La moralisation de la vie publique est au cœur des débats. Elle doit s'imposer à tous.
En fait, c'est l'ensemble des règles qui régissent nos institutions qu'il faut remettre à plat. Les partenaires sociaux doivent, eux aussi, s'interroger sur leur fonctionnement, et notamment sur leur financement.
Les organisations patronales ont pour mission d'assurer la défense des intérêts matériels et moraux de leurs membres. À l'origine, leurs ressources provenaient uniquement des cotisations des adhérents.
Avec le temps, le paritarisme a conduit à dégager de nouvelles ressources sous forme de prélèvements obligatoires imposés aux entreprises ou de subventions diverses.
Ces pratiques ont pris des proportions inquiétantes, au point qu'aujourd'hui la plupart des organisations professionnelles de branche et interprofessionnelles (de salariés et patronales) sont dépendantes de financements externes qui peuvent représenter jusqu'à 75 % de leurs ressources.
Cette dérive les coupe du contact et des réalités du terrain. Ce n'est pas le cas de la FFB et de son réseau, qui ne vivent que des cotisations de leurs adhérents.
Il est temps d'ouvrir les yeux sur les ravages provoqués par la recherche permanente et obsessionnelle de financements publics en oubliant les missions fondamentales : défendre les entreprises en les écoutant, en les accompagnant et en leur apportant des services qui sont la contrepartie de leurs cotisations.
Seule cette cotisation volontaire donne leur légitimité à l'organisation et aux mandataires qui la représentent. Le monde patronal doit donner l'exemple en renonçant aux financements publics et aux prélèvements obligatoires, comme le fait la FFB depuis toujours. D'autres finiront par suivre cet exemple.
Jacques Chanut
Président de la FédérationFrançaise du Bâtiment