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Construire la ville de demain : vers des logements et quartiers comme services ?
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Au cours des dernières années, la transition numérique et la transition écologique ont profondément transformé les modes de production et de fonctionnement des villes. La transition numérique a vu l’introduction de technologies avancées comme l’Internet des Objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA), permettant une gestion plus efficace des ressources urbaines, améliorant la circulation, la sécurité publique et les services municipaux. Les plateformes numériques telles qu’Airbnb et Uber ont révolutionné les modèles économiques traditionnels, modifiant les dynamiques de l’immobilier et de la mobilité urbaine.
Parallèlement, la transition écologique a imposé des normes strictes en matière de sobriété foncière, énergétique et carbone. Les villes doivent désormais intégrer des matériaux écologiques et concevoir des bâtiments à haute performance énergétique, tout en réhabilitant et recyclant les bâtiments existants pour minimiser l’impact environnemental. De nouveaux modèles économiques, incluant des partenariats public-privé et des financements innovants, sont devenus essentiels pour rendre les projets de construction financièrement viables.
En outre, des solutions de mobilité durable, comme les transports en commun électriques et les vélos partagés, sont encouragées pour réduire les émissions de carbone et améliorer la qualité de l’air.
Ces transformations visent à créer des environnements urbains plus durables, résilients et efficaces, répondant aux exigences croissantes des consommateurs en matière de durabilité et de modernité.
Quelles sont les conséquences de ces évolutions ?
Des frontières neuf/anciens qui vont se brouiller ? L’évolution vers un métier d’« opérateur de logement comme service » peut amener à proposer des logements neufs, anciens ou réhabilités en fonction des besoins et des usages précis de son client à un moment donné.
Par ailleurs, la mise en place de certains services peut au final remplacer des infrastructures, comme les services de mobilité partagée qui rendent inutile les places de stationnement attachées au logement par exemple.
La distinction public privé sera-t-elle toujours aussi claire ? Services publics et offres privées s’imbriquent de plus en plus, et la frontière entre l’espace public et l’espace privé se brouille également. Il n’est que de voir l’évolution dans l’utilisation des trottoirs.
Se pose également la question du client. Dans le logement as a service, l’occupant se trouve au cœur du dispositif alors que, jusqu’à présent, c’était la figure du propriétaire qui structurait les offres immobilières. Dans une économie de type servicielle, le lien direct avec le client est primordial. La fréquence des interactions avec l’habitant- usager-consommateur permettra de mieux le connaître pour lui proposer les offres les plus adaptées à ses attentes.
Les grands opérateurs de la ville de demain incluront une diversité d’acteurs capables de se positionner de manière fine sur des activités ou des ressources rares. Par exemple, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme les foncières, joueront un rôle crucial en gérant des aspects spécifiques de la ville avec une grande expertise. Ces foncières seront en mesure de se concentrer sur la gestion fine de ressources spécifiques, telles que les espaces verts ou les infrastructures écologiques, apportant ainsi une valeur ajoutée significative.
Les opérateurs spécialisés dans des domaines tels que la nature en ville, ou encore les toitures pourraient également devenir des acteurs majeurs de l’urbanisme de demain. Par exemple, les entreprises qui développent des solutions pour les toitures végétalisées ou les systèmes de collecte d’eau de pluie auront un rôle important à jouer dans la création de villes plus durables et résilientes.
En outre, les entreprises qui se concentreront sur des services de proximité auront une place significative dans la ville de demain. Par exemple, la société américaine RIF, qui développe des services de proximité à partir de petits modules installés dans l’espace public, illustre bien cette tendance. Ces services peuvent inclure des solutions de mobilité partagée, des points de recharge pour véhicules électriques, ou des espaces de coworking, répondant ainsi aux besoins quotidiens des habitants tout en améliorant la qualité de vie urbaine.
Les investisseurs joueront également un rôle crucial en finançant des projets innovants et durables. Ils devront composer un bouquet de services autour des usages urbains, plutôt que de se concentrer uniquement sur les infrastructures. Cela inclut la mise en place de systèmes de gestion de l’énergie, des déchets, et des ressources en eau, ainsi que la création d’espaces publics multifonctionnels qui favorisent les interactions sociales et la convivialité.
En résumé, les grands opérateurs de la ville de demain seront ceux qui sauront se spécialiser dans des domaines clés, offrir des services de proximité, et intégrer des solutions durables et innovantes. Ils devront également collaborer étroitement avec les municipalités, les résidents, et les autres acteurs urbains pour créer des environnements de vie plus résilients, durables, et adaptés aux besoins évolutifs des habitants.
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