La future réglementation « Énergie Carbone » (E+C-), annoncée pour 2020, fait pour l'instant l'objet de diverses simulations. La nouveauté par rapport aux réglementations énergétiques précédentes est qu'elle introduit la prise en compte d'un indicateur carbone évalué sur le cycle de vie complet du bâtiment. Une exigence susceptible d'avoir une influence sur le choix des matériaux de construction. Aussi, les différentes filières s'inquiètent de savoir si cette réglementation pourrait les exclure de certains marchés de construction. La FFTB s'est donc penchée sur la capacité pour la construction en brique à entrer dans les nouveaux critères qui seront exigés : elle a réalisé une première étude d'impact en évaluant l'indicateur carbone de la brique tout au long de son cycle de vie (fabrication, construction, vie, destruction). L'enquête a porté sur des maisons individuelles dans quatre configurations différentes (toits plats, en pente, nombre d'étages...) avec quatre modes de chauffage distincts et situées sur trois zones climatiques différentes.
Il ressort de l'étude que la construction en brique permet d'être conforme aux seuils énergétiques E1 et E2 sans aménagement particulier, et qu'elle peut convenir pour E3 avec un peu de photovoltaïque. En ce qui concerne les seuils carbone, elle passe le seuil C1 sans souci, mais n'atteint le seuil C2 que dans certaines configurations géométriques. Ces résultats sont plutôt une bonne nouvelle pour la filière, qui devrait pouvoir s'inscrire pleinement dans la nouvelle réglementation sans changer les pratiques du terrain. Il faut toutefois rester prudent : il s'agit là d'une seule enquête, avec un seul bureau d'études et portant seulement sur des maisons individuelles.
Une autre des conclusions qui semble ressortir de l'enquête est que les matériaux utilisés pour la structure d'un bâtiment influent peu sur le passage des niveaux E et C. Le type de chauffage semble jouer un rôle beaucoup plus prépondérant. Il faut noter aussi que l'analyse du cycle de vie se fait par défaut sur 50 ans alors que la brique, à l'instar d'autres matériaux minéraux, possède une durée de vie beaucoup plus longue (environ 100 ans). Un atout que la filière aimerait que les autorités prennent en compte dans la comparaison avec d'autres matériaux moins durables.
L'UMGO-FFB a suivi de près l'enquête et poursuivra sa collaboration avec la FFTB autour de cette problématique dans les mois à venir. Les autres filières minérales font aussi l'objet d'expérimentations dont l'UMGO-FFB se fera l'écho auprès de ses adhérents au fur et à mesure de leur avancée.