Les rubans du Patrimoine : palmarès 2016

5 prix nationaux

Communes et structures intercommunales de moins de 3 500 habitants

Perrecy-les-Forges (Saône-et-Loire)
Restauration de l'église Saint-Pierre-Saint-Benoît

L'église Saint-Pierre-Saint-Benoît est l'édifice principal qui subsiste encore du prieuré de Perrecy, fondé au XIe siècle par les moines de l'abbaye de Fleury.

La valeur historique et architecturale de l'édifice a permis qu'il soit inscrit à l'Inventaire des monuments historiques en 1862.

En 2009, de graves désordres sur la nef ont conduit à la fermeture de l'église. Les architectes découvriront qu'au milieu du XIX^e siècle les entraits bas et des poinçons de la charpente ont été supprimés. Ainsi, au fil des ans, des déformations sont venues fragiliser la stabilité de l'édifice.

D'importants travaux de consolidation et de contrebutement des maçonneries ont été nécessaires pour redonner à l'ouvrage sa sécurité. Parallèlement, les parements intérieurs ont été dégagés et restaurés, ainsi que les vitraux. Un éclairage mieux adapté à la volumétrie de l'église a été installé pour apporter une touche finale à sa mise en valeur.

L'église est à nouveau ouverte au public.

Communes et structures intercommunales entre 3 500 et 20 000 habitants

Châteaugiron (Ille-et-Vilaine)
Restauration de la chapelle du château

La chapelle Sainte-Marie-Madeleine, classée au titre des monuments historiques, est le plus ancien vestige du château (attestée en 1184).

D'une grande sobriété architecturale, en grande partie roman, l'édifice a connu différents usages au cours des siècles : église paroissiale jusqu'en 1865, il est désaffecté durant plusieurs décennies, avant d'être transformé en salle de patronage, puis réhabilité en salle de cinéma de 1927 à 1978, date à laquelle il devient la propriété de la mairie, qui le convertit en salle d'escrime.

Hélas, le temps a fait son œuvre, et la chapelle a bien besoin d'être restaurée... Dès 2009, les travaux commencent : restauration des extérieurs (rehausse de la toiture, reconstruction complète de la charpente, poutres à engoulants sculptés, pose de vitraux ouvragés et d'une voûte lambrissée en châtaignier, rehausse du clocheton, le tout façonné à l'identique)?; puis restauration du choeur et des intérieurs (consolidation des murs, pose d'un badigeon, restauration des peintures murales et de la litre funéraire avec ses armoiries, pose au sol de 1 100 dalles en granit).

Cette chapelle est aujourd'hui un centre d'art qui propose une programmation culturelle contemporaine.

Communes et structures intercommunales de plus de 20 000 habitants

Communauté de communes du Thouarsais (Deux-Sèvres)
Restauration et transformation de l'hôtel du Président Tyndo

Construit dans la seconde moitié du XVe siècle, pour l'usage de Louis Tyndo (premier président du parlement à Bordeaux), cet édifice est de style Renaissance.

La ville de Thouars s'en portera acquéreur en 1873 pour y établir une école de filles, qui restera en place près d'un siècle.

Tombé en désuétude, l'hôtel sera désaffecté durant 30 ans. Pour ne pas perdre définitivement ce patrimoine emblématique au cœur de Thouars, la communauté de communes a opté pour sa reconversion en conservatoire intercommunal de musique et de danse.

Son état général est tel que d'importants travaux sont entrepris avec le souci de rétablir les dispositions anciennes de la Renaissance (restauration des façades en pierre de taille, restitution des menuiseries à vitraux, dégagement et restauration des cheminées médiévales aux décors peints du XVIIe siècle, restitution de parquets et de terre cuite traditionnelle, restauration des menuiseries du XVe siècle).

Dans les bâtiments du XIX^e siècle, de style néomédiéval, la charpente a été consolidée, et le plancher renforcé pour répondre aux contraintes réglementaires.

Depuis septembre 2015, le conservatoire accueille plus de 800 élèves, entraînant par là même une revitalisation du centre ancien de Thouars.

Prix spécial du jury

Houdan (Yvelines)
Réhabilitation du donjon et de ses accès avec construction d'un nouveau beffroi

Le donjon de Houdan est construit entre 1125 et 1132 par le comte de Montfort pour renforcer la ligne de défense ouest de son domaine. Il sera tour à tour lieu de refuge pour les habitants, prison (XVIe siècle) et château d'eau (de 1880 à la Grande Guerre).

Classé au titre des monuments historiques en 1886, le donjon devient propriété de la Ville de Houdan en 1902. En 1960, cet édifice tombe en déshérence.

En 2012, des travaux de grande envergure sont entrepris pour transformer le monument en un pôle d'attraction touristique et de spectacle : remise en valeur des parements intérieurs du donjon, en pierre de taille et moellons, restitution des cheminements intérieurs en galets roulés ou « calade » d'origine, reprise et modification du gros œuvre dans le respect des méthodes de construction d'origine, etc.

Le deuxième étage de cette tour de 25 m de haut, là même où se trouvait l'ancienne cuve du château d'eau, accueille désormais une salle de projection avec un écran incurvé de grande taille.

Totalement repensé, ce lieu est devenu un établissement de 5^e catégorie autorisant l'accueil de 50 personnes. Une nouvelle vie commence?!

Prix spécial « Dynamisme territorial » 

L'Isle-Adam (Val-d'Oise)
Rénovation des cabines de bain de la plage

La plage de L'Isle-Adam est la plus grande plage fluviale de France.

Installée dans un méandre de l'Oise, totalement naturelle, elle a permis de tout temps aux Adamois de se baigner.

À la fin du XIX^e siècle, des cabines en bois sont construites sur le terrain qui domine le chemin de halage.

En 1910, le site s'agrandit : une cinquantaine de cabines, disposées comme les anciennes écuries du prince de Conti, sont construites et quelques équipements sont installés : bar, accueil, terrasse en bois, plongeoir, etc.

Dans les années 1920, une cinquantaine de cabines supplémentaires, un kiosque à musique, un grand pavillon central, un grand plongeoir et des cours de tennis font leur apparition.

La petite plage se transforme en un domaine de 3,5 hectares et gagne le titre de station touristique.

Les années 1930 voient la construction de bassins en ciment, indépendants de la rivière, avec des cascades. L'endroit devient très à la mode entre les deux guerres.

En 1981, la Ville acquiert les lieux, mais les cabines vétustes ne sont déjà plus utilisées.

En 2015, la commune fait reconstruire à l'identique 44 cabines individuelles et 2 cabines collectives pour accueillir les groupes en utilisant des matériaux nobles : bois, tuiles, zinc, comme à l'origine. Un cheminement adapté a également été créé.

Avec la conservation du caractère authentique des premières cabines de 1850, cette plage est historiquement un témoignage du passé du tourisme balnéaire de la région Île-de-France.

Concours organisé par la FFB, l'Association des maires de France, la Fondation du patrimoine et la Caisse d'épargne.

22 ans de concours et 1 451 prix décernés :

• 1 182 prix départementaux?;
• 121 prix régionaux?;
• 148 prix nationaux.

Retrouvez les 27 prix départementaux sur www.rubansdupatrimoine.ffbatiment.fr