De nouvelles astuces pour communiquer

Il n’est pas toujours évident de se faire comprendre avec un masque, qu’il soit chirurgical ou en tissu. On manque d’air, on a la peau qui tiraille, on a de la buée sur les lunettes : la communication a changé et cela nous demande de nous adapter. De plus, il peut arriver que le masque brouille la communication et nous donne l’impression de ne pas nous faire entendre. Nous pouvons aussi être amenés à faire répéter notre interlocuteur, voire à abandonner l’idée de comprendre ce qu’il nous dit. Sachez que même avec un épais masque sur la bouche, vous pouvez toujours convaincre vos clients, fédérer vos équipes, inspirer votre audience ! Voyons comment.
11:0031/03/2021
Rédigé par FFB Nationale
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Batiment Actualité
Batiment Actualité Numéro 6 | Mars 2021

Le port du masque fait désormais partie de notre quotidien, pour une durée indéterminée. Parler avec un masque représente un nouveau défi aujourd’hui, à la fois pour le locuteur qui peut sentir une fatigue vocale et pour l’interlocuteur qui peine à comprendre. De petites adaptations sont efficaces pour permettre de garder une communication optimale, particulièrement en ces moments anxiogènes où les contacts sociaux sont primordiaux.

Pourquoi le masque gêne-t-il la communication ?

Habituellement, la communication entre les individus se base sur des informations verbales (paroles) et non verbales (gestes, mimiques, regards).

La voix donne des informations verbales, le corps et le visage donnent des informations non verbales. L’environnement va aussi aider à comprendre le message.

 

Lorsqu’on porte un masque, la communication verbale et la communication non verbale sont réduites :

  • la voix est filtrée par le masque, ce qui diminue son intensité (son volume sonore). C’est un peu comme si l’on mettait une couverture sur une enceinte : le son est moins puissant et un peu feutré, on entend moins bien le message. La qualité de nos interactions en est donc réduite ;
  • la parole est transformée par le masque, paraissant moins nette et précise ;
  • certains éléments de la mimique sont cachés, notamment ceux qui sont effectués sur le bas du visage.

Au final, il n’est pas rare que celui qui parle ait l’impression de forcer pour se faire comprendre, et que l’interlocuteur se sente gêné de faire répéter, parfois à plusieurs reprises.

Cela peut amener à des incompréhensions, à de la frustration, voire pour certains à un évitement des situations de communication.

Comment agir pour garder une communication claire ?

Adapter sa posture

Dans un premier temps, il faut savoir que la posture du corps est importante dans l’utilisation de la voix.

D’une manière générale, même en dehors du port du masque, il est conseillé d’avoir une certaine verticalité (se tenir bien droit) et une liberté de mouvement pour ne pas fatiguer sa voix.

 

Il est donc nécessaire de se placer face à son interlocuteur, sans avoir à tourner la tête, avancer ou lever le menton, de façon à laisser le larynx libre de bouger.

Face à un grand groupe, installez les personnes de sorte qu’elles soient toutes face à vous, cela sera plus facile qu’avec un groupe réparti en cercle autour de vous. La voix est un acte corporel global. Les tensions que nous pouvons ressentir, particulièrement en haut du corps, vont avoir des conséquences.

Respirer de manière fluide

Une respiration souple, avec des relâchements abdominaux fréquents, est la clé de toute voix qui se porte bien.

C’est encore plus nécessaire avec le masque. Certains utilisateurs trouvent que la respiration est plus difficile avec le masque et qu’ils ont l’impression d’étouffer. Or les professionnels qui travaillent masqués depuis longtemps, comme les chirurgiens, ne font pas plus de malaises que les autres.

 

Toutefois, il faut un temps d’adaptation pour dépasser cet inconfort et pour bien gérer son souffle.

Parler plus fort est inutile

Il est souvent illusoire et contre-productif d’augmenter fortement le volume de sa voix.

Lorsqu’on parle avec un masque en milieu bruyant, devant un groupe ou avec une personne malentendante, il est plus efficace de modifier d’autres paramètres :

  • parler plus lentement (ralentir le débit) ;
  • insérer des micropauses ou détacher davantage les mots ;
  • augmenter légèrement l’articulation, en ouvrant un peu plus la bouche, comme si l’on voulait exagérer l’articulation.

Aller à l’essentiel

Le plus souvent, il faut aller à l’essentiel pour que le message soit bien compris, en détachant les mots les plus importants et en utilisant si possible des phrases courtes.

On peut demander à l’interlocuteur s’il a bien compris, voire s’il peut reformuler notre message. En effet, certaines personnes n’osent pas dire qu’elles n’ont pas entendu. Cela peut donner lieu à des quiproquos.

Penser à la formation sonore de mots

Il y a trois sons majeurs que nos lèvres peuvent créer :

  • le AAAAH avec la bouche grande ouverte, qui fait vibrer le bas de notre ventre ;
  • le OOOOHH avec les lèvres serrées, qui fait vibrer notre plexus ;
  • le HMMMM, lèvres fermées, qui fait vibrer notre gorge.

Avec le temps, nous accordons de moins en moins d’importance aux mouvements de nos lèvres, à la formation sonore de nos mots.

Pour parler plus clairement, essayez de répéter ces trois sons et de ressentir les vibrations dans votre corps. Petit à petit, vos lèvres s’habitueront à mieux travailler l’amplitude de leurs sonorités.

 

Vous pouvez également faire l’exercice du stylo. Mettez un stylo dans votre bouche (horizontalement) et parlez pendant une minute. Cela fait travailler votre langue qui, elle aussi, joue un rôle primordial dans la création des sons.

Boire régulièrement de l’eau

Les règles d’hygiène vocale de base sont toujours à prendre en compte, et en particulier l’hydratation, qui est rendue difficile avec le port du masque.

Il est donc recommandé de boire une petite quantité de liquide à chaque fois que l’on retire son masque, en veillant à respecter les règles d’hygiène et notamment le lavage des mains, bien sûr.

Penser au repos vocal

Quand la voix commence à être fatiguée, que l’on sent que cela gratouille ou chatouille au niveau des cordes vocales, un temps de repos vocal est conseillé.

Plus la voix aura été utilisée de façon intense ou prolongée, plus l’on devra faire attention à ces petits signes de forçage.

Renforcer la communication non verbale

La communication non verbale doit aussi être renforcée : faire davantage de gestes, pointer ce que l’on veut en même temps qu’on le nomme, accentuer la mimique, parler davantage avec son regard, qui doit être le plus expressif possible.

Utiliser les yeux : si vous ne vous êtes jamais penché sur l’anatomie de votre visage, vous ignorez peut-être que deux des trois muscles reliés à notre bouche font également bouger nos yeux. Autrement dit, le mouvement de votre bouche a un impact sur votre regard et vice versa.

 

Le masque nous oblige à porter notre attention sur la zone du regard d’autrui où nous tentons de saisir le maximum d’informations : la joie, la connivence, l’étonnement, l’inquiétude, la colère, la peur, etc. La joie est très certainement l’expression qui se reconnaît le plus facilement dans le haut du visage. Elle se manifeste par un sourire. Un vrai sourire, sincère et spontané, est la seule intention qui fait intervenir le muscle orbiculaire, entourant le coin de l’œil. Les yeux se serrent un peu, les « pattes d’oie » apparaissent et les parties hautes de la joue se soulèvent.

N’oublions pas, le sourire est au cœur de nos relations sociales et de notre bien-être. Alors, même avec le port du masque, rappelez- vous qu’il se lit facilement dans les yeux !

Faire parler son corps et ses mains

Sachons aussi mobiliser l’ensemble de notre corps.

Par exemple, rendre la tête plus mobile pour la hocher vers l’avant en signe d’assentiment, comme une ponctuation durant une conversation, ou bien l’incliner sur le côté lors de l’écoute, renouant ainsi avec une attitude infantile et donc bienveillante.

Si nous avons « perdu » le bas du visage, nous n’avons pas perdu tout le corps. Il nous reste les gestes, les postures.

Les gestes sont essentiels pour appuyer un propos : nos mains pourront ainsi saluer, remercier, se joindre pour la prière, etc.

 

Vous êtes désormais en possession de petites astuces pour parvenir à communiquer clairement avec votre masque.

Alors, prêt pour cette aventure somme toute plutôt stimulante ?

10 astuces à retenir
  1. Faire un effort de diction, d’articulation ;
  2. Parler plus lentement ;
  3. Étirer les voyelles et marquer les consonnes pour augmenter l’intelligibilité ;
  4. Utiliser des phrases plus courtes ;
  5. Répéter, faire répéter, reformuler ce que l’on a entendu ;
  6. Être patient ;
  7. Accentuer la communication non verbale (regard, gestes…) ;
  8. Accentuer l’expressivité du haut du visage (regard, sourcils, front) ;
  9. Observer les signaux corporels de votre interlocuteur ;
  10. Être présent à l’échange, à l’autre et à soi en même temps.

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