Le bâtiment au coeur de la lutte contre le changement climatique
La consommation énergétique et les émissions de CO2 des bâtiments sont directement liées aux pratiques de leurs utilisateurs : chauffage et climatisation, production d'eau chaude, éclairage.
Pour les réduire, il faut à la fois construire des bâtiments neufs à basse consommation et rénover le parc existant, dont les deux tiers ont été bâtis avant 1974, donc sans aucune exigence environnementale. Ces rénovations doivent notamment porter sur une isolation efficace, des équipements performants et l'utilisation d'énergies renouvelables.
Le secteur du bâtiment est engagé dans cette voie de manière continue. La loi sur la transition énergétique fixe des objectifs ambitieux d'ici à 2030 : réduire les consommations d'énergie de 20 % (par rapport à 2012), les émissions de gaz à effet de serre de 40 % (par rapport à 1990) et porter la part des énergies renouvelables à 32 % de la consommation2.
Encore faut-il que l'État se donne les moyens de ses ambitions.
Le bâtiment : un secteur innovant
Il ne faut pas oublier que le secteur innove : un bâtiment construit selon la réglementation actuelle consomme en moyenne neuf fois moins d'énergie que le même bâtiment construit en 1974 et émet trois fois moins de gaz à effet de serre. Au rythme des réglementations thermiques (RT) qui se sont succédé depuis 1974, les professionnels construisent donc des bâtiments de plus en plus performants.
Chaque nouvelle réglementation est également synonyme d'efforts considérables de la part des entreprises et artisans pour en maîtriser le contenu et atteindre les performances exigées.
Entre 1973 et 2009, les émissions totales du parc de logements ont diminué de 32 %, alors que le nombre de logements a augmenté de plus de la moitié sur la même période. Les émissions continuent à baisser, grâce à la mobilisation de la profession.
Ainsi, les changements induits par l'évolution de la RT 2005 vers celle de 2012 ont engendré un gain énergétique équivalent à celui des quatre réglementations précédentes.
L'amélioration des bâtiments existants est essentielle, car le parc ne se renouvelle qu'au rythme de 1 % par an.
La rénovation a principalement été soutenue par la mise en place d'aides financières incitatives pour les particuliers, mais force est de constater que ce marché peine à décoller.
Les enjeux de la rénovation
Prenons le cas de la famille Martin.Elle vient d'acheter, dans l'Eure, une maison de 105 m2; construite au début des années 1970.
Il s'agit d'une véritable « passoire énergétique » : murs et toiture non isolés, fenêtres en simple vitrage, chaudière gaz ancienne génération. La facture énergétique des précédents propriétaires s'élevait en moyenne à 4 100 € par an !
La famille Martin décide de rénover la maison pour atteindre le niveau bâtiment basse consommation (BBC rénovation).
Elle fait intervenir des professionnels pour l'isolation des murs par l'extérieur, l'isolation de la toiture, le remplacement des fenêtres en double vitrage, une ventilation mécanique et une nouvelle chaudière à condensation.
Avec un investissement de 35 000 € (hors aides), leur facture d'énergie passe à moins de 1 000 € dès la première année, soit plus de 75 % d'économies. Ils évitent également l'émission de 9 tonnes de CO2 par an, ce qui reviendrait à planter 4 500 arbres?!
Grâce aux travaux de rénovation énergétique réalisés, les Martin ont maîtrisé leur facture de chauffage, gagné en confort et oeuvré pour la planète et les générations futures.
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Sources : Citepa, format Secten (avril 2014 - données hors UTCF)
Réussir la transition énergétique - Retrouvez « les propositions de la FFB » sur www.batirpourlaplanete.fr