Les vrais talents en leadership se dévoilent quand les temps sont durs. C’est là que le dirigeant est observé, testé, jugé par ceux qui l’entourent.
Pendant les dix-huit derniers mois, des centaines de dirigeants ont dû réinventer leur leadership auprès de leurs équipes quelque peu déboussolées, mais aussi auprès de tout l’écosystème de l’entreprise.
Pour ce faire, ils ont tiré parti de leur intelligence relationnelle, de la qualité de leur savoir-être.
Intelligence émotionnelle et intelligence relationnelle
Nous évaluons trop souvent les personnes à l’aune de leur intelligence cognitive (ou intelligence logicomathématique), celle que mesure le fameux quotient intellectuel (QI). Or, nous connaissons tous des personnes qui ont une intelligence logique très développée, mais qui font ou feraient de bien piètres leaders.
Deux autres types d’intelligence sont fondamentaux pour faire un bon leader :
- l’intelligence émotionnelle. C’est la capacité à être conscient et maître de ses émotions, de ses besoins, de ses désirs et de ses valeurs. Elle permet d’anticiper ses comportements et de connaître ses limites. L’intelligence émotionnelle est le point de départ de l’intelligence relationnelle ;
- l’intelligence relationnelle, ou l’art d’observer, de se connecter, de comprendre les autres et d’interagir avec eux.
Dans la vie d’entrepreneur, l’habileté à créer des liens, à écouter l’autre, mais aussi à convaincre, mobiliser, négocier et finalement diriger est tout aussi importante que les compétences techniques.
Il y a là quelque chose qui tient du savoir-faire et du savoir-être.
Intelligence relationnelle et temps incertains
Avant la crise, les dirigeants aimaient regarder loin, établir des prévisions à cinq ans, faire des projections à long terme... Mais aujourd’hui, il y a trop d’incertitudes.
C’est là donc que l’intelligence relationnelle et ses cinq compétences clés entrent en jeu pour gérer les risques, stabiliser et développer l’entreprise :
- maîtriser l’empathie : elle permet de craquer les codes, de sentir les besoins, les envies qui faciliteront la mise en place d’actions à court terme et de mobiliser tout le monde.
Le leader met une forte valeur à la relation qu’il développe avec chacun et qui donne ce sentiment d’être reconnu comme une personne unique (ne serait-ce qu’un instant). Cela est d’autant plus important en période d’incertitude, de stress, de transformation, comme celle que nous traversons.
- développer la confiance : si l’écart entre les actions et les promesses est trop grand, la confiance se transforme en frustration, pire en déception, et fragilise toute l’organisation.
- partager sa passion : « Yes, we can. » Cette petite phrase est plus que jamais la vôtre. Transmettez votre énergie, vos motivations, vos passions, vos pensées positives chaque jour.
- développer une fierté authentique : en instaurant d’abord des valeurs fortes, bien visibles, que vous incarnez profondément. Ces valeurs partagées par vos équipes sont communiquées et ressenties efficacement par vos partenaires et vos clients ; ensuite, en transmettant une envie d’avancer et de gagner.
- inciter à de la gratitude et à la fierté : les dirigeants qui pratiquent le leadership relationnel arrivent à maintenir leurs équipes performantes, solidaires et porteuses d’avenir.
L’authenticité est capitale dans l’intelligence relationnelle. On va travailler sur les valeurs et la compétitivité collective pour créer une entreprise qui va de l’avant et qui ose être pionnière. Ces équipes sont ambassadrices de l’entreprise.
Intelligence relationnelle et décisions stratégiques
Aujourd’hui, il y a un vrai besoin d’être reconnu, d’être bien servi et même d’être un peu chouchouté.
Tout comme ses salariés, l’écosystème de l’entreprise est en demande de relations fortes.
Il faut donc capitaliser sur ce besoin. C’est maintenant, pendant cette période fragile, que vous pouvez gagner des points en intégrant l’intelligence relationnelle dans l’ensemble de vos décisions stratégiques et opérationnelles.
Attention, cependant, à ne pas confondre intelligence relationnelle et manipulation. Cette dernière est tôt ou tard dévoilée et laisse un goût amer qui ne s’oublie pas !
Intelligence relationnelle et charisme
Le leadership, c’est une forme de charisme naturel qui provient à la fois des qualités, des compétences et du savoir-être de la personne. C’est cette faculté d’influencer naturellement, de captiver, de fédérer. C’est cette force intérieure qui donne la sensation de savoir qui l’on est, où l’on va et ce qu’on veut, avec le courage d’oser aller le chercher.
Chez certains, le charisme semble inné. Ils ont toujours le bon mot pour apaiser, le sourire et l’assertivité pour mettre en confiance, savent communiquer leur envie sans ordonner.
Le leader charismatique possède quatre qualités essentielles :
- l’intelligence relationnelle : son discours cible l’essentiel et fait appel aux émotions et à la réflexion de manière équitable. Il trouve toujours la bonne balance entre empathie et autorité. Ses arguments sont ciblés.
- la confiance en soi : en restant fidèle à ses positions, ses croyances et ses convictions. Cette facette est importante, notamment parce qu’elle joue un grand rôle dans les premières impressions que l’on se fait de quelqu’un.
- l’ouverture d’esprit : que serait un leader sans sa capacité à innover et à être créatif ?
- l’adaptabilité : le leader s’accommode à toutes sortes de scénarios. Ses équipes comptent sur son sang-froid pour réussir ; c’est d’autant plus vrai en période de turbulences.
