Rupture conventionnelle : les points essentiels

Depuis sa création par les partenaires sociaux en 2008, la rupture conventionnelle a connu un grand essor. Cela tient tant au caractère contractuel de cette rupture fondée sur le libre consentement des deux parties qu’à la relative simplicité du dispositif. Panorama des principales règles.
9:2319/10/2022
Rédigé par FFB Nationale
revue
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Batiment Actualité Numéro 17 | Octobre 2022

Qu’est-ce que la rupture conventionnelle ?

 

La rupture conventionnelle permet à l’employeur et au salarié de rompre d’un commun accord le contrat à durée indéterminée qui les lie. Elle peut être demandée par l’une ou l’autre des parties, mais ne peut être imposée par aucune d’entre elles.

La rupture conventionnelle doit être homologuée par l’Administration (DREETS).

 

Quel est l’intérêt d’une telle rupture ?

 

Pour l’employeur, la rupture conventionnelle le dispense de devoir justifier d’un motif de rupture comme en matière de licenciement.

Pour le salarié, les inconvénients de la démission sont évités ; il perçoit une indemnité de rupture versée par l’employeur et bénéficie de l’assurance chômage. L’indemnité de rupture doit être au moins égale à l’indemnité de licenciement : l’Administration en vérifie le montant.

 

Peut-on conclure une rupture conventionnelle en cas de suspension du contrat ?

 

Oui. Les tribunaux ont, par exemple, admis qu’une rupture conventionnelle puisse être signée pendant un arrêt de travail consécutif à un accident de travail, sous réserve toutefois qu’il n’y ait ni « fraude » ni « vice du consentement ».

C’est pourquoi, quelle que soit la cause de la suspension du contrat (maladie, accident du travail, congé de paternité…), il sera toujours préférable dans cette hypothèse que la demande de rupture conventionnelle émane du salarié et que l’employeur dispose d’une preuve de cette requête (lettre, mail…).

 

À savoir !

Il est possible de signer une rupture conventionnelle avec un salarié protégé 1. Dans ce cas, cette rupture doit être soumise à l’autorisation de l’inspection du travail. Le portail Télé RC ne peut pas être utilisé : seul le formulaire papier spécifique, téléchargeable sur www.travail-emploi. gouv.fr, doit être adressé à l’inspection du travail. Celle-ci doit prendre sa décision sous deux mois. Passé ce délai, son silence vaut décision de rejet.

Quelle est la procédure applicable ?

 

  1. L’employeur et le salarié doivent d’abord s’accorder sur le principe d’une rupture conventionnelle lors d’un ou plusieurs entretiens préparatoires.
  2. À l’issue du ou de ces entretiens, les parties formalisent leur accord en remplissant le formulaire de demande d’homologation de la rupture conventionnelle. Ce formulaire inclut la convention de rupture, il est saisi en ligne sur le portail TéléRC (www.telerc.travail.gouv.fr/ accueil). Un exemplaire imprimé du formulaire, daté et signé par les parties, doit impérativement être remis au salarié.
  3. À compter de la date de signature de la convention de rupture, les parties disposent d’un délai de 15 jours calendaires pour exercer leur droit de rétractation. 
  4. Dès le lendemain de la fin du délai de rétractation, le formulaire d’homologation est télétransmis via le portail TéléRC à l’Administration, qui dispose de 15 jours ouvrables pour homologuer la rupture.

 

Quand le contrat prend-il fin ?

 

Le contrat prend fin au plus tôt le lendemain de l’homologation administrative. Toutefois, si cette homologation est antérieure à la date de fin de contrat prévue dans la convention de rupture, c’est cette date qui marque la fin du contrat (sauf si les deux parties en décident autrement dans un écrit postérieur à la convention). L’absence de réponse de l’Administration au terme des 15 jours vaut homologation.

 

Une rupture conventionnelle peut-elle être contestée en justice ?

 

Oui, pendant un an à compter de l’homologation. Mais dans la mesure où il s’agit d’une rupture fondée sur l’accord des deux parties (pas de motif de rupture requis), un salarié ne peut la contester que pour vice de son consentement, toujours difficile à démontrer devant un juge.

 

  1. On entend par salarié protégé toute personne bénéficiant d’une protection contre le licenciement au titre de son mandat (élu du comité social et économique [CSE], délégué syndical, conseiller prud’homme…).

 

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