Quel est l’impact de la crise actuelle sur votre activité ?
Il sera, sans nul doute, considérable pour les métiers des 1 000 membres adhérents que LCA-FFB représente : constructeurs de maisons, promoteurs immobiliers et aménageurs fonciers.
Tous les pans de nos activités sont concernés par les mesures prises pour endiguer l’épidémie. La baisse du nombre de prospects approche les 70 %, du fait notamment des mesures de confinement, et les signatures de contrats et de réservations doivent être reportées dans la grande majorité des cas.
Les montages de dossiers, les études et les levées de conditions suspensives se révèlent chaotiques du fait des difficultés majeures rencontrées dans l’instruction des autorisations d’urbanisme et des dossiers de financement.
Enfin, pour l’activité de travaux, 75 % des répondants à notre enquête diligentée auprès de nos adhérents début avril indiquaient qu’au moins 80 % de leurs chantiers étaient à l’arrêt.
Les entreprises du bâtiment s’inquiètent des surcoûts de construction liés aux règles sanitaires à appliquer. Comment abordez-vous ce sujet ?
Depuis plus d’un mois maintenant, les adhérents LCA-FFB s’emploient à adapter leurs organisations et leurs procédures pour faire face à la situation, et à trouver les solutions opérationnelles pour permettre une reprise ou une poursuite de leurs activités dans le respect des exigences de sécurité face aux nouveaux risques sanitaires. Les mesures requises pour atteindre cet objectif présentent des surcoûts directs et indirects importants pour l’ensemble des acteurs, en particulier pour les entreprises du bâtiment.
Au-delà des nombreuses et précieuses recommandations qui y sont formulées, un des intérêts du guide diffusé par l’OPPBTP est qu’il invite à un dialogue local objectif entre maîtres d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et entreprises sur les conditions de continuité de l’activité. C’est par ce dialogue vertueux que pourront être partagées les solutions les plus appropriées pour permettre la reprise et la poursuite des chantiers dans des conditions économiquement soutenables pour chacun.
Les réponses aux défis colossaux que nous avons à relever ne peuvent être que collectives. À court terme, il est indispensable qu’une solidarité de filière émerge pour assurer la pérennité de tous les acteurs économiques locaux et faire en sorte qu’ils soient au rendez-vous dès la sortie de crise.
Au-delà des prix de construction, quelles difficultés identifiez-vous pour la reprise de l’activité ?
Pour nous permettre une reprise d’activité rapide et dans de bonnes conditions, il est indispensable d’assurer une continuité d’activité à tous les stades d’avancement d’une opération. Nos métiers ont horreur des à-coups de production et des goulots d’étranglement. Chaque retard pris par un des nombreux maillons de la chaîne a des conséquences en cascade.
Nous nous sommes mobilisés au sujet des autorisations d’urbanisme et des recours. Une première étape positive a été franchie, mais il faut aller encore plus loin et garantir la continuité d’action des services instructeurs.
Nous nous mobilisons aussi pour lever les difficultés en matière d’approvisionnement de chantier.
Un autre sujet majeur est celui, en l’état actuel des dispositions prises, des risques qui pèsent sur nos entreprises du fait des clauses de pénalités liées aux délais contractuels de nos opérations. Nous estimons qu’il est indispensable de légiférer en urgence pour « immuniser » nos structures de ce risque financier à terminaison.
- Les Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment.