Comment atteindre les objectifs ambitieux de la loi sur la transition énergétique, qui prévoit notamment de doubler la part des énergies renouvelables à l'horizon 2030, à 32 % de l'énergie consommée ? Via l'opération Bâtir pour la planète, la FFB apporte sa pierre à l'édifice en formulant des propositions simples et concrètes regroupées autour de dix thèmes majeurs : le bâtiment acteur du climat, la rénovation énergétique, le bâtiment à énergie positive, la performance environnementale, des professionnels de confiance, les énergies renouvelables (EnR), des entreprises éco-responsables, l'économie circulaire, la lutte contre la précarité énergétique, et l'adaptabilité des bâtiments.
VERS UNE SIMPLIFICATION DES RÈGLES
Concernant les énergies renouvelables (pompes à chaleur, chauffage au bois, solaire thermique, photovoltaïque), la FFB estime nécessaire de lever certains freins à leur développement. Indispensable pour les professionnels qui veulent installer des énergies renouvelables en rénovation, la qualification RGE reste encore trop contraignante. L'interprétation excessive de la directive européenne sur les énergies renouvelables a eu pour conséquence d'imposer une formation obligatoire de trois à cinq jours pour chacune des quatre EnR. Du coup, les professionnels déjà expérimentés délaissent ce marché, ce qui freine son expansion. Un professionnel devrait pouvoir être dispensé de la formation en justifiant de son savoir-faire grâce, par exemple, au mécanisme de validation des acquis de l'expérience ou via la réussite à un QCM. La FFB préconise également de stabiliser les mécanismes de soutien à la filière, dont les critères sont trop souvent modifiés. Grâce à une meilleure visibilité de l'investissement, cette mesure inciterait les maîtres d'ouvrage à investir dans les énergies renouvelables. La FFB appelle aussi à une simplification de plusieurs règles administratives ou d'urbanisme, qui constituent un point de blocage à l'installation de dispositifs d'énergies renouvelables. Elle se réjouit en revanche de constater la levée en cours de certains freins au développement de l'autoconsommation d'électricité qui jusqu'alors ne bénéficiait pas de mécanisme favorable.
Le propriétaire d'une installation photovoltaïque a désormais plus de facilité pour consommer une partie de sa production pour ses propres besoins, le surplus pouvant être réinjecté dans le réseau. De plus, l'intérêt économique et écologique d'une utilisation directe de l'énergie solaire produite l'emporte progressivement sur celui de la revente totale de cette électricité.
DES MESURES EN FAVEUR DE L'AUTOCONSOMMATION
Le Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB) relève aussi plusieurs initiatives récentes en faveur de l'autoconsommation, comme la parution d'un décret sur le complément de rémunération, un appel d'offres pour des projets de centrales en autoconsommation (sur des bâtiments industriels ou tertiaires) ou encore le développement des territoires à énergie positive pour la croissance verte. Enfin, un projet d'ordonnance modifiant le Code de l'énergie devrait permettre de simplifier la réinjection du surplus et d'obliger le gestionnaire du réseau public (Enedis, ex-ERDF) à faciliter l'autoconsommation.
Dirigeant de l'entreprise Delvallé énergie à Rai dans l'Orne, Fabien Delvallé estime que,« après une période d'engouement suivie de fortes perturbations, le marché du photovoltaïque devrait grâce à l'autoconsommation connaître un nouvel essor, plus harmonieux que par le passé«». Parmi les coups de pouce attendus, l'autoconsommation pourrait dès l'an prochain bénéficier d'un coût de raccordement au réseau ramené à zéro (contre 5 à 10 % du prix de l'installation aujourd'hui), grâce notamment à l'installation du compteur Linky. Pour mieux se structurer sur ce marché, Delvallé énergie a récemment racheté une entreprise de couverture, étanchéité et bardage qui lui permet d'agir plus en amont quand un client potentiel étudie un projet de construction ou de rénovation d'un bâtiment. Et dans le but de relancer la filière au niveau des territoires, Fabien Delvallé participe aussi à la création d'une dynamique régionale. Objectif : impliquer la FFB et ses adhérents en amont du développement local des projets photovoltaïques.
SCHÉMA DE PRINCIPE DE LA PRODUCTION ET LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE PHOTOVOLTAÏQUE