Bien que l’utilisation des matériaux biosourcés soit en augmentation, leur part de marché reste encore faible au regard des produits conventionnels (les isolants biosourcés représentent 5% du marché de l’isolation). L’un des freins à leur développement est la méconnaissance de leurs caractéristiques physiques spécifiques qui peuvent être sources de désordres.
Pour prévenir de potentiels désagrément, il est important, si vous souhaitez employez des matériaux biosourcés, de vous former à ces nouveaux produits ou procédés afin de mieux les appréhender et de mieux gérer les interfaces entre les corps d’état intervenants.
Les risques varient selon le matériau employé, mais voici quelques points de vigilance communs à observer lors de l’utilisation de matériaux biosourcés.
Ventilation des ouvrages
Constat : de l’humidité et des moisissures peuvent apparaître sur les matériaux biosourcés, à cause d’une mauvaise ventilation des locaux.
Bonnes pratiques :
- A l’avancement du chantier, en fonction des conditions météorologiques et des conditions intérieures, il est nécessaire de prévoir la ventilation des locaux, voire la mise en place d’un déshumidificateur.
- Dans le cas d’enduit biosourcé, il est important de respecter les temps de séchage (enduit terre, chaux/chanvre…).
Densité des isolants en vrac
Constat : on peut observer au sein de la paroi un tassement de l’isolant biosourcé en vrac, notamment lors de l’utilisation de ouate de cellulose, tassement d’autant plus important que le caisson est haut.
Bonnes pratiques :
- Les caissons doivent pouvoir résister à la puissance d’insufflation de la machine et être recoupés de manière régulière pour en limiter la hauteur.
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Il est également nécessaire de respecter les densités en fonction de chaque produit, mais aussi en fonction du type de mise en œuvre (par soufflage, insufflation ou projection humide).
Protection vis-à-vis de l’eau
Constat : les matériaux biosourcés sont très souvent putrescibles. La propagation des moisissures liées à l’humidité peut être très rapide et préjudiciable pour garantir la pérennité du matériau.
Bonnes pratiques :
- Les matériaux biosourcés doivent être transportés et stockés à l’abri des intempéries, y compris au cours du chantier et lors de leur mise en œuvre.
- Il est également nécessaire de contrôler les taux d’humidité au sein des produits, comme la paille ou le béton de chanvre.
- Il ne faut jamais mettre en œuvre un isolant présentant un taux d’humidité trop important au risque de dégrader l’enveloppe du bâtiment.
Condensation à l’intérieur des parois
Constat : des dégradations dues à l’humidité peuvent apparaître dans les matériaux biosourcés confinés au sein des parois.
Bonnes pratiques :
- Il est nécessaire d’utiliser des films d’étanchéité à l’air adaptés, et de ne pas les percer. En cas de percement accidentel ou volontaire (passage de gaines, sorties en toitures…), il faut les reboucher en garantissant la bonne étanchéité à l’air.
Attaque d’insectes et de rongeurs
Constat : certains matériaux biosourcés peuvent subir des attaques de termites, insectes xylophages et autres rongeurs.
Bonnes pratiques :
- Dans le cas d’utilisation de matériaux sensibles à ces attaques, il faut mettre en place des barrières anti-termites ou insectes xylophages, ou des dispositifs anti-rongeurs.
Risque incendie
Constat : les matériaux biosourcés ont des capacités de combustion réduites, cependant ils stockent la chaleur, ce qui peut retarder l'atteinte du point de combustion déclencheur d’incendie.
Bonnes pratiques :
- Comme pour tout produit ou procédé de construction, il est essentiel de respecter les consignes de mise en œuvre. Cela passe notamment par l’éloignement des zones de stockage de celles de production d’étincelles, ainsi qu’une vigilance accrue quant aux travaux exécutés à proximité des matériaux biosourcés déjà mis en place.