Le bâtiment est encore trop souvent perçu comme peu innovant, alors que dans les faits ses entreprises s’adaptent sans cesse aux contextes différents et aux évolutions – qu’elles soient technologiques, sociétales ou réglementaires. C’est ainsi que le bâtiment du futur se dessine de jour en jour.
Enjeux pour l’entreprise
Pour les entreprises, les enjeux sont forts : compétitivité, productivité, sécurité, valeur ajoutée, rentabilité… L’innovation offre un champ d’opportunités.
Sans compter que les avancées techniques et technologiques, le recours au numérique attirent les jeunes générations désireuses de sauvegarder la planète : on parle ici de construction durable, d’usage de biomatériaux ou de réemploi de matériaux issus de chantiers ou de la démolition, de réduction des consommations énergétiques, mais aussi de dématérialisation des processus. Ainsi, avec une gestion numérisée, les échanges avec les fournisseurs ou la relation client, notamment à l’émission du devis ou à la facturation, seront fluidifiés.
Transformation numérique
Il s’agit de tirer profit des solutions et des possibilités qu’apporte le numérique et cette transformation s’applique à toutes les composantes de l’entreprise : processus, métiers, culture, organisation, etc.
Dans le champ du numérique, le BIM et son adoption par l’ensemble de la filière tiennent une place importante.
Nous devons nous approprier le numérique en premier lieu pour nos usages du quotidien, mais aussi de manière collective, pour améliorer nos interfaces et l’organisation de nos chantiers.
Collaboration et partage d’informations seront de plus en plus d’actualité. La crise du Covid a constitué un facteur accélérateur et une prise de conscience indéniable.
Le chantier de demain
Le chantier de demain, connecté par essence, pourrait posséder un « cerveau numérique » : le pilotage du chantier s’appuiera ainsi sur les données recueillies en temps réel par de nombreux capteurs.
Des drones seront utilisés couramment, l’usage des scanners 3D s’étendra en particulier à la rénovation et l’impression 3D béton pourrait trouver sa place.
Les matériels seront de plus en plus connectés, que ce soit d’origine sur les nouveaux produits ou par l’ajout de capteurs.
Cela permet de mieux gérer son parc et son suivi, mais aussi d’accroître la sécurité sur chantier. Les matériels et engins devenus communicants interagiront entre eux et avec les compagnons présents sur site. Un risque de collision se manifeste : un signal sonore retentit ; un compagnon se trouve sous une zone de levage : les opérateurs en sont notifiés ; un capteur relève un mode de vibration anormal sur un matériel : une maintenance préventive est planifiée.
Bâtiments intelligents et ville connectée
D’ici une décennie, l’Internet des objets (IoT) et les objets connectés seront massivement présents dans les smart buildings (bâtiments intelligents) qui formeront ensemble les smart cities.
De tels bâtiments connectés apporteront une maîtrise plus fine de l’approvisionnement énergétique : consommation, répartition, anticipation et ajustement en temps réel. Leur surveillance par ordinateur permettra également d’accroître le bien-être et la sécurité des occupants.
Au-delà de cette plus fine maîtrise de l’approvisionnement énergétique, l’empreinte carbone des bâtiments sera réduite, et ce, sur l’ensemble du cycle de vie. Cela poussera très certainement vers une plus grande mixité des matériaux lors de la réalisation favorisant également leur recyclabilité et leur réutilisation.
Dernière évolution notable pour le secteur : celle des modes de vie et de travail (partage d’espaces, nouvelles mobilités, contraintes d’urbanisation). Ces évolutions font que le bâtiment doit se réinventer et proposer des constructions modulables et réversibles.