À la recherche de fonds pour boucler son budget, l'État impécunieux considère que tout prélèvement s'apparente à de l'argent public qu'il peut ponctionner à sa guise. Incapable de s'appliquer à lui-même des principes de bonne gestion, il estime pouvoir utiliser comme il l'entend la trésorerie d'organismes gérés en bon père de famille par les organisations professionnelles, voire les partenaires sociaux.
Il a largement puisé dans les caisses des chambres consulaires (500 millions d'euros en 2015 pour les seules CCI) et le bruit court qu'il envisagerait de prélever sur les OPCA 350 millions d'euros. Reniant sa parole, il annule, définitivement, une subvention annuelle d'équilibre de 133 millions d'euros versée, depuis 2005, à Action Logement pour financer les aides pour les salariés des entreprises de 10 à 20 !
Cette année, la profession a déjà été rackettée, au travers d'une prétendue « avance de trésorerie » : deux milliards pris sur les caisses de congés payés au titre des charges sociales sur salaire à payer d'avance !
Dans ce contexte, il est ahurissant que seule la FFB - contre l'avis de toutes les autres organisations professionnelles de l'UCF 1 - ait plaidé et obtenu que les excédents des cotisations du régime intempéries soient reversés aux entreprises contributrices plutôt que de risquer un nouveau détournement par l'État.
Malmenées par la crise, les trésoreries de nos entreprises sont exsangues. Même si les sommes ont paru marginales à certains, nous nous devions de restituer à nos entreprises leurs cotisations non utilisées.
Pour la FFB, c'est l'entreprise et l'entreprise seule qui mérite toute notre attention. Les organismes professionnels doivent rester à son service, pas l'inverse ! Nous continuerons à nous battre, contre vents et marées, pour le respect de ce principe !
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Union des caisses de France congés intempéries BTP.
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment