Bétons biosourcés - En marche vers la certification

Stimulés par la RE 2020, des fabricants agissent en faveur d’une construction bas carbone. De nouveaux bétons biosourcés apparaissent chaque année, adaptés à différents systèmes d’application, à vocation structurelle ou isolante, ou en remplissage dans une ossature poteau-poutre. Face à leur émergence, l’entreprise doit veiller à leurs conditions de mise en œuvre et rester vigilante quant à leur assurabilité.
15:4513/06/2024
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Bâtimétiers Numéro 75 | juin 2024

Les solutions dites « traditionnelles », considérées comme « techniques courantes » par les assureurs, concernent l’ensemble des procédés de construction faisant l’objet de Règles professionnelles définies par le syndicat référent et approuvées par la Commission Prévention Produits mis en œuvre (C2P) de l’AQC.

 

C’est le cas des recommandations professionnelles « Exécution d’ouvrages en béton de chanvre : mur en béton de chanvre, isolation de sol en béton de chanvre, isolation de toiture en béton de chanvre, enduits en mortier de chanvre » et « Construction en paille, remplissage isolant et support d’enduit ».

 

Encadré depuis 2012 par des Règles professionnelles (« Construire en chanvre »), le béton de chanvre est aujourd’hui la solution biosourcée et renouvelable la plus mature du marché en matière de réglementation et de certification. Elle est couramment mise en œuvre, maîtrisée par un nombre grandissant d’acteurs et reconnue par les bureaux de contrôle et les assureurs.

 

Plusieurs procédés en béton de chanvre sont actuellement sous Avis technique et sont classés en Liste verte de la C2P, leur donnant le statut de « technique courante ». C’est le cas d’un procédé de réalisation de murs en maçonnerie sous forme de blocs de béton de chanvre à emboîtement, d’une résistance thermique élevée (4,20 m².K/W pour 30 cm d’épaisseur), qui s’associe à un système porteur de type poteau-poutre en béton armé coulé dans des blocs spécifiques.

 

Cette technique est destinée à la réalisation de murs de façades à isolation répartie, dans la limite de construction de bâtiments R+2 et d’ERP de 5e catégorie. Un autre procédé de construction en béton de bois, le prémur, ou mur de coffrage intégré, a fait l’objet de nombreux brevets et vient tout juste d’être validé par un Avis technique (ATec) du CSTB. Il réduit les émissions de CO2 de 40 %.

D’autres solutions à un stade avancé d’évaluation et de certification ont un impact significatif et favorable sur les conditions de garantie et d’assurabilité. Isolant thermique et phonique, perspirant, le béton de lin, présenté sous forme de blocs, bénéficie de propriétés mécaniques et structurelles reconnues.

 

Une solution s’est développée sous la forme d’un bloc à maçonner en béton de lin dédié aux travaux de réhabilitation et à la construction jusqu’au R+3. Ce procédé a été mis en œuvre sur un chantier pilote sous ATec expérimental du CSTB pour garantir sa mise en œuvre, sa durabilité, ses performances techniques et l’assurabilité du chantier. Son fabricant mène désormais auprès du CSTB une démarche de demande d’ATec.

 

Enfin, des solutions récemment apparues sur le marché et en cours de maturation existent mais doivent faire l’objet d’une vigilance quant à leur assurabilité. C’est le cas de celles à base de colza, tournesol ou miscanthus. Aucun référentiel n’existe à ce jour pour ces produits mais les fabricants avancent en matière de recherche ou de certification.

 

Ainsi, le miscanthus fournit une ressource naturelle, renouvelable et à forte productivité potentielle. Un fabricant, acteur du marché des bétons biosourcés, a développé des blocs non porteurs de béton de miscanthus et vise l’obtention d’un ATec par le CSTB. Pour les filières végétales du colza et du tournesol, le bâtiment est perçu comme un débouché prometteur pour valoriser les déchets de production.

 

En plein développement et portés par de nombreux industriels et acteurs du bâtiment, ces bétons biosourcés contribueront à répondre aux exigences croissantes de la RE 2020. Artisans et professionnels de la filière, parties prenantes dans la valorisation de ces procédés, ont tout intérêt à inciter à leur utilisation pour accélérer leur certification vers une assurabilité fiable et plus abordable.

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