Prix de revient : comment le calculer ?

Chaque chantier et chaque entreprise sont uniques. Impossible donc de calquer les pratiques d'une entreprise à une autre ou d'un chantier à l'autre. Calculer son prix, c'est se démarquer de la concurrence, anticiper les aléas du chantier, savoir le défendre auprès du client et, finalement, être acteur de sa rentabilité.
11:0015/11/2017
Rédigé par FFB Nationale
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Batiment Actualité
Batiment Actualité Numéro 19 | Novembre 2017
À travers son prix de vente, l'entreprise doit vendre toutes ses charges, et elles sont différentes d'une entreprise à l'autre :

  • revenu du chef d'entreprise et ses cotisations ;
  • composition des équipes ;
  • salaires et charges sociales ;
  • moyens matériels ;
  • assurances ;
  • tarifs des matériaux, etc.

L'organisation du travail est aussi différente, ce qui peut affecter ses coûts et son efficacité :

  • temps de travail (35 heures, 39 heures...) ;
  • mode d'indemnisation des frais de déplacement ;
  • formation et compétences des équipes.

Enfin, les demandes des clients sont spécifiques et différentes les unes des autres.

 

Établir un devis permet de définir clairement la prestation, son prix et les conditions de réalisation du chantier

C'est une estimation (devis quantitatif estimatif) du prix de vente du chantier.
Il devient le prix de vente contractuel du marché dès que le client l'accepte et le signe.
Il va être soumis à des aléas, et il est important d'essayer de coller au plus près des coûts réels, notamment ceux de la main-d'œuvre.
Il est donc important d'établir un devis personnalisé, tenant compte :

  • des différentes charges ;
  • du contact commercial ;
  • de l'analyse des besoins et des souhaits du client ;
  • de la faisabilité technique des travaux ;
  • de l'analyse des conditions contractuelles du marché.

 

Un devis passe d'abord par une étude des coûts

Plusieurs points sont à prendre en compte.

 

Les matériaux

Quels matériaux vais-je mettre en œuvre?
En quelle quantité?
À quel prix?

 

Le matériel

De quel matériel ai-je besoin pour réaliser ce chantier?
Pendant combien de temps?
Ai-je besoin de le louer à l'extérieur?
À quel prix?

 

Les frais complémentaires

Ai-je toutes les compétences requises au sein de l'entreprise ou, au contraire, faut-il que je fasse appel à des compétences extérieures (sous-traitance) et à quel prix?
Ai-je besoin de faire réaliser une étude complémentaire par un bureau d'études techniques (plans béton armé, calcul de descente de charges, étude thermique...)? Combien va me coûter l'installation de chantier?
Quels dispositifs d'hygiène et de sécurité sont requis et à quel prix?
Qu'en est-il du traitement des déchets? etc.

 

La main-d'œuvre

Combien de personnes dois-je mettre sur ce chantier et pendant combien de temps?
Intérimaires ou non?
Et quel est le coût de ma main-d'œuvre?

Mais pour que le chantier soit rentable, il faut encore intégrer :

  • les frais de fonctionnement de l'entreprise (ou frais généraux) ;
  • le bénéfice attendu ;
  • les aléas du chantier.

Il faudra finalement ajouter la TVA pour obtenir un prix TTC.
Rappelons que celle-ci n'a pas d'incidence sur la rentabilité. Seuls les prix HT sont considérés dans l'étude de prix.

Matériel et frais complémentaires : déboursé ou frais généraux ?

L'intérêt de l'étude des coûts est de définir au plus juste ce que le chantier va coûter afin d'en établir un prix de vente rentable.Si les matériaux et la main-d'œuvre sont directement imputables au déboursé du chantier de manière assez évidente, d'autres frais sont moins faciles à allouer, car ils ne sont pas toujours liés à un chantier spécifique et peuvent devenir des frais généraux... C'est le cas du matériel et des frais complémentaires.

Si l'utilisation de votre matériel est identifiable et quantifiable sur le chantier, il est préférable de l'imputer directement au déboursé :

  • c'est le cas si vous louez du matériel spécifiquement pour la réalisation d'un chantier ;
  • ce peut être le cas si vous avez acheté (investissement, crédit-bail) ou loué ce matériel pour une longue durée, mais à condition de pouvoir :
    • quantifier et contrôler le temps d'utilisation du matériel,
    • chiffrer l'utilisation de ce matériel (amortissement, location, entretien, carburant, assurances, etc.).

Si vous ne pouvez pas faire ces estimations et ce suivi précisément (par exemple, sur des chantiers de courte durée, les dépannages, les petits travaux ou des chantiers nombreux et difficilement contrôlables), intégrez ces coûts dans les frais généraux de l'entreprise (à répartir sur tous les chantiers).

Si vos frais complémentaires sont bien identifiables et quantifiables sur le chantier, il est préférable de les imputer également dans le déboursé.

Cela peut concerner :

  • la sous-traitance ;
  • les honoraires d'un bureau d'études techniques ;
  • les frais de voirie et autres redevances municipales ;
  • les frais d'installation du chantier (baraquements, raccordements, échafaudages, palissades, coûts liés aux appareils de levage, etc.) ;
  • le coût du nettoyage ;
  • les temps et les frais liés à l'élaboration du devis (métré, chiffrage), la préparation, l'encadrement du chantier, les réunions de chantier ;
  • la gestion de l'hygiène et de la sécurité ;
  • la gestion de déchets (tri, transport, décharge).

S'ils ne sont pas identifiables et quantifiables, on les retrouvera également dans les frais généraux.
Ce peut être le cas, en particulier, des trois derniers points : des contacts très courts et répétés avec le client, des dispositifs de sécurité pour l'ensemble de l'entreprise ou encore une gestion des déchets au mois ou à la quantité.
Mais ne cédez pas à la facilité ! Il faut toujours essayer de chiffrer (et vendre) de la manière la plus juste possible les frais réels du chantier plutôt que de les éparpiller sur tous les autres.

Attention : Cette manière d'imputer matériel et frais complémentaires dans le déboursé ou les frais généraux doit être durable dans le temps. Il faut éviter d'alterner leur répartition, ce qui peut être préjudiciable à la gestion sur le long terme.

Consultez le guide 40 bonnes pratiques de gestion, le logiciel Anabase THM et le logiciel Anabase Devis - frais généraux.

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