Prix de revient : calculer votre juste prix

À l’heure où les prix des matériaux explosent et où la pénurie s’installe, calculer son prix de revient est un exercice bien utile. Avec lui, vous anticiperez les aléas du chantier et pourrez fixer un prix de vente d’un produit ou d’une prestation permettant de garder une marge. Explications.
9:0022/09/2021
Rédigé par FFB Nationale

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Batiment Actualité Numéro 15 | Septembre 2021
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Quel est le bon prix ?

C’est le prix maximal qu’un client est prêt à payer.

C’est le prix qui correspond à la marge souhaitée par l’entreprise. C’est aussi la confiance du client, la date et le lieu d’exécution des travaux, etc.

Mais, préalable indispensable : il faut estimer son prix de revient, c’est-à-dire le prix au-dessous duquel vous perdez de l’argent.

 

Le prix de revient est composé du déboursé sec (coût des matériaux et de la main-d’œuvre), auquel s’ajoutent les frais généraux de l’entreprise.

Le prix de vente sera égal au prix de revient agrémenté d’une marge bénéficiaire (cf. schéma).

 

Les spécificités à prendre en compte

À travers son prix de vente, l’artisan doit vendre toutes ses charges, et elles sont différentes d’une entreprise à l’autre :

  • composition des équipes ;
  • salaires et charges sociales ;
  • moyens matériels ;
  • assurances ;
  • tarifs des matériaux,
  • revenu du chef d’entreprise et ses cotisations, etc.

L’organisation du travail est aussi différente, ce qui peut affecter ses coûts et son efficacité :

  • temps de travail (35 heures, 39 heures…) ;
  • mode d’indemnisation des frais de déplacement ;
  • formation et compétences des équipes.

Enfin, les demandes des clients sont spécifiques et différentes les unes des autres.

Conseil

Face aux difficultés de recrutement d’ouvriers qualifiés notamment, la tendance observée à la rentrée est une hausse des salaires d’ici à la fin de l’année. Pensez à prendre en compte ce paramètre dans vos charges futures.

Conseil

Face à la flambée du prix des matériaux, limitez la durée de validité de vos devis et prévoyez des clauses de variation.

 

Le matériel

De quel matériel ai-je besoin pour réaliser ce chantier ? Pendant combien de temps ? Ai-je besoin de le louer à l’extérieur ? À quel prix ?

 

Les frais complémentaires

Ai-je toutes les compétences requises au sein de l’entreprise ou, au contraire, faut-il que je fasse appel à des compétences extérieures (sous-traitance) et à quel prix ?

Ai-je besoin de faire réaliser une étude complémentaire par un bureau d’études techniques (plans béton armé, calcul de descente de charges, étude thermique…) ? Combien va me coûter l’installation de chantier ?

Quels dispositifs d’hygiène et de sécurité sont requis et à quel prix ? Qu’en est-il du traitement des déchets ? etc.

 

La main-d’œuvre

Combien de personnes dois-je mettre sur ce chantier et pendant combien de temps ? Ai-je besoin d’intérimaires ou non ? Et quel est le coût de ma main-d’œuvre ?

Mais pour que le chantier soit rentable, il faut encore intégrer :

  • les frais de fonctionnement de l’entreprise (ou frais généraux) ;
  • le bénéfice attendu ;
  • les aléas du chantier.

Il faudra finalement ajouter la TVA pour obtenir un prix TTC.

Rappelons que celle-ci n’a pas d’incidence sur la rentabilité. Seuls les prix HT sont considérés dans l’étude de prix.

En réduisant vos coûts et en connaissant le prix de revient de chaque chantier, vous déterminerez le prix de vente de vos travaux.

 

Plusieurs enjeux pour les dirigeants

Bien que les dirigeants apparaissent globalement plus confiants pour l’avenir de leur entreprise et pour le secteur, les enjeux restent nombreux pour garder le cap sur la compétitivité :

  • enjeux financiers liés à la flambée et à la pénurie des matériaux et au besoin de main-d’œuvre ;
  • enjeux numériques (maquette numérique…) ;
  • enjeux liés aux compétences et de la formation ;
  • enjeux lié à la maîtrise de la sous-traitance et à la sécurité ;
  • enjeux environnementaux (gestion des déchets…).

L’innovation technique et commerciale, l’anticipation et la rigueur de gestion doivent donc rester une priorité pour le chef d’entreprise et être prise en compte dans le calcul. 

Pour pouvoir estimer le prix d’un chantier, il faut d’abord estimer ce qu’il va coûter à réaliser.

Connaître le prix de revient de chaque chantier vous permettra d’établir un prix de vente compétitif, de sécuriser votre besoin de trésorerie et de rentabilité.

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