Il y a quelques mois à peine, nos politiques, relayés par certains experts, nous expliquaient - la main sur le c?ur - qu'il fallait sauver la planète et que la réduction des consommations d'énergie et des émissions de carbone était la priorité des priorités.
Depuis 10 ans, les entrepreneurs et artisans entendent dire que le marché de la rénovation énergétique va décoller... sans pour autant voir leur carnet de commandes se remplir. Et pourtant, ils se sont mobilisés. Ils se sont formés et inscrits dans la démarche RGE.
Au moment où ces marchés commencent à frémir, voilà que les pouvoirs publics prévoient d'imposer, dès 2017, de nouvelles exigences démesurées pour les travaux de rénovation.
En appliquant ces nouvelles mesures, on démantèle, à coup sûr, et petit à petit, les incitations fiscales actuelles. Comment peut-on prendre ce risque?? Comment ose-t-on dire aux artisans et aux entrepreneurs qu'après tous les efforts qu'ils viennent d'accomplir pour être RGE, on va supprimer ou réduire fortement ces aides qui sont le carburant du dispositif??
Annoncer bravement un objectif de 500 000 rénovations lourdes par an à compter de 2017, c'est bien. Mais, encore faut-il s'en donner les moyens. Avec un prix de l'énergie bas, des travaux amortis sur plusieurs décennies, et aucune aide fiscale, le marché ne pourra pas décoller.
Et que l'on ne nous dise pas que la solution passe par la contrainte, car tout le monde sait que des exigences techniquement ou économiquement démesurées seront contournées.
Simultanément, plus d'exigences et moins d'incitations vont se traduire inévitablement par un gel des travaux en 2017. Si l'on voulait tuer dans l'oeuf le début de reprise de ce marché, on ne s'y prendrait pas autrement?!
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment