L’eau potable est une ressource qui se raréfie et l’économiser devient un enjeu environnemental croissant. Les professionnels sont en première ligne pour répondre à cette problématique et ce, à deux niveaux. D’une part, il leur revient de dimensionner les réseaux de façon à faire face au plus juste aux consommations d’eau prévues dans le bâtiment concerné. D’autre part, à eux aussi de proposer des équipements et des solutions ayant pour objectif de favoriser un comportement « vertueux » des usagers quant à leurs modes de consommation d’eau potable.
Consommer moins d'eau grâce à un bon dimensionnement
Un dimensionnement approprié des réseaux et la maîtrise des débits sont à la base d’un bon usage de l’eau. Les dispositions à appliquer dans ces deux domaines sont regroupées dans le NF DTU 60.11 portant sur les « Règles de calcul des installations de plomberie sanitaire et d’eaux pluviales ». Ce document apporte toutes les précisions utiles sur le diamètre des canalisations à mettre en place et les pressions optimales à rechercher pour bon nombre d’équipements, tels que baignoires, douches, chaudières, mitigeurs, production d’eau chaude collective, etc. Le but est de satisfaire le confort des usagers et, grâce à l’installation de réducteurs de pression, de limiter les consommations d’eau potable tout en retardant l’usure des canalisations et de la robinetterie.
Faire des économies d'eau avec un réseau bien pensé
Si une bonne conception des réseaux s’avère incontournable, le comportement des consommateurs d’eau potable représente certainement le plus grand potentiel d’économie. Là encore, les acteurs de la profession ont un rôle essentiel à tenir. Outre la bonne information et la sensibilisation de leurs clients aux « éco-gestes », ils pourront utilement leur proposer des accessoires destinés à réduire les volumes d’eau mobilisés (chasse d’eau à double touche, mousseurs et butées de limitation de débit sur les robinets, etc.). En parallèle, divers instruments de mesure seront également mis en œuvre en vue d’informer les usagers sur leur niveau de consommation d’eau, de détecter les fuites sur les réseaux et, in fine, de les inciter à adopter des comportements évitant tout gaspillage.
Consommer moins d'eau potable en utilisant l'eau de pluie
Le recours à l’eau de pluie pour certains usages (arrosage, toilettes, lavage des sols, etc.) représente une bonne solution, autant pour réaliser des économies sur les factures d’eau que pour préserver la ressource elle-même. Cette pratique est désormais encouragée par le Gouvernement (loi no 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire). Publié quelques années plus tôt, l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments encadre les conditions d’utilisation ainsi que celles portant sur l’installation, l’entretien et la surveillance des équipements de récupération. Il établit également la liste des ouvrages pour lesquels l’usage d’eau non conventionnelle est interdit, à l’exemple des établissements de santé, Ehpad, cabinets médicaux, crèches, écoles maternelles et primaires, etc.
La norme NF EN 16941-1 de janvier 2018 donne, quant à elle, les spécifications détaillées sur la conception, la réalisation, la mise en service, l’entretien et l’identification des systèmes de récupération de l’eau de pluie pour son emploi sur site en tant qu’eau non potable. Avec un point clé à respecter sur le plan technique : ces systèmes seront impérativement conçus dans le respect des règles de l’art afin, notamment, d’éviter tout risque de contamination des réseaux de distribution d’eau destinée à la consommation humaine (voir Bâtimétiers no 66).
