L'économie circulaire, c'est quoi ?
L'économie circulaire, à opposer à l'économie linéaire (celle du gaspillage), promeut notamment l'utilisation des déchets comme ressources, en remplacement des matières premières non renouvelables.
Ce principe permet de limiter le prélèvement des ressources naturelles (matières premières, énergies, eau), mais aussi de garantir l'indépendance nationale pour un certain nombre de ressources.
Faciliter le recyclage
Le secteur du bâtiment génère environ 40 millions de tonnes de déchets par an, soit plus que les déchets ménagers (30 millions de tonnes) et cinq fois moins que les déchets des travaux publics (220 millions de tonnes).
En 2008, la directive européenne « déchets », puis, en 2015, la loi française sur la transition énergétique ont fixé comme objectif un taux de valorisation des déchets du BTP de 70 % à l'horizon 2020. À ce jour, même si la quantification reste difficile, on estime qu'en France seuls 40 à 60 % des déchets du BTP sont valorisés.
Le maillage en points de collecte orientant les déchets du BTP vers des filières de valorisation reste aujourd'hui insuffisant dans bon nombre d'endroits en France, en particulier dans le milieu rural. Pourtant, le nombre et la répartition des installations sur le territoire sont des facteurs essentiels, car ils conditionnent l'effort de tri, le transport et le coût de la gestion des déchets.
La FFB préconise donc des solutions de proximité pour l'implantation des installations de traitement des déchets (situation dans un rayon de 15 à 20 km maximum des chantiers). En amont, les collectivités devront prévoir des zones dédiées à ces activités dans leurs documents d'urbanisme.
Utiliser des matériaux recyclés dans le bâtiment
Le réemploi et l'utilisation des matériaux recyclés dans le bâtiment sont pour l'instant peu développés en France, en raison notamment d'un corpus réglementaire et normatif contraignant et d'un marché qui peine à émerger.
À ce jour, en résumé :
- les granulats sont recyclés très majoritairement en technique routière et de façon marginale dans les chantiers de bâtiment ;
- le plâtre est une des seules filières opérationnelles (en déploiement) de recyclage des déchets du second oeuvre en boucle fermée en France ;
- les déchets de bois sont recyclés chez les panneautiers ou comme combustible dans les chaufferies ;
- des projets et expérimentations sont en cours sur l'incorporation de matières premières secondaires dans la fabrication de produits de construction (tels que le béton, le verre, les laines minérales, etc.).
Les procédés de recyclage doivent donc être développés pour augmenter la part des matériaux et produits recyclés présentant des caractéristiques techniques adaptées à l'emploi dans le bâtiment. En parallèle, la maîtrise d'ouvrage, qui fait souvent preuve de défiance à l'égard de ces produits, devra promouvoir leur utilisation.
Privilégier les circuits courts
L'économie circulaire, ce n'est pas seulement la gestion des déchets, c'est aussi une démarche plus globale où chaque acteur peut agir à son niveau en favorisant les circuits courts. Les privilégier est gagnant sur tous les plans : diminution des gaz à effet de serre grâce à la réduction des distances, maintien des emplois locaux, gain en efficacité, valorisation des ressources locales, construction à un coût plus juste, création de synergies entre entreprises voisines dans des secteurs parfois différents.
Les circuits courts pour les entreprises et artisans du bâtiment peuvent se concevoir à tous les niveaux : approvisionnement en matériaux locaux, attribution de chantiers à des entreprises locales, élimination des déchets de chantier vers des centres de valorisation à proximité, etc.
Ces circuits courts peuvent, par ailleurs, être source d'innovations « vertes ». Ainsi, le soutien à des filières traditionnelles dans certaines régions a poussé au développement local de nouveaux savoir-faire tels que l'utilisation de matériaux biosourcés.