitue une référence incontournable.
Fiches pratiques et autres normes
Un certain nombre de documents ont été conçus pour guider les entreprises installatrices de panneaux solaires. Ainsi, des fiches pratiques du domaine d’emploi des Avis techniques sont mises à leur disposition sur le site lebonatecpv.wordpress.com du GMPV-FFB. Par ailleurs, les normes NF EN 61215 et NF EN 61730 fixent les règles de conformité à respecter pour les différents types de panneaux qui, tous, devront se conformer aux dispositions des évaluations techniques. Ces documents n’exonéreront pas les entreprises de faire suivre des formations spécifiques à leurs techniciens ou de recourir à l’assistance technique des fabricants, notamment lors des premiers chantiers exécutés. Celles-ci devront également justifier de la qualification QualiPV module Bât pour leurs interventions sur le clos-couvert, à la condition express que l’électricien associé soit au minimum qualifié QualiPV module Élec. Sans oublier, bien sûr, de souscrire une assurance responsabilité civile et décennale professionnelle couvrant cette activité relevant d’un domaine particulier.