Tiny houses - quelles sont les règles ?

Le marché des tiny houses (ou mini-maisons) semble avoir le vent en poupe. Nouveaux modes de vie visant moins d’impacts environnementaux, considérations économiques, dans un contexte où le foncier se fait rare et où les difficultés de financement vont croissant pour acheter ou construire plus grand, expliquent ce phénomène. Mais se lancer sur ce marché implique de connaître les enjeux juridiques qui entourent ces constructions (aux formes et procédés constructifs différents) et qui dépendent, chaque fois, d’une analyse au cas par cas, tant les réponses varient selon les circonstances.
8:5004/07/2024
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 12 | juillet 2024

L’utilisation qui est faite des tiny houses par les maîtres d’ouvrage est très hétérogène : habitation, bureau, résidence de vacances, studio d’appoint, ou même annexe d’une mairie, ce qui implique alors l’application des règles spécifiques de la commande publique.

 

Le projet peut être de s’installer durablement ou, au contraire, d’être mobile en équipant le bien de roues.

 

Une attention particulière doit donc être portée au projet quand un maître d’ouvrage se rapproche d’une entreprise de bâtiment pour mettre en place ce type de « produit ».

 

Quel contrat utiliser pour construire une tiny house?

 

Selon la nature de l’intervention de l’entreprise et la qualité du maître d’ouvrage (consommateur ou professionnel), il s’agira d’un contrat de vente, d’un marché de travaux non réglementé ou, au contraire, d’un contrat réglementé (par exemple, un contrat de construction de maison individuelle), avec des enjeux en termes d’assurances et de garanties.

 

Il est important d’étudier précisément la commande du maître d’ouvrage afin de savoir quel contrat signer.

 

Si le maître d’ouvrage est un consommateur et que le contrat est conclu à distance ou hors établissement, le contrat est qualifié de contrat de vente par le droit de la consommation, mais à la condition encore que l’on considère la tiny house comme un bien meuble. Or, ce ne sera pas le cas, par exemple, si la tiny est fixée au sol par un système d’ancrage.

 

C’est la nature des prestations réalisées qui permettra de déterminer s’il s’agit d’un marché de travaux ou d’un contrat de vente, selon que les maisons sont construites sur mesure conformément à un cahier des charges spécifique défini par le maître d’ouvrage ou de façon standard.

 

La Cour de cassation a ainsi requalifié un contrat de vente en CCMI (marché de travaux réglementé) dans une opération où l’entreprise s’engageait à procéder au montage d’un petit chalet en kit, à usage d’habitation, dont elle avait fourni les plans1.

 

À chaque fois qu’une entreprise met en place l’installation, propose les plans du projet, que celui-ci est à usage d’habitation et que des versements sont prévus avant l’achèvement des travaux, elle est tenue de signer un contrat de construction de maison individuelle.

 

Faut-il une autorisation d’urbanisme pour mettre une tiny house ?

 

Tout dépend du projet. En cas de création de surface de plancher ou selon la localisation du terrain d’implantation de la tiny house, une autorisation s’imposera.

 

Il est important de se rapprocher de la mairie pour vérifier les règles applicables.

 

Si la tiny house fait moins de 20 m², une déclaration préalable est suffisante.

 

En revanche, au-dessus de 20 m², un permis de construire doit être obtenu.

 

Attention, le fait que la maison n’ait pas de fondations ne la dispense pas automatiquement d’autorisation : ainsi, bien qu’amovible, une yourte présente, en raison de sa destination, le caractère d’une construction durable et permanente, de sorte que son implantation est soumise à permis de construire2.

 

En revanche, si l’installation n’est pas durable et si celle-ci dure moins de trois mois, aucune autorisation d’urbanisme n’est nécessaire3.

 

L’absence d’autorisation préalable ne fait cependant pas échapper à l’obligation de respecter les règles d’urbanisme applicables.

 

Par ailleurs, si elle est destinée au camping, son installation peut relever de la réglementation du camping ou des installations légères de loisirs, lesquelles sont strictement encadrées dans le Code de l’urbanisme et le Code de tourisme : tout terrain ne peut pas les accueillir.

 

Assurer une tiny house - Faut-il souscrire une assurance particulière ?

 

En plus des obligations prévues par le Code de la route (poids du véhicule, permis de conduire adapté…), en matière d’assurance, la mise en place d’une tiny house comporte des enjeux à différents stades :

 

  • Lors de l’acheminement de la tiny house. Que la tiny house soit tractée ou transportée sur plateau, une assurance adaptée devra être souscrite, tant pour les dommages que pourrait subir la tiny house que pour ceux qu’elle pourrait causer en cours de transport. Si cette prestation est confiée par l’entreprise à un transporteur, là encore, il conviendra de vérifier que les risques sont correctement assurés ;
  • Lors de l’installation de la tiny house. Une tiny house ancrée au sol pourrait constituer un « ouvrage », ce qui rendrait obligatoire la souscription d’une assurance de responsabilité civile décennale et d’une assurance dommages-ouvrage.

 

Là encore, il convient de prendre attache avec l’assureur pour déterminer – selon les caractéristiques du projet – si les travaux envisagés relèvent du champ de l’assurance obligatoire. Une tiny house seulement posée au sol ou qui demeurerait sur roues ne constituera vraisemblablement pas un « ouvrage » et ne devrait pas nécessiter de souscrire d’assurance obligatoire.

 

Cela étant dit, dans un cas comme dans l’autre, le « client » aura intérêt à déclarer la tiny house à son assureur pour la couvrir tant pour les dommages qu’elle pourrait subir que pour ceux qu’elle pourrait causer une fois installée.

 

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