Logiciel de comptabilité ou système de caisse : utiliser un moyen sécurisé certifié

Afin de renforcer la lutte contre la fraude, la loi de finances pour 2016 a instauré l'obligation pour les entreprises qui enregistrent les règlements de leurs clients au moyen d'un logiciel de comptabilité ou de gestion ou d'un système de caisse d'en utiliser une version sécurisée certifiée.
11:0010/05/2017
Rédigé par FFB Nationale
revue
Retrouvez ce dossier dans notre revue Batiment Actualité
Batiment Actualité Numéro 8 | Mai 2017

L'objectif affiché par le gouvernement est clair : rendre impossible la fraude qui consistait, à l'aide d'un logiciel ou d'un système électronique permissifs ou frauduleux, de soustraire des recettes de la comptabilité et certains paiements en espèces en reconstituant fictivement des tickets de caisse.

Si, dans un premier temps, l'obligation d'utiliser un logiciel de comptabilité ou un système de caisse sécurisés et certifiés semblait ne concerner que les commerçants, la loi et la doctrine administrative donnent une portée plus générale à cette mesure.

 

Qui est concerné ?

Dorénavant, toute personne assujettie à la TVA (même exonérée ou bénéficiant de la franchise en base) qui enregistre les règlements de ses clients au moyen d'un logiciel :

  • de comptabilité ;
  • de gestion, permettant notamment d'éditer des devis ou factures ;
  • ou d'un système de caisse, doit utiliser un logiciel ou un système satisfaisant à des conditions d'inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage des données en vue du contrôle par l'administration fiscale.

Les entreprises de bâtiment sont concernées !

À quelle date cette obligation entre-t-elle en vigueur ?

Au 1er janvier 2018, tous les professionnels assujettis à TVA seront tenus d'utiliser un logiciel ou un système de gestion ou de caisse sécurisés certifiés.

 

Comment prouver que l'outil utilisé est conforme ?

Lors d'un contrôle, pour justifier du respect de cette obligation, le professionnel devra produire :

  • soit un certificat délivré par un organisme accrédité (notamment dans le cas des logiciels développés par les assujettis eux-mêmes) ;
  • soit une attestation individuelle de l'éditeur du logiciel.

 

Qui délivre les documents justificatifs ?

Hormis l'hypothèse d'outils développés par le professionnel lui-même, il appartiendra à l'éditeur du logiciel de faire produire le document (certificat demandé par l'éditeur à un organisme certificateur accrédité ou attestation individuelle pour l'acheteur du logiciel).

En pratique, l'éditeur remettra le document au professionnel lors de l'achat du produit.

En cas d'acquisition du logiciel antérieurement au 1er janvier 2018, le professionnel pourra demander à l'éditeur qu'il lui remette un certificat si le logiciel a été certifié ou une attestation individuelle pour le logiciel en cause.

 

Quelle sanction en cas du non-respect de cette nouvelle obligation ?

La loi a instauré une procédure de contrôle spécifique qui permettra à l'administration fiscale d'intervenir de manière inopinée chez les professionnels pour vérifier la détention d'un certificat ou d'une attestation individuelle.

Une amende de 7 500 € sera appliquée en cas de défaut de certificat ou d'attestation individuelle, constaté lors d'une vérification de comptabilité ou d'un contrôle inopiné.

Enfin, la répression pénale de la production de faux certificats ou attestations est établie à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.

 

Quand agir ?

La plupart des logiciels de comptabilité et de gestion détenus par les entreprises de bâtiment satisfont déjà aux conditions d'inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage des données exigées par la loi.

Il suffira alors à l'entreprise de solliciter de son fournisseur le certificat ou l'attestation individuelle exigés par la loi.

Les entreprises dont le logiciel ne remplit pas encore ces conditions devront se rapprocher de l'éditeur, qui devrait pouvoir leur proposer une simple mise à jour permettant la mise en conformité du logiciel avec les exigences légales ; ils pourront ultérieurement se faire délivrer le certificat ou l'attestation individuelle.

L'achat d'un nouveau logiciel n'est pas forcément obligatoire. Les éditeurs peuvent proposer une mise à jour (elle peut être sans frais dans certains cas), dans le cadre du contrat de maintenance, par exemple.Vérifiez auprès de votre prestataire, et si vous avez un doute, contactez votre fédération !

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?