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- Fiscalité immobilière
Fonds commercial - transmission : instauration d’un régime temporaire d’amortissement
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Qu’en est-il des règles comptables ?
En comptabilité, le fonds commercial est présumé avoir une durée d’utilisation illimitée (hormis certaines exceptions) et n’est, de ce fait, pas amortissable. Seule la déduction d’une provision pour dépréciation peut être constituée lorsqu’il existe une perte de valeur du fonds et qu’elle n’est pas irréversible.
Une exception est tout de même prévue pour les petites entreprises qui peuvent, de plein droit, amortir comptablement leur fonds commercial sur une durée de 10 ans sans avoir à justifier d’une dépréciation effective.
Quid des règles fiscales ?
En principe, l’amortissement comptable du fonds commercial n’est pas déductible du résultat fiscal. Il doit donc être réintégré. La loi de finances pour 2022 est venue codifier ce principe de non-déductibilité fiscale de l’amortissement des fonds commerciaux. Par conséquent, les fonds pouvant être amortis comptablement ne peuvent plus, par principe, bénéficier d’une déduction fiscale.
Pour autant, ce principe est accompagné d’une dérogation temporaire pour les entreprises qui acquièrent leurs fonds entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. En effet, les petites entreprises ayant acquis un fonds durant cette période pourront déduire fiscalement les amortissements du fonds commercial sur 10 ans.
Pour quels types d’acquisitions ?
La doctrine fiscale précise que cette dérogation temporaire bénéficie à l’ensemble des fonds acquis au cours de la période précitée, c’est-à-dire aussi bien aux fonds acquis dans le cadre d’une opération de cession à titre onéreux qu’à ceux reçus dans le cadre d’apports, de fusions ou d’opérations assimilées.
À noter : pour bénéficier de ce régime, l’entreprise cédante ne doit pas être une entreprise liée, autrement dit dépendante de l’entreprise acquéreuse, ni même placée sous le contrôle de la même personne physique.
Quels sont les avantages et inconvénients de cette réforme ?
Nous vous proposons à titre d’exemple un cas illustrant les avantages et inconvénients de cette réforme.
EXEMPLE D’UN FONDS COMMERCIAL ACQUIS POUR 50 000 € | |
Le 1er janvier 2022, une entreprise acquiert un fonds commercial pour 50 000 €. Dix ans plus tard, elle le cède pour 100 000 €. Des avantages Des inconvénients… |
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Absence d’amortissement du fonds commercial Plus-value IS dû = 50 000 × 25 % = 12 500 € |
Amortissement du fonds commercial Plus-value IS dû = 100 000 × 25 % = 25 000 € |
... mais il est possible de bénéficier d’une plus-value exonérée Malgré l’augmentation du montant de ces plus-values, certains dispositifs permettent soit d’exonérer, soit d’alléger la charge fiscale supportée par le cédant en cas de cession (par exemple, exonération des plus-values en fonction du chiffre d’affaires, exonération pour les dirigeants partant en retraite, ou encore l’exonération prévue lorsque la valeur de la branche d’activité cédée est inférieure à 500 000 €). |
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Dans notre exemple, bien que les amortissements pratiqués aient augmenté la plus-value imposable, cette dernière pourra notamment être totalement exonérée en cas de cession d’une branche complète d’activité inférieure à 500 000 €. Ainsi, l’augmentation de la plus-value de cession liée aux amortissements pratiqués peut être neutralisée par les régimes d’exonération existants. En conclusion, les entreprises qui acquièrent un fonds commercial ont tout intérêt à l’amortir. |
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