RE 2020 - Deux ans après, où en est-on ?

La réglementation environnementale des bâtiments neufs est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Plus exigeante que les précédentes réglementations thermiques, elle repose sur trois axes principaux.
13:0912/03/2024
Rédigé par FFB Nationale
revue
Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 74 | Mars 2024

Primo, poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs. Secundo, et c’est là que réside la grande nouveauté, diminuer l’impact carbone des bâtiments, qui est évalué sur l’ensemble de leur cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’utilisation du bâtiment pendant cinquante ans, en passant par le chantier et le transport des matériaux. Tertio, une meilleure prise en compte des épisodes de forte chaleur et des évolutions des températures à venir, via un nouvel indicateur de confort d’été.

 

Face à cette réglementation de rupture où la conception des bâtiments, les modes constructifs, le choix des matériaux, mais aussi l’organisation des chantiers sont fondamentalement réinterrogés, la RE 2020 s’inscrit dans un temps long, avec une trajectoire graduée.

 

Ainsi, la réglementation sera de plus en plus exigeante, depuis son entrée en vigueur en 2022, jusqu’en 2031, avec deux jalons intermédiaires en 2025 et 2028. Aujourd’hui, la RE 2020 est applicable aux bâtiments résidentiels, aux bureaux, aux bâtiments d’enseignements primaire et secondaire et, depuis 2023, aux petits bâtiments et extensions de bâtiments, ainsi qu’aux constructions temporaires.

 

Pour les bâtiments tertiaires dits « spécifiques », tels que les commerces, les hôtels, les bâtiments industriels, les établissements de santé, etc., il faudra attendre au plus tôt fin 2024 pour que ces derniers entrent dans le champ de la RE 2020. D’ici là, ils restent soumis à la RT 2012.

 


Concernant l’empreinte carbone des bâtiments neufs, deux nouveaux indicateurs permettent de mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre : d’une part, l’indicateur « Ic Énergie », qui calcule l’impact carbone des consommations énergétiques durant l’exploitation du bâtiment ; d’autre part, l’indicateur « Ic Construction », qui évalue les émissions des produits de construction et équipements au cours du chantier. Surtout, le seuil maximum de ces indicateurs doit évoluer à la baisse en 2025, 2028, puis en 2031 pour le seul Ic Construction.

 

Deux ans après la mise en œuvre de cette réglementation, les retours sont encore peu nombreux. Néanmoins, certaines grandes lignes se dégagent, notamment en maison indivi­duelle, où le critère Bbio est, à l’heure actuelle, l’indicateur le plus dimensionnant à l’échelle des projets. Pour ce qui est des indicateurs carbone, la principale évolution provient de l’exclusion progressive des chaudières à gaz des constructions neuves.

 

Cependant, des inquiétudes se font jour pour les prochaines échéances, notamment celle de 2025, d’autant que de nombreux produits de construction ne sont toujours pas couverts par des fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), pourtant nécessaires pour choisir les matériaux les moins carbonés possible.

 

Or, en l’absence de fiche spécifique, c’est une donnée environnementale par défaut qui s’applique. Et bien souvent, elle se révèle défavorable, pénalisant alors le bilan carbone du bâtiment. Pour autant, les entreprises pourront compter sur l’Observatoire de la RE 2020, créé à partir des données récoltées par l’administration sur les bâtiments nouvellement construits. Il devrait permettre une meilleure appropriation de la réglementation et des futurs seuils, ainsi qu’une fiabilisation des modes de calcul du poids carbone des bâtiments.

 

En parallèle de la mise en place de cette RE 2020 et à l’image des travaux de préfiguration ayant inspiré les réglementations thermiques successives, un groupement d’intérêt écologique piloté par le Plan Bâtiment durable s’est mis en place en 2023 pour orienter les évolutions réglementaires de l’après 2030 et les étendre à de nouveaux volets environnementaux, par exemple, la gestion durable de l’eau ou la biodiversité.

 

Avec ce groupement, il s’agit de construire un cadre commun de référence, appelé « Cap 2030 ». Attention, ce n’est ni un nouveau label, ni une norme supplémentaire, mais bien une démarche volontaire dont les acteurs peuvent s’emparer pour aller plus loin que la RE 2020. Associée aux différents groupes de travail, la FFB y veillera !

 

En savoir plus 

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?