Les occupants d'un bâtiment passent environ 80 % de leur temps dans un espace clos. Or, diverses études ont montré que la concentration de polluants est plus importante à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les sources de pollution sont multiples : air extérieur, appareils à combustion, équipements, produits d'entretien et de bricolage, activité humaine, mode de vie des occupants, biocontaminants, ainsi que certains produits de décoration et matériaux de construction... Avec des conséquences sanitaires importantes, car cette exposition peut provoquer l'aggravation ou le développement de pathologies telles que des allergies respiratoires. Les pouvoirs publics se sont donc saisis de cette problématique devenue une préoccupation de santé publique. Dès 2001, l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur a été créé afin d'identifier les polluants et de mesurer leur impact sur la santé des occupants d'un bâtiment. Il apporte aux pouvoirs publics les éléments nécessaires à l'évaluation et à la gestion des risques.
En outre, depuis le 1er janvier 2012, un étiquetage a été instauré pour les produits de construction et de décoration. De manière simple et lisible pour les consommateurs, il affiche les niveaux d'émissions en polluants volatils, selon une classification allant de A+ pour les très faibles émissions à C pour les plus fortes. Sont concernés les produits de construction ou de revêtement de parois mis sur le marché, ainsi que ceux utilisés pour leur incorporation ou leur application : cloisons, revêtements de sols, isolants, peintures, vernis, colles, adhésifs, etc., dès lors qu'ils sont destinés à un usage intérieur. En revanche, cet étiquetage réglementaire ne vise pas les produits fabriqués et posés par la même entreprise. Par conséquent, si les produits manufacturés sont concernés par l'étiquetage, ce n'est pas le cas des ouvrages en staff traditionnel, fabriqués et mis en oeuvre conformément au NF DTU 25.51 « Mise en oeuvre des ouvrages en staff traditionnel », par les entreprises de staff.
C'est dans ce contexte que l'UMPI-FFB a mené une campagne d'essais pour quantifier le relargage de COV et de formaldéhydes sur plusieurs échantillons de plaques de staff commercial, traditionnel et de polochons (plâtre et filasse). Les tests ont été réalisés suivant une norme européenne qui régit des essais en chambres climatiques sous flux d'air propre durant 28 jours. Des prélèvements ont ensuite été effectués pendant une durée déterminée pour quantifier le relargage de COV. Pour l'ensemble des produits testés, les résultats ont été très satisfaisants : les échantillons présentent de très faibles émissions de COVT1, bien inférieures à 1 000 g/m3, le seuil pour figurer en classe A+. Comme les plaques de staff commerciales, celles traditionnelles affichent un niveau équivalant à une classe A+.
En parallèle, des essais sur les pollutions physiques (moisissures), non obligatoires, ont été réalisés sur des plaques de plâtre et en staff. Les résultats sont positifs : ils ont permis de constater que le plâtre a également un rôle protecteur vis-à-vis des moisissures.
De quoi rassurer les staffeurs de plus en plus confrontés aux demandes de la maîtrise d'oeuvre et de la maîtrise d'ouvrage en matière de qualité de l'air intérieur - une préoccupation qui va croissant.
En savoir plus
- Pour plus de détails, une fiche pratique, « Étiquetage des produits de construction : les éléments en staff peu émissifs », est accessible aux adhérents sur le site de l'UMPI-FFB.
- UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l'isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr
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Composés organiques volatils totaux