Depuis des mois, la FFB alerte les pouvoirs publics sur le décalage brutal d'activité entre les territoires urbains et les territoires ruraux en grande souffrance.
Les semaines que nous venons de vivre, celles d'une colère sociale exprimée parfois avec violence, entrent en résonance directe avec le diagnostic que nous posions.
Combien de fois n'avons-nous pas tiré la sonnette d'alarme auprès des responsables politiques quant à la multitude de contraintes nouvelles imposées à la ruralité?? Limitation de vitesse à 80 km/h sur les réseaux secondaires, fin de l'accès au gazole non routier, alourdissement des taxes sur les déchets du bâtiment, suppression des dispositifs d'aide au logement, précisément dans les zones rurales et périurbaines?!
Le chef de l'État vient d'annoncer toute une série de dispositions pour répondre à la colère sociale. La suppression des charges et des impôts sur les heures supplémentaires est une excellente mesure, dont nous réclamions le rétablissement depuis sa suppression en 2012. Elle est de nature à redonner du pouvoir d'achat à nos salariés et donc à relancer l'activité. La hausse du SMIC de cent euros est également bienvenue, dans la mesure où elle prend la forme d'une revalorisation de la prime d'activité, sans appel à la contribution des employeurs.
Mais si le volet social a été bien pris en compte, il est indispensable désormais de conforter le volet économique. Dans le cadre du budget 2019, la FFB bataille pour que le prêt à taux zéro continue à bénéficier aux acquéreurs dans les zones rurales jusqu'à la fin de 2021, comme pour les zones urbaines. La FFB se bat également pour que les fenêtres soient de nouveau incluses dans le crédit d'impôt pour la transition énergétique.
La bataille est rude, mais elle est légitime. Personne ne pourrait comprendre, d'ailleurs, que des actions de violence permettent d'obtenir une série de mesures et qu'en revanche le dialogue démocratique que nous prônons ne permette pas d'amender, à la marge, des dispositions pourtant essentielles au maintien de l'activité et de l'emploi dans les territoires les plus en difficulté.
Il est grand temps que les responsables politiques admettent qu'au-delà de la justesse du diagnostic de la FFB, il est essentiel d'écouter et d'accompagner les propositions concrètes que nous faisons au nom des artisans et entreprises de la construction de notre pays?!
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment