L’objectif d’AdivBois est de développer la construction des « immeubles à vivre bois ». Pour y parvenir, cette association réunit l’ensemble des acteurs de la construction bois, des maîtres d’ouvrage publics et privés aux constructeurs bois, des maîtres d’œuvre et architectes aux bureaux d’études… L’organisation en 2017 d’un concours d’architecture, avec le Puca1, a permis de désigner 13 projets d’immeubles « démonstrateurs » en bois lauréats, allant jusqu’à R+15, actuellement à différents niveaux d’avancement, les premières livraisons étant prévues à partir de 2021. Mais l’association entend aller plus loin : « Les études réalisées par notre commission Architecture, Design et Marketing montrent que les particuliers souhaitent dans leur intérieur davantage de bois, qu’ils plébiscitent pour son aspect renouvelable, isolant et favorable au bien-être », explique Marcel Chouraqui, directeur général d’AdivBois. Un constat qui s’étend donc aux aménagements intérieurs.
Des prototypes en bois issus d’un appel à projets
C’est pour répondre à cette attente qu’AdivBois a lancé en 2018 un appel à projets pour concevoir des éléments préfabriqués, en matériau bois, répondant à différentes fonctionnalités de l’habitat. Comportant chacun un architecte, un agenceur, un designer ainsi qu’un ensemble de partenaires industriels, fournisseurs des différents matériaux et accessoires nécessaires à la fabrication des prototypes, trois groupements lauréats ont ainsi été désignés, qui ont mis au point et fabriqué trois prototypes à l’échelle 1 (voir encadrés)2.
Une préfabrication qui permet à la fois de réduire les délais de chantier et de bénéficier de la qualité maîtrisée en usine, ces prototypes étant, dans leur principe, des produits quasiment finis que l’on vient « plugger » sur des arrivées de fluides conçues et intégrées en amont dans la structure, ce qui a pour retombée majeure de diminuer considérablement les réserves. « Ces prototypes ont été présentés à l’ensemble de la filière. Ils ont notamment montré aux maîtres d’ouvrage tous les avantages qu’ils peuvent trouver à intégrer à leurs projets des aménagements préfabriqués en bois, ajoute Marcel Chouraqui. L’étape suivante consiste à les convaincre de les inclure dans leurs cahiers des charges, ce qui permettrait de passer à une fabrication industrielle. »
Partition adaptable : pour une flexibilité des espaces
Le prototype « Partition adaptable » se compose d’un ensemble d’éléments de séparation des espaces – séjour, chambre, cuisine, salle de bains, etc. – en répondant aux besoins de rangement et de confort, ou à des fonctionnalités. Des connecteurs permettent de gérer facilement les interfaces en prenant en compte ajustement, isolation phonique, résistance mécanique entre cadre bâti et modules, intégration des fluides, y compris pour un support cuisine ou salle de bains.
Du macro-meuble à la réversibilité : le principe de la bande servante
Le prototype « Du macro-meuble à la réversibilité » met en œuvre des éléments séparatifs fonctionnels, des « macro-meubles », qui permettent de séparer les espaces « servants » (entrée, pièces humides situées à proximité des réseaux) et « servis » (une ou plusieurs chambres, un grand salon, un bureau, une cinquième pièce, une buanderie, un loft), définis en fonction des besoins des occupants.
Capsule capable :
un module complet à « plugger »
Le prototype « Capsule capable » propose une solution industrialisée comprenant cuisine, douche, rangement, bureau ou dressing dans un module de seulement 5 m², équipé d’un noyau et d’une gaine technique, qu’une seule entreprise peut facilement brancher aux alimentations électriques ainsi qu’aux arrivées et évacuations d’eau.« Les particuliers souhaitent dans leur intérieur davantage de bois, qu’ils plébiscitent pour son aspect renouvelable, isolant et favorable au bien-être. »
Moins d’interfaces, plus de réversibilité
La qualité de fabrication et la simplification de la maintenance sont les points mis en avant par Pierre Haesebrouck, dirigeant du groupe d’agencement intérieur Hasap, qui a participé à la conception et à la fabrication du prototype « Du macro-meuble à la réversibilité ». Ce module est conçu sur un principe de « bande servante », qui permet d’agencer différentes fonctionnalités comme la buanderie, la salle d’eau ou la cuisine. « Sur le chantier, ce principe constructif préfabriqué réduit considérablement les interfaces, qui présentent toujours des risques de non-qualité, argumente l’agenceur. Il simplifie aussi la maintenance, par exemple pour les bailleurs sociaux, car le remplacement des pièces défectueuses ou des panneaux de façade a été pensé et simplifié au stade de la conception. »
Autre intérêt majeur de ces prototypes, leur adaptabilité : les différentes fonctionnalités peuvent être sélectionnées selon les besoins des occupants du logement, évoluer en cas de changement, voire être adaptées par exemple à une personne à mobilité réduite. Ils répondent aussi à la notion de réversibilité des bâtiments, puisque la conversion d’un immeuble de logements en immeuble à vocation commerciale ou de bureaux, et inversement, peut se faire en remplaçant ces modules fonctionnels. En augmentant la durabilité des bâtiments, les solutions constructives proposées par AdivBois, pour la structure comme pour les aménagements intérieurs, ont donc, à plusieurs niveaux, un effet positif sur l’impact carbone de la construction.
Marcel Chouraqui, directeur général d’AdivBois à Paris
« Les particuliers souhaitent dans leur intérieur davantage de bois, qu’ils plébiscitent pour son aspect renouvelable, isolant et favorable au bien-être. »
1
Plan Urbanisme Construction Architecture.
2
Pour connaître les équipes et partenaires de chaque projet et pour toute autre information : www.adivbois.org.