En juin 2024, nous voterons aux élections européennes. Tout au long du mandat qui s’achève, la construction s’est trouvée placée au cœur de la stratégie de l’Union européenne (UE) concernant la transition écologique. Ainsi, le pacte vert pour l’Europe, visant la neutralité carbone à l’horizon 2050, se décline en différentes mesures, dont la stratégie pour la rénovation des bâtiments, la révision des directives sur la performance énergétique des bâtiments, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables (amélioration énergétique et décarbonation du bâti) ou encore la révision du règlement sur le marquage CE des produits de construction (champ élargi au réemploi des produits et matériaux).
D’autres textes européens, adoptés ou en cours de négociation, auront aussi une incidence, à court ou moyen terme, sur l’activité de nos entreprises, tels que la taxation des émissions carbone de certains produits importés (mécanisme d’ajustement carbone aux frontières) et l’identification des activités économiques « vertes » pour attirer les financements et investissements (taxonomie).
L’UE dispose désormais d’un arsenal pour atteindre la neutralité carbone, qui doit maintenant se décliner dans notre réglementation nationale, déjà pléthorique.
Par ailleurs, lors de la crise sanitaire, l’Union européenne a démontré qu’elle était capable de se donner de la souplesse et de dégager des financements pour répondre à une situation d’urgence. Elle a ainsi contribué à hauteur de 40 milliards d’euros au plan France Relance (sur 100 milliards). La lutte contre le réchauffement climatique appelle à la même agilité et au même engagement.
En vue des prochaines élections, la FFB portera donc un double message auprès des candidats au Parlement européen : le bâtiment, engagé de longue date dans la transition écologique, va accélérer le mouvement pour relever le défi de la neutralité carbone. Mais, pour réussir ce pari ambitieux, il faut non seulement un accompagnement inédit et efficace des acteurs de terrain, mais aussi une diminution de la production de règles et de normes sous peine de paralysie du secteur.
François DUTILLEUL
Président de la commission Europe et international