Depuis plus de six mois, la FFB alerte sur la situation
de la construction neuve. Côté logement, compte tenu
des permis accordés en 2020 et au début de cette
année, les mises en chantier risquent de chuter non loin
des 300 000. Avec l’effondrement des ventes en collectif,
on peut craindre que le recul se poursuive au-delà.
Côté non-résidentiel, les surfaces commencées s’effondreraient
de 20 %, définissant un plus bas historique depuis
1986 ! Et tous les segments de marché participent de cet
effondrement, y compris la commande publique.
Bien sûr, la crise sanitaire et l’incertitude, liée notamment
à la RE 2020 et à la loi Climat, expliquent l’accélération de
la dégradation. Mais le mouvement s’est amorcé il y a trois
ans. La stigmatisation de l’immobilier, de la mise en place de
l’IFI au rabotage du PTZ et du Pinel, ainsi que l’approche très
large de l’artificialisation des sols n’y sont pas étrangères.
Malgré tout, il n’y a pas de raison de désespérer. Il est encore
temps de redresser la barre. Pour cela, il faut rapidement
libérer l’offre : les collectivités locales doivent délivrer sans
plus attendre des permis de construire, en réponse à des
besoins toujours présents. Il faut aussi que des mesures
transitoires soient prises pour « booster » une demande de
plus en plus fébrile face à l’allongement de la crise.
Pour la FFB, il n’y a pas de fatalité. La construction neuve
peut encore être sauvée en 2022. Le gouvernement et les
collectivités territoriales ont les cartes en main. Mais pour
gagner, il faut agir sans attendre, agir avant que l’appareil de
production ne soit plus en mesure de suivre.
Alors, en avant !
Olivier Salleron
Président de la Fédération Française du Bâtiment