Le net tassement de la croissance en France nous préoccupe.
Après l’euphorie de 2017, avec un taux de 2,2 %, le consensus s’établit aujourd’hui à 1,7 % pour 2018 et à 1,5 %, voire 1,4 % pour 2019.
Une dynamique externe permettrait de la renforcer. En théorie du moins, car les fortes turbulences du commerce international laissent peu d’espoir quant à l’essor des exportations. Même en Allemagne, ce moteur tourne aujourd’hui au ralenti.
Reste alors la dynamique interne. En France, deux activités la portent largement : le tourisme et la construction. En plus, notre secteur renvoie aussi à une demande réelle et à la satisfaction d’un besoin qui restent fort.
D’ailleurs, parmi les grandes composantes du PIB, seuls l’investissement des ménages et celui des administrations publiques, très largement composés de travaux de bâtiment, n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-crise. Or, ce sont ces travaux qui génèrent de la valeur ajoutée et des emplois dans le pays, donc des recettes fiscales et sociales en retour.
Ainsi, quand certains aiment se focaliser sur les 42 milliards d’euros des aides au logement, ils oublient que les recettes fiscales tirées du secteur s’élèvent à près du double, soit plus de 74 milliards d’euros en 2017 !
Pour toutes ces raisons, le gouvernement peut et doit miser sur le bâtiment pour tirer la croissance et réduire le déficit. Cela implique de ne pas jouer, à nouveau, aux apprentis sorciers sur les aides au logement avec une politique en zigzag.
Cela impose aussi de donner de la visibilité aux entreprises qui construisent leur stratégie d’embauche, et non de faire des allers-retours sur la transformation du CITE en allègement désormais minoré de charges ou bien de vraies-fausses annonces sur la prise en charge financière des arrêts maladie par les entreprises. Nous avons besoin de cohérence, de visibilité et de stabilité : c’est le message clair et simple que porte la FFB en cette rentrée budgétaire.