Qu’est-ce que l’entreprise Tiriault ?
L’entreprise a été créée en 1973 par mes parents. Nous l’avons reprise, mon mari et moi, en 2000, lorsque mon père, René Tiriault, a pris sa retraite, après 47 ans de métier. Notre entreprise, située en Ille-et-Vilaine, intervient dans le grand ouest, pour des prestations de peinture intérieure et extérieure, de pose de revêtements de murs et de sols.Elle est aussi une pionnière départementale pour l’embauche des femmes sur chantier : l’entreprise compte aujourd’hui 11 femmes (dont 8 sur chantier) dans une équipe de 46 personnes.
Votre entreprise est lauréate des Trophées Bâtisseur Responsable. Quelles actions vous ont conduits jusqu’à cette récompense ?
Notre premier travail porte sur les peintures biosourcées. Nous avons élaboré une peinture constituée à 98 % d’algues provenant de Bretagne et n’émettant pas de composés organiques volatils (COV). Désormais, les jeunes femmes peintres enceintes ont le choix de continuer à travailler ou de s’arrêter.
Le second concerne la prévention des TMS (troubles musculosquelettiques). Par exemple, les applicateurs disposent d’un exosquelette. C’est à la demande de Benoît Lefoul, peintre-solier en poste depuis vingt ans, que nous avons agi. Après certaines opérations de ponçage au plafond, qui imposent de lever les yeux et de basculer la tête en arrière, des migraines sévères l’obligeaient à s’arrêter de travailler durant quelques jours. Aujourd’hui, l’usage d’exosquelettes (un pour les cervicales et l’autre, complémentaire, pour les épaules) soulage ses névralgies.
Ces deux démarches ont été bénéfiques, par exemple, à Nathalie Jolivet, peintre en bâtiment dans l’entreprise, qui pouvait craindre pour sa santé et celle de son enfant à venir : moins de risque avec des produits naturels et la réduction du port de charges avec l’usage de seaux plus légers.
Le troisième travail touche à la formation aussi bien initiale que continue. Roahd Amadzhai, peintre en bâtiment, vient de décrocher un CAP peinture et un CDI chez nous. Il a bénéficié du parcours d’intégration de salariés au statut de réfugié que nous avons mis en place. Ce parcours favorise l’insertion avec un CAP spécifique comprenant une année supplémentaire d’apprentissage de la langue française et de sa culture. L’accueil dans l’entreprise s’est bien passé ; l’entraide des salariés en poste est, dans ces cas-là, un véritable plus.
Le dernier point vise la fidélisation des salariés et le recrutement. Ainsi, si l’on prend l’exemple de Virginie Adam, notre métreuse, elle a découvert l’entreprise Tiriault lors d’un stage de troisième. À la suite de quoi, elle est entrée en apprentissage, a effectué huit ans de conduite d’opération et a finalement rejoint le bureau d’études de l’entreprise en tant que métreuse, pour être plus en phase avec sa vie de famille.
L’histoire de l’entreprise s’écrit tous les jours grâce à la fidélité des anciens collaborateurs, à leur accompagnement et à l’accueil qu’ils font aux jeunes en leur transmettant leur savoir.
Que représente ce trophée pour votre entreprise ?
C’est une belle récompense pour le travail effectué hier, celui d’aujourd’hui et un tremplin pour celui de demain.
Et demain, votre démarche RSE, c’est… ?
Toutes les cases de la RSE ne sont pas encore cochées. Notre objectif est d’y travailler au quotidien et de donner l’envie à tous de s’y mettre et d’échanger ensemble sur les bonnes pratiques.